Sea, Sail & Surf news

Du grand large à la plage : Toute l’actualité des sports de glisse depuis 2000

TROPHEE JULES VERNE

Peyron : "Nous savourons la délivrance !"

Entrée au près dans les quarantièmes

lundi 18 mars 2002

Si la phrase est de Bruno Peyron, on imagine facilement qu’elle est dans toutes les têtes des membres d’équipage. " On peut dire que c’est, enfin, notre première journée dans le Grand Sud, poursuit Bruno. Le bateau marche entre 25 et 26 noeuds de vitesse Vitesse #speedsailing et nous devrions avoir ce flux de nord-ouest pendant plusieurs jours ". Et si la grande houle typique des navigations dans l’Atlantique sud est en train de se mettre en place, le maxi-catamaran Orange goûte depuis moins de 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures à ses premiers surfs au portant par 25 noeuds de vent établis. L’entrée dans le grand manège des dépressions australes semble lancée et le maxi-catamaran croqueur de milles va maintenant reprendre son appétit de géant !

Entrer au près dans les quarantièmes, terre d’asile des grandes dépressions, avait quelque chose de surprenant voire même d’anormal... Et s’il faut " rester zen " comme l’écrivait Bruno Peyron dans son mail quotidien hier matin, on imagine au son des voix des interlocuteurs du jour que les sourires ont fleuri sur les visages à la vitesse Vitesse #speedsailing des embruns qui sont venus s’y écraser ! 25 noeuds de vent de nord-ouest, houle croisée mais commençant à s’organiser au sud-ouest : les indices sont là et le Sud, tel que les marins le décrivent dans les livres d’aventure Aventure n’est plus très loin... " Hier a été une journée récompense après l’espèce de galère que nous avons connu les jours précédents, lâche Bruno, soulagé. Le bateau passe bien, nous sommes sous grand voile haute/grand gennaker ou grand voile un ris/petit gennaker. Nous suivons une bonne trajectoire avec un cap au 110° et nous dirigeons vers la pointe sud de l’Afrique en suivant une route assez nord ". Et si hier, le maxi-catamaran Orange naviguait dans l’ouest de Sport-Elec (actuel détenteur du Trophée Jules Verne), il a croisé sa route la nuit dernière et vient maintenant se placer plus dans l’est de son sillage. " Il y a en fait une basse pression au Sud qui génère des vents très puissants, explique de son côté Gilles Chiorri, auxquels nous n’avons pas envie de nous frotter. Au nord, il n’y a pas assez de vent et de toutes les façons ce n’est pas notre route. Nous sommes exactement dans les vents que nous recherchions, soit 25 noeuds de nord-ouest qui devraient se renforcer en fin de journée ou dans la nuit. Nous n’avons aucun intérêt à nous placer dans des vents trop forts. Nous devons privilégier les vents de 30 noeuds qui donnent le maximum de potentiel à notre bateau ". Seul regret dans la voix de Gilles : " Nous sommes passés à 20 milles dans le nord de l’archipel Tristan Da Cunha et nous n’avons rien vu... La dernière terre que nous ayons vu a été la pointe sud-ouest de Madère. La prochaine sera peut-être les îles du Prince Edward distantes aujourd’hui de 2171 milles... ". Mais avant d’en arriver là, il reste la longitude du