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Management sportif

Laurent Moisson sème sous les bâtisseurs de Lorient

Le gérant d’AOS fait le bilan de 5 années de fonctionnement

lundi 23 juin 2008Christophe Guigueno

Derrière le montage du team « Bâtisseurs du Morbihan » qui va participer cet été au Tour de France à la Voile en équipage, on trouve un Lorientais bien discret en la personne de Laurent Moisson. Le gérant d’AOS et son équipe sont parvenus en quelques mois à donner la possibilité à trois équipages de Mumm 30 de participer la course autour de l’hexagone.

Ancien entraîneur d’Optimist et de 420 pour le Centre Nautique de Lorient Lorient L’actualité du port de Lorient et de sa région. , Laurent Moisson a créé avec quelques associés la société AOS, An Oriant Sailing. C’était en 2003. Lorient Lorient L’actualité du port de Lorient et de sa région. , la ville des grandes courses au large des années 80 et le coeur de la « Sailing Valley » technologique n’avait pas de centre d’entraînement. Il sera donc privé et ses premiers clients sont des skippers de mini 650 Mini 650 #mini650 ou des teams de Mumm 30. « L’idée était de créer une base nautique où des coureurs amateurs trouvent leur compte entre leur vie professionnelle, leur vie personnelle et la passion de la voile. On leur a donc simplifié la vie ! »

AOS dispose en effet d’un port à sec situé à la pointe de Lorient Keroman. Y sont stockés les minis, des Mumm 30, des Figaro-Bénéteau. Lors des week-ends d’entraînement pour les minis par exemple, les propriétaires - skippers envoient un mail à la base lorientaise avant le mercredi soir. Le vendredi, les voiliers sont mis à l’eau du côté de la base des Défis, une base moderne construite au dos de la première des bases sous-marines et montée pour le Défi Français pour la Coupe de l’America en 1999. Les voiliers retrouvent ainsi leur élément naturel et attendent leurs pilotes qui arrivent après une bonne semaine de labeur en voiture ou en TGV, depuis Paris où même de Belgique comme ce fut le cas pour Peter Laureyssens. Les entraînements menés par Tanguy Leglatin, maintenant indépendant mais toujours prestataire d’AOS, ou par Loïc Le Garrec, peuvent commencer. Et les résultats ne se sont pas fait attendre, en série comme en prototype.

Minis, Mumm 30, Figaro-Bénéteau au port à sec et au ponton

Du côté des monotypes pour le Tour de France à la voile, AOS a vite proposé des prestations de gestion de projet ou de gestion d’entraînement. Et cette année, c’est carrément une équipe de trois bateaux qui va faire front sous les couleurs des Bâtisseurs du Morbihan. « Cette idée, je l’avais déjà au temps où je travaillais pour le CNL » explique Laurent. « On a un peu créé AOS pour cela ! Comme on dispose aussi de toute une équipe technique, de graphisme ou de communication Communication #Communication , on avait tout pour être créatifs et réactifs. Et suite à un projet d’immobilier, on a trouvé, en mars, l’idée du concept des bâtisseurs. Il y a d’ailleurs un parallèle entre leur métier et le travail d’équipe en voile et, en plus, ils cherchaient à valoriser leur métier auprès des jeunes. Au début, c’était donc un projet Loriento-lorientais puis cela s’est étendu de Lorient à Vannes. »

Avec un budget global de 400,000 Euros, le team à trois bateaux revient moins cher que trois projets individuels qui coûtent en moyenne 200,000 € chacun. Et ainsi, ils peuvent aligner un bateau dans chaque catégorie de la course qui coure pour le classement général, pour le classement amateur et le classement étudiants. À l’opposé des autres teams engagés, souvent sponsorisés en majorité par une collectivité locale, le team de Laurent Moisson peut se targuer d’un budget à 80% privé. « Les budgets des collectivités sont en général alloués en mars. Cela ne permet pas de relancer rapidement un programme dès la fin de la saison. Alors, avec un projet majoritairement privé, on peut relancer rapidement le sponsoring Sponsoring #Sponsoring et enchaîner une phase d’entraînement plus importante. » Car Laurent voit déjà plus loin avec pour la saison 2009, ces trois Mumm 30 et aussi « un mini, un Figaro-Bénéteau et un Class 40 ».

