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Sébastien Josse : "le Vendée Globe, c’est encore une course que je regarde comme un Everest"

"J’ai désormais la sensation de ne plus courir après le train pour l’attraper"

mercredi 14 janvier 2004Redaction SSS [Source RP]

Après une saison 2003 déterminante tant pour la connaissance de sa machine que pour sa progression personnelle, Sébastien Josse aborde confiant l’année la plus importante de sa jeune carrière. Dans moins de dix mois maintenant, il sera au départ du Vendée Globe, point d’orgue du projet VMI initié fin 2002. Et jusqu’au jour J, Sébastien ne cessera de préparer au mieux ce grand rendez-vous.

Le monocoque VMI sera en chantier dans le hangar CDK de Port La Forêt jusqu’à fin mars, le but, pour Sébastien et son équipe, étant avant tout de fiabiliser le bateau et de le rendre le plus adapté possible pour un Tour du Monde en solitaire. Une configuration que le jeune marin pourra tester et valider dès le 31 mai prochain, date de départ de la Transat en solitaire Plymouth - Boston.

Interview de Sébastien Josse

Quelques semaines après son achèvement quel regard portes-tu sur ta saison 2003 ?

- « Plein de choses ont été dans le bon sens. Je connais désormais VMI par cour et je serai capable, dès sa mise à l’eau, de ressentir les effets des modifications survenues. J’ai désormais la sensation de ne plus courir après le train pour l’attraper. Je trouve que le bateau et moi-même avons connu une belle progression. Début 2003, j’avais des doutes et l’envie de voir l’année passer rapidement pour les lever. C’est chose faite ! »

Comment te sens-tu à quelques mois maintenant du grand rendez vous qu’est le Vendée Globe ?

- « Plus motivé que jamais. Quand il ressortira de chantier, VMI sera adapté au solitaire et non plus à la course en double. Il sera taillé pour moi, selon ma façon de naviguer. Dès ce moment là, je serai dans le Vendée Globe. Mais c’est encore une course que je regarde comme un Everest. Seule différence, je me sens désormais capable de grimper tout en haut. Je pense avoir gagné en assurance et en maturité. Ce n’est pas une simple transat ni une régate autour de la planète. Mon objectif sera de faire le mieux possible face à une sacrée concurrence. L’essentiel est toujours identique : arriver en ayant le sentiment d’avoir donné le maximum. Après on ne sait jamais. J’ai 28 ans, ce sera mon premier tour du monde en solitaire, Si cela se passe bien tant mieux, sinon ce sera à moi d’en tirer les enseignements, d’être capable de rebondir après une expérience de toute façon extraordinaire »

Quelles vont être tes modifications sur VMI cet hiver ?

- « L’idée de ce chantier est de fiabiliser au maximum le bateau et c’est pourquoi une grande partie des travaux réalisés n’aura pas nécessairement pour objectif un gain en performance. Nous allons adapter des safrans relevables pour éviter de subir ce qui arrive à chaque Vendée Globe : un abandon du fait d’un safran cassé. De même, nous allons refaire l’électronique et l’informatique. Côté performance je sais que les caractéristiques de VMI ne changeront pas. Nous allons jouer sur les ballasts avant mais cela n’améliorera que de façon infime ses capacités au près. Le but est donc plutôt de le rendre parfaitement adapté à une navigation en solitaire de trois mois. Par exemple nous allons modifier la place des mâtereaux arrières parce que j’ai constaté que c’était dangereux d’aller travailler dessus. »

Ton programme et ta préparation spécifique ?

- « Nous devrions mettre VMI à l’eau fin mars. Ensuite, il est prévu un ou deux stages d’entraînement avec le centre de Port la Forêt. J’ai également planifié plusieurs stages : mécanique, électronique, médical, diététique et sophrologie sans oublier la météo bien sûr. Comme je suis déjà qualifié (qualification obtenue lors du Défi Atlantique en décembre dernier), je vais aborder la Transat Anglaise sereinement comme une vraie régate en solitaire dans laquelle je souhaite faire quelque chose ».

Toi qui a fait le tour du monde en multicoque sur Orange, comment juges-tu l’actuelle performance de Joyon ?

- « C’est un mec exceptionnel qui est en train de faire un parcours sans faute. Il peut bouleverser bien des idées reçues s’il maintient la cadence. Cela ouvre des portes aux multicoques pour envisager des courses autour du monde en solitaire. »

Co-détenteur du Trophée Jules Verne en tant qu’équipier d’Orange, comment vois-tu les différents départs qui vont bientôt avoir lieu ?

- « Le nouveau Orange est une belle machine mais qui est neuve donc pas à l’abri d’un pépin mécanique. A l’inverse, Géronimo est fiabilisé et en principe ne devrait pas avoir de problème de ce côté-là. Quant à PlayStation il est vraiment typé et n’a finalement que peu navigué. Question : ira-t-il jusqu’au bout ? »

Tu étais dans l’équipage pressenti par Bruno Peyron pour repartir et ton programme ne le permet pas. Un regret ?

- « Un gros regret car faire deux tours du monde dans l’année aurait été parfait. Je pense que la meilleure façon de se préparer est de faire du terrain. J’aurais pu de nouveau m’habituer au grand sud et travailler sur les systèmes de transition. En plus, l’équipage de Bruno est super, à suivre les yeux fermés ! Mais bon, le jeu Jeu #jeu en vaut la chandelle et il était hors de question que je sois absent lors de la remise à l’eau de VMI. Je me rattraperai l’hiver prochain ! »


Voir en ligne : Information et photo Effets Mer / VMI : www.vmi.fr/voile



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