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Transat Jacques Vabre

Dick & Peyron premiers en mono à Bahia

13 jours 09 heures 19 minutes soit un nouveau record pour la classe IMOCA

samedi 19 novembre 2005Redaction SSS [Source RP]

Magnifique victoire de Virbac-Paprec dans la Transat Jacques Vabre Transat Jacques Vabre #TJV2015 2005. Elle est d’autant plus belle que Jean-Pierre Dick signe le doublé sur cette course (2003 et 2005) et c’est une première en monocoque, et, qu’avec Loïck Peyron, ils pulvérisent le record Record #sailingrecord de l’épreuve de plus de 3 jours. Ils devancent aussi Roland Jourdain associé à Ellen MacArthur et Jean Le Cam parti du Havre avec Kito de Pavant.

Le duo de Virbac-Paprec a donc coupé la ligne d’arrivée à Salvador de Bahia au Brésil à 0h19 (heure française) cette nuit après plus de 13 jours d’une course très intense avec Sill et Veolia. Il termine seulement 35 minutes derrière ! Parti du Havre le 5 novembre, Virbac-Paprec aura quasiment fait la course en tête de bout en bout, laissant seulement la Manche et aussi quelques heures avant le Pot au Noir à Sill et Veolia. Mais jusque dans la Baie de tous les Saints, le suspens aura été intense. Le couple Dick / Peyron a donc fait des étincelles dans une course où le niveau n’aura jamais été aussi élevé en monocoque.

- Jean-Pierre Dick : "C’était vraiment une course très intense. Jamais plus de 28 milles entre nous et Sill et Veolia sur 4300 milles parcourus. Du jamais vu en course au large ! Et à l’arrivée, ces 35 petites minutes qui nous séparent, c’est ’espilonesque’ ! C’est un sentiment nouveau pour moi car c’est la première que je régatais au contact comme cela au large. Notre force avec Loïck a été de ne jamais nous sentir vaincus. J’ai d’ailleurs beaucoup appris avec lui : des petits trucs, comme de rester au sec, qui rendent la vie plus agréable en mer et te permettent d’être plus performant ; sa façon aussi de gérer le stress... Cet après-midi, par exemple, j’étais très speed car Bilou et Ellen étaient revenus à 8 milles de nous. Et bien lui, il chantait sur le pont. Cette victoire et cette collaboration fructueuse vont vraiment beaucoup m’apporter pour le prochain Vendée Globe. En 2003, lors de ma première victoire avec Nicolas Abiven, j’étais très heureux. Aujourd’hui, je le suis aussi avec le sentiment d’avoir encore gravi une marche.

- Loïck Peyron : "Jusqu’au dernier bord vers Salvador de Bahia, on a eu chaud. Pendant toute la course, les cartes étaient redistribuées constamment. C’était usant mais passionnant de naviguer sur ce joli monocoque avec le grand blond aux lunettes noires. Avec Sill et Veolia, on a fait la différence sur des petits coups tactiques que l’on discutait avec Jean-Pierre : le Golfe de Gascogne, notre léger décalage dans l’ouest au large du Portugal pour attaquer les alizés, le passage du Port au Noir... Notre collaboration a été fructueuse. Je suis très heureux de cette victoire et d’avoir navigué avec un mec unique dans notre village. C’était un pro de la course entre 3 bouées et il s’est mis en tête, un jour, de la faire autour de 3 continents en construisant un bateau à la hauteur de ses ambitions. Sinon, j’ai vraiment pris plaisir à naviguer en monocoque. C’est très humide, certes, mais ce sont de belles machines où il y a encore des choses à faire au niveau architectural. Ca pourrait me donner des idées pour l’avenir, qui sait !

Info Laurent Simon / Agence Windward [->http://www.jpdick.com


Sill et Veolia Environnement Environnement , dauphin de Virbac-Paprec

Seule la victoire est jolie. Cette nuit, dans la Baie de tous les Saints, Roland Jourdain et Ellen MacArthur mesurent pleinement cette terrible phrase de Michel Malinovski, après 13 jours de lutte acharnée contre la paire Dick-Peyron. Le duo franco-britannique, parti du Havre le samedi 5 novembre à 15h, a coupé la ligne derrière Virbac-Paprec à 23 heures 54 minutes et 03 secondes. Il lui aura fallu 13 jours, 9 heures, 54 minutes, 03 secondes pour effectuer les 4600 milles, à 13,48 nœuds de moyenne. 35 minutes et 1 seconde séparent les équipages.

Petit lot de consolation, Jourdain et MacArthur améliorent le temps de référence établi en 2001 ( 13 jours 13 heures 23 secondes), lors de la 5e édition de la transat Jacques Vabre Transat Jacques Vabre #TJV2015 , par Roland et Gaël Le Cléach, de 3 jours 3 heures 29 minutes.

Les traits tirés montrent combien la lutte a été terrible et la tension à son comble pendant cette transat expresse. Chapeau bas à ces quatre marins pour le mano a mano mené tout au long de cette course au rythme très soutenu.

- Roland Jourdain : « Nous sommes rentrés dans la transat Jacques Vabre Transat Jacques Vabre #TJV2015 à fond. C’est une course géniale où il faut gagner son ticket vers le chaud...Sill et Veolia Environnement Environnement est un bateau fabuleux qui vole sur l’eau, il passe les vagues avec facilité. C’est magnifique. »

Qu’est-ce qui a fait la différence ?
- « 35 minutes pour l’éternité comme dirait l’autre ! Sur la distance et le temps de course, c’est vraiment infime. Il faut bien négocier le passage de fronts, les alizés. Dans le Pot-au-Noir, nous avons manqué de réussite sur un nuage. De notre côté, nous avons eu un souci de moteur et moins de toile ; quand la course a pris son rythme et qu’il t’arrive ce genre de galères... Ca aurait été sympa de redémarrer ensemble et de repartir à zéro. Pour couronner le tout, il ne faut pas le nier, l’équipage de Virbac-Paprec est excellent et le bateau est bon ! »

Côté ambiance à bord et co-skipper ?
- « Là, c’était l’entente cordiale ! Nous avons vraiment pris du plaisir à être sur l’eau. Ellen et moi avons tellement la même conception de la vie, la même vision des choses, c’était super. Nous nous sommes marrés dans tous les types de circonstances. C’est rare et précieux. Merci Ellen. »

- Ellen MacArthur : « Nous sommes heureux d’être à Bahia et en même temps frustrés d’être second. Cette course était difficile ; je pense que nous l’avons bien menée, nous avons bien navigué. Je pense que nous avons manqué de chance dans le Pot-au-Noir. Nous avons tout essayé, et cet après-midi encore, mais ça n’a pas été suffisant ! »

Quel est ton sentiment sur la nouvelle génération de 60 pieds Open ?
- « Les vitesses sont absolument incroyables. J’ai pourtant beaucoup navigué en 60 pieds Open, mai là, il y avait quelque chose de différent. Navigué à deux doit normalement nous aider, mais là au bout d’à peine une semaine de course, nous étions épuisés ! Bilou en a même laissé tomber sa tasse de thé en m’écoutant raconter une histoire Histoire #histoire  ! A chaque fois que nous essayions de dormir, il y avait une manœuvre qui nous rappelait sur le pont. Tout cela c’est sans doute du au fait que nous avons tenu la pression juqu’au bout pour manger le leader ! »

Ton co-skipper ?
- « Que du bonheur ! Bonne entente, bon sens marin, même vision des choses ! Parfait. »

Info Welcome on Board


Nouveau podium pour Le Cam associé à de Pavant

Les troisièmes sont arrivés à 10h29’52 en France, au petit matin au Brésil à 6h29 , que Jean le Cam et Kito de Pavant ont bouclé cette Transat Jacques-Vabre en troisième position derrière « Virbac-Paprec », qui a franchi la ligne en vainqueur dans la nuit de vendredi à samedi à 0h19, suivi de « Sill et Veolia » arrivé 35 minutes plus tard.

« Tout s’est joué presque dès la première nuit, dans le coup de vent en Manche, quand on a cassé l’amure de l’Orc. Réparer et se recaler ensuite nous a coûté 20 milles, ce sont ces vingt milles qui ont manqué au moment crucial au sud de l’Espagne » explique Kito de Pavant. Et pourtant, le duo remet du charbon et conclu en améliorant le record Record #sailingrecord de trois jours sur le précédent record Record #sailingrecord  !

Jean le Cam et Kito de Pavant auront mis 13 jours 19 heures 29 minutes et 52 secondes pour couvrir les 4340 milles du parcours entre Le Havre et Salvador à la vitesse Vitesse #speedsailing horaire moyenne théorique de 13,09 nœuds. Impressionnant. Le précédent record était de 16 jours et 13 heures (Sill en 2001) et que la vitesse Vitesse #speedsailing réelle de Bonduelle est de 14,11 nœuds, Jean et Kito ayant couvert 4 676 milles.

Ils terminent 10 heures 10 minutes et 50 secondes derrière les vainqueurs Jean-Pierre Dick et Loïck Peyron (Virbac-Paprec).

Info G.Gallois

Jean Le Cam : « un podium de plus » - Cette 3e place ? :
- « On est content d’arriver ! C’est la voile : on est toujours content à la fois de partir et d’arriver. C’est un podium de plus pour le bateau, il n’a fait que ça pour l’instant, il est dressé pour ça... De toutes façons il y a deux places que je déteste, 2e et 4e, je préfère toujours 1er ou 3e. Disons que c’est une place très honorable, même si c’est vrai que nous partions pour gagner. »

Où la course s’est jouée ?
- Jean Le Cam : « La course s’est jouée dans les deux premiers jours, en sortie de Manche. Ce n’est pas compliqué : il fallait être à la fois au sud et à l’ouest, c’est-à-dire devant, et le sud-ouest c’est de toutes façons le cap pour Bahia... Nous on s’est retrouvé sur la trajectoire des îles, à devoir laisser Madère à tribord. A partir de là, on ne pouvait faire que de la descente alors que les deux bateaux de devant pouvaient attaquer. »

- Kito de Pavant : « Tout s’est joué presque dès la première nuit, dans le coup de vent en Manche, quand on a cassé l’amure de l’Orc. Réparer et se recaler ensuite nous a coûté 20 milles, ce sont ces vingt milles qui ont manqué au moment crucial au sud de l’Espagne. A partir de là c’est toujours parti par devant et c’était même frustrant car tactiquement il n’y avait pas grand-chose à faire, c’était devenu une course de vitesse. On a tout essayé, on est même bien revenu un moment... mais devant, ils n’ont rien lâché ».

Le physique
- Jean Le Cam : « Les conditions étaient moins soft qu’on aurait pu l’imaginer avant le départ ! (rires), on n’a enlevé les cirés qu’hier... Il fallait barrer tout le temps, se passer un relais incessant. On a baptisé la bannette le ‘comatorium ‘, indispensable de s’y écrouler deux heures par jour. Fallait voir nos têtes au bout de deux heures de coma ! »

- Kito de Pavant : « Lors d’une manœuvre à l’avant, je me suis fait bousculer par un paquet de vagues et je suis tombé. Pendant deux jours j’avais mal partout, je ne pouvais plus bouger les bras et j’avais du mal à marcher. Rien de grave mais ça m’a bien handicapé et quand on retrouve la terre, on s’aperçoit qu’on est crevés, vraiment ».

Le double
- Jean Le Cam : « J’adore le double, mais c’est extrêmement dur car tu barres tout le temps pour exploiter le potentiel du bateau à 100% en permanence, comme si tu étais en équipage, alors qu’en solitaire, tout le monde est obligé de mettre le pilote automatique. Sur des grandes courses autour du monde, hors solitaire donc, il faudrait être trois, au minimum. »

extraits du site Transat J.Vabre, par B. Menard


Ordre d’arrivée des Monocoques Imoca

- 1-Virbac-Paprec (JP Dick & Loïck Peyron) en 13 jours 09 heures 19 minutes 02 secondes soit 13,51 noeuds

- 2-Sill & Veolia (Roland Jourdain & Ellen MacArthur) en 13 jours 09 heures 54 minutes 03 secondes soit 13,48 nœuds, à 35 minutes 01 seconde du premier

- 3-Bonduelle (Jean Le Cam & Kito de Pavant) en 13 jours 19 heures 29 minutes 52 secondes soit 13,09 nœuds, à 10 heures 10 minutes 50 secondes du premier

- 4-Ecover (Mike Golding & Dominique Wavre) en 14 jours 00 heure 46 minutes 25 secondes soit 12,89 nœuds, à 15 heures 27 minutes 23 secondes

- 5-Skandia (Brian Thompson & Will Oxley) en 14 jours 01 heure 14 minutes 11 secondes soit 12,87 nœuds, à 15 heures 55 minutes 19 secondes



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