AOS se situe ainsi entre les filières écoles de voile de la région lorientaise et le pôle course au large qui attire les grands noms du multicoque ou du monocoque. En s’appuyant en plus sur l’Université de Bretagne Sud, les Lorientais disposent d’une double formation nautique et professionnelle. De quoi assurer la relève perdue des rares Lorientais à briller en course comme Alain Gautier, Hervé Laurent ou Jimmy Pahun. Le navigateur de Locmiquélic a d’ailleurs assuré avec les Mumm Région île de France la formation des jeunes qui prennent aujourd’hui la barre des bateaux « Bâtisseurs du Morbihan ».

De l’entraînement aux séminaires « clef en main »

En dehors du sportif, AOS qui n’y gagne pas un sou puisqu’il faut bien payer à la ville les mises à l’eau et places au ponton facturées au tarif nuitée tout au long de l’année (40,000 Euros de budget à l’année), développe une partie événementielle plus fructueuse. « On organise des séminaires clef en main. On propose ainsi une multitude de services aux grosses entreprises et on répond à leurs demandes à la carte en faisant travailler tout une foule de prestataires. » C’est le cas par exemple de l’Optique Voile, une course corporative gérée par AOS. Et si ces opérations, AOS les fournit aussi à Marseille, La Rochelle ou au Crouesty, Laurent Moisson en a fait évaluer les retombées économiques indirectes sur la région lorientaise. Et là, on arrive vite à des investissements de près de 400,000 Euros (sur un événement de type l’Optique) dans les entreprises locales, que ce soient les restaurateurs, les hôteliers, les transporteurs ou les équipementiers nautiques.

De même, en ce qui concerne la base sportive qui anime de nombreux week-ends « quand les grandes équipes de course au large font relâche ». Laurent a aussi fait les comptes. En prenant en moyenne 80,000 à 200,000 Euros de budget par mini, Mumm ou Figaro, il y a un chiffre d’affaires de 7,4 millions d’Euros en commun entre tous les « clients » d’AOS. « Certains week-ends, ce sont entre 100 et 200 personnes qui naviguent à Lorient » ajoute Laurent en précisant qu’il ne s’agit pas de week-ends de compétition. Et ces gens mangent, dorment, circulent, consomment… Ils font ainsi fonctionner les entreprises du nautisme qui sont de plus en plus nombreuses autour du pôle névralgique de la course au large qu’est devenue la presqu’île de Keroman, nouvellement baguée d’une coquille bleutée, la Cité de la Voile Eric Tabarly.

En 5 ans, AOS, base d’entraînement privée et organisatrice d’événements, est devenue un des acteurs importants du renouvellement de la ville de Lorient dans le nautisme. Elle génère une économie indirecte de plus en plus importante pour de nombreuses entreprises. En lançant avec succès son projet de trois bateaux sur le Tour de France à la Cité de la Voile début juin, puis à Vannes quelques jours plus tard, Laurent Moisson et son équipe ont montré la voix du futur à une ville qui se soucie plus souvent de l’apparat que de l’action. Mais Laurent reste confiant et s’attend à une « explosion » du site en terme d’animation et d’activité dans les cinq ans à venir : « on est aux prémices. Le pari à court terme semble gagné avec les infrastructures créées et l’ouverture de la Cité. Le challenge aujourd’hui, et ce n’est pas le moindre, consiste à créer une synergie entre les acteurs (qu’ils soient économiques, clubs, collectivité, Sellor, ou du tourisme) pour transformer l’essai sur le long terme…


Voir en ligne : Plus d’info sur AOS : www.aosail.com


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