Transat 650

Olivier Avram : "des sensations de surf ou de kitesurf"

"Cela s’apparente plutôt à de la glisse qu’à de la voile pure"

mercredi 23 septembre 2009Redaction SSS [Source RP]

Après deux jours de repos à Funchal pour ranger son Cap Monde 2 et remettre pieds sur terre, Olivier Avram revient sans amertume sur sa déconvenue du départ. Une déconvenue largement digérée.


 « Au moment où je fais demi-tour, je n’ai pas matossé tellement j’étais dépité. Et puis je me suis dit qu’il fallait que j’avance un peu plus vite. Le déclencheur, c’est quand je suis entré dans le port des Minimes et que j’ai vu ma femme Sophie, Marin, mon fils et Antoine, mon beau-frère. Là, je me suis dit qu’il fallait que je reparte. L’objectif devenant d’en rattraper un maximum. En effectuant un ralliement rapide et en ne pensant qu’à la deuxième étape. Tu ne prépares pas deux ans de projet pour que cela se réduise à 24 heures de course. »

Et là, confiant dans l’intégrité de son bateau, Olivier a allumé comme on dit…

 « Dans le golfe de Gascogne, j’ai battu le record de vitesse sur 24 heures (268 milles). Même si Bertrand a fait mieux après (273 milles à la moyenne de 11,4 noeuds), j’ai la deuxième meilleure performance de tous les temps en Mini. Cela me réconforte et me dit que je ne suis pas un branque. Et surtout que mon bateau a un sacré potentiel. »

Des satisfactions mêlées au plaisir. Un des moteurs de la réussite.

 « On n’est pas là pour ce faire du mal. On est là pour avant tout prendre du plaisir. Et je l’ai trouvé. Nos bateaux sont un peu des jouets. Ça marche tout seul sous pilote à des vitesses hallucinantes. Je tenais des moyennes à 12-13 noeuds avec des pointes à 15, ce qui est énorme pour des engins de 6 m 50. Cela s’apparente plutôt à de la glisse qu’à de la voile pure. Avec des sensations de surf ou de kitesurf. Du fun. Tu cherches la vague pour prendre du plaisir. »

Avec malgré tout des limites qu’il n’avait jusqu’alors jamais rencontrées :

 « Après, je me suis fais peur car les performances techniques du bateau sous pilote dépassaient ce que je pouvais supporter. J’ai donc eu une bouffée d’angoisse, je tremblais et j’ai affalé. Je tremblais encore en essayant de dormir alors que j’avais envoyé le solent. À ce moment-là, j’ai mangé du chocolat et cela m’a déstressé. Je n’ai aucune honte à dire que j’ai eu peur. C’est peut-être une sorte de thérapie. J’ai appris sur moi et que mon bateau pouvait aller très vite dans des conditions qui font un vacarme effroyable à l’intérieur et que ça tient. »

Le départ vers Bahia est pour dans dix jours. Le temps pour Olivier de rêver à de nouvelles performances.

 Info presse www.avram650.com

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