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Transat 650 • étape 2

Bertrand Delesne leader durable au Cap Vert

En série, Charlie Dalin conserve l’avantage acquis par l’ouest

samedi 10 octobre 2009Christophe Guigueno, Information Transat 650

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Le vainqueur de la première étape sur son plan Manuard, Entreprendre Durablement, a la course toujours en main au passage des îles du Cap Vert. Après les Canaries et avant l’approche redoutée du pot-au-noir, le Briochin de 32 ans a passé l’archipel au plus proche de la route directe qui mène à Salvador de Bahia. Pointé à 7 noeuds, il devance d’une vingtaine de milles Thomas Ruyant, auteur d’une belle remontée et d’Henri-Paul Schipman. En série, le second de Madère, Charlie Dalin poursuit sa route en tête avec une belle avance sur Ricardo Apolloni revenu à 22 milles et Francisco Lobato…

Tous les marins qui ont un jour ou l’autre fréquenté les parages de ces îles du Cap Vert vous le diront : il faut s’en méfier comme de la peste. Vous croisez d’abord Sal, île accueillante, touristique, plate comme la main. Vous la laissez à bâbord et descendez plein sud en confiance. Vous doublez Boa Vista, Praïa et là vous apercevez Fogo et son Mont du même nom et ses 3 000m de haut. Vous empannez à 90° pour éviter ses dévents. Et l’angoisse commence. Jusqu’où faut-il s’en écarter ? Ai-je mis assez de distance ? Puis-je enfin piquer au sud ? A la moindre baisse de pression d’Eole, c’est la boule à l’estomac qui gonfle. C’est pourquoi, la plupart des skippers s’éloigne de ce piège en poussant le plus à l’ouest possible. Bertrand Delesne (Entreprendre Durablement) lui, n’a pas eu peur. Il y a été franchement comme Corentin Douguet en 2005. Puis il a obliqué vers l’Ouest allongeant très peu sa route par rapport à ses petits copains qui, eux, ont préféré assurer en laissant Sao Nicolau à bâbord.

Et finalement, au bout du compte, le Cap Vert n’aura pas été le juge de paix escompté. Tout juste aura-t-il permis de recentrer la flotte et les options « d’avant » ne sont plus aussi prépondérantes qu’elles pouvaient l’être. Car les écarts sont toujours sensiblement les mêmes : Thomas Ruyant (Faber France) est à 20 milles, Henri-Paul Schipman (Maisons de l’Avenir Urbatys) à 25 milles, Fabien Desprès (Soitec) à 39 milles, Nicolas Boidevezi (Défi GDE) à 60 milles. Mais derrière, ceux qui ont opté aussi pour traverser en leur centre les îles du Cap Vert n’ont rien cédé non plus. Ils sont là, à portée de milles, quasi bord à bord comme Stéphane Le Diraison (Cultisol-Marins sans Frontières), Olivier Avram (Cap Monde 2), Sébastien Picault (Kickers), François Cuinet (Plan Jardin), tous se préparent déjà à affronter le plus gros morceau, de cette seconde étape, le fameux et si mystérieux Pot au Noir. Vendredi il était actif au 12° nord. Vingt quatre heures plus tard il était situé au 10° nord. C’est maintenant qu’il va falloir choisir son angle par rapport au vent, éviter de l’avoir trop arrière. Une belle bataille d’empannages s’annonce. Guerre ouverte en protos, guerre ouverte aussi en série.

Si Charlie Dalin (Cherchesponsor-charliedalin.com) maintient la pression et fonce tête bêche vers le Cap Vert en son centre, derrière les Italiens Ricardo Apolloni (Ma Vie pour Mapeï) et Luca Del Zozzo (Corradi), le Portugais Francisco Lobato (ROFF TMN) et Xavier Macaire (Masoco Bay) suivent des routes parallèles. La course d’endurance annoncée va, peut-être, devenir une course de vitesse Vitesse #speedsailing . Et à ce petit jeu Jeu #jeu , il semble bien que Lobato possède l’un des meilleurs bateaux et Macaire, un ancien du dériveur et excellent barreur, soit le plus apte à venir titiller le Portugais dans la régate au contact... Voilà qui annonce une dizaine de jours encore de course passionnante. Pour tout le monde car Charlie a montré qu’il savait tenir la pression…

Et derrière... Les avaries se multiplient, entre safran cassé, axe de barre, problèmes électriques, spi à la mer, GV déchirée etc… ils sont plusieurs à envisager un arrêt dans une des îles de l’archipel. Il est vrai qu’il s’agit de la « dernière station avant l’autoroute » pour reprendre une expression de Denis Hugues le directeur de course. Après ce sera le Pot au Noir (dans deux jours ?) et la longue traversée vers le Brésil. Prochain arrêt, en cas de coup dur, Fernando do Noronha au large de Natal. Il vaut mieux avoir un bateau en bon état, en effet, avant de se lancer dans cette aventure Aventure . La Charente-Maritime/Bahia Transat 6,50 va entrer dans sa phase la plus délicate, la plus exigeante physiquement, mais pas la moins intéressante à coup sur.

- Ch.Guigueno & Info presse GPO
- Suivre la course : www.transat650.org


Classement du samedi 10 octobre 2009, à 15h00

Protos :
- 1. Bertrand Delesne (Entreprendre Durablement) à 1945 milles de l’arrivée
- 2. Thomas Ruyant (Faber France) à 20,29 milles
- 3. HP Schipman (Maison de l’Avenir-Urbatys) à 25,21 milles
- 4. Fabien Desprès (Soitec) à 38,86 milles
- 5. Nicolas Boidevezi (Défi GDE) à 60,73 milles…

Séries :
- 1. Charlie Dalin (Cherchesponsor-charliedalin.com) à 2032 milles
- 2. Ricardo Apolloni (Ma Vie pour Mapeï) à 22,53 milles
- 3. Francisco Lobato (ROFF TMN) à 39,54 milles
- 4. Luca Del Zozzo (Corradi) à 46,2 milles
- 5. Xavier Macaire (Masoco Bay) à 48,51 milles



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