Conférence de presse au Yacht Club de France

Jean-Luc Van Den Heede, Bruno Peyron, Pierre Giboire (Mer & Media), Thomas Coville et Jocelyn Blériot (Course au Large)

"L’idée est née quand Bruno Peyron travaillait sur la deuxième édition de The Race" a confirmé Pierre Giboire lors de la conférence de presse qui s’est tenue au Yacht Club de France. Pierre travaille depuis très longtemps avec l’aîné des Peyron et s’occupait, lors de The Race, de la communication Communication #Communication de la course autour du monde pour voiliers géants avec sa société Mer et Média. Avec sa filiale qui a relancé le trimestriel Course au Large, il présente donc ce concept de tableau de chasse aux records qui devrait remplir trois objectifs "récompenser les performances sportives ainsi que l’esprit d’équipe, encourager l’inventivité économique (ndr motiver les sponsors) et l’innovation technologique". Avec les skippers qu’ils ont concerté sur cette idée depuis 2002 [1], ils ont bien noté la "complexité de ce sport qui manque de lisibilité" et ils ont ainsi cherché "comment fédérer l’ensemble des tentatives ou records autour d’un championnat qui décernerait des prix" aux skippers, aux équipiers, aux architectes et aux sponsors. Pas plus.

L’idée finalement retenue est donc de créer une liste de 20 records océaniques majeurs et répartis sur toute la planète. Si le Trophée Jules Verne n’est pas inclus, ils ont choisi la simplicité en retenant le record Record #sailingrecord absolu autour du monde tel qu’il est défini par la WSSRC. Ainsi, tout skipper/bateau/équipage qui prendra le départ d’un Trophée Jules Verne qui passe forcément par ce parcours absolu, mais aussi d’une course qui passe par un autre des parcours référencés, obtiendra des points en fonction de son temps final. L’avantage vient dans le fait que, même si un record Record #sailingrecord n’est pas battu, l’équipe pourra se voir attribuer, par exemple, "la meilleure performance mondiale de l’année" ou bien la "deuxième meilleure performance de tous les temps" sur tel ou tel parcours. Façon championnat d’athlétisme. En plus, cette équipe prend des points en fonction de sa place dans le tableau des performances absolues sur ce parcours et du coefficient attribué au même parcours. Façon Formule 1 automobile. Les points sont alors accumulés dans un classement général. Façon ATP (tennis). Enfin, il y a encore un classement annuel qui cumule les points remportés dans l’année. Façon ATP classement The Race.

Des classements solo et équipage pour les monos et multis sans distinction

Dans l’esprit cher à Bruno Peyron, ces classements sont établis "no limit". C’est à dire qu’il n’y est fait aucune distinction entre les multicoques et les monocoques. De même, aucune classe de bateau selon sa taille n’est définie. Que ce soit à bord du maxi-catamaran Orange II, du trimaran de 60 pieds Sodébo ou du maxi monocoque Adrien, un record absolu est un record absolu. Point barre. Seront juste différenciés les records établis en solitaire ou en équipage. Ainsi, rétrospectivement, l’Américain Steve Fossett et le Français Francis Joyon auraient été déclarés champions du monde des records en 2004. L’an passé les titres seraient revenus au Français Bruno Peyron et à l’Anglaise Ellen MacArthur.

"Cette initiative qui date de quelques années a donc laissé passer quelques épisodes douloureux (ndr : l’Oryx Quest, l’annulation de The Race Tour et l’imbroglio sur le record de Fossett hors Trophée Jules Verne). Le sang neuf qui arrive dans cette discipline de records fait du bien" a ajouté Bruno Peyron. Il vise particulièrement les jeunes skippers qui se lancent dans la course au record. A la suite des "historiques" Peyron, de Kersauson, Sir Peter Blake et Sir Robin Knox Johnston, puis Steve Fossett, la course autour du monde contre le temps intéresse des "jeunes" issus de la course au large en 60 pieds. Il y a bien entendu Franck Cammas qui fait construire son trimaran géant et Thomas Coville qui va poursuivre sa campagne contre la montre sur son trimaran de 18 mètres. Côté solitaire, il y a encore Ellen MacArthur et son record autour du monde mais aussi d’autres filles comme Dee Caffari, actuellement en course, et bientôt Maud Fontenoy qui va s’attaquer au tour du monde à l’envers de Jean-Luc Van Den Heede.

Des racines qui existent depuis longtemps

C’est dire que les candidatures pour figurer à ce tableau d’honneur sont de plus en plus nombreuses. Thomas Coville explique cette motivation. "En 1987, c’est Bruno Peyron qui m’avait piqué à cette nouvelle discipline. Aujourd’hui, on simplifie par un tableau toutes les références qui nous font rêver ou nous ont fait rêver. On peut ainsi inscrire notre sport dans une projection et un cadre historique. Pour moi, battre un record comme le Trophée Jules Verne ou la Route de l’Or c’est comme revivre l’histoire Histoire #histoire d’un Jack London ou d’un Joseph Conrad ou des grandes courses autour du monde avec notre propre modernité. Ce sont donc des racines qui existent depuis longtemps !"

De son côté, Jean-Luc Van Den Heede se souvient qu"il "n’aimait pas les records en raison du facteur chance du facteur météo. Après quatre tours du monde (BOC Challenge et Vendée Globe), je me suis alors demandé ce que je pouvais faire de plus. Et je me suis piqué au jeu Jeu #jeu du tour du monde à l’envers qui j’ai mis quelques années à battre. J’y ai découvert un élément de liberté dans le choix du bateau, dans la taille du bateau... On est entièrement libre et c’est extrêmement intéressant. On part d’une feuille blanche et on se demande ce que l’on peut faire d’intelligent pour tel parcours."

Histoire Histoire #histoire , liberté, et aussi... "un besoin d’aventure Aventure que l’on ne retrouve plus dans certaines courses" comme le suggère Bruno Peyron. Un retour aux sources donc, tel que l’ont vécu les skippers de la génération de Bruno Peyron et qui a donné à celle de Thomas Coville l’envie d’y participer. Voici donc ce que pourrait devenir ce championnat du monde des records en parallèle du circuit des courses au large. Reste à mieux définir le programme et le classement pour que skippers, sponsors, média et, surtout, le public s’y retrouve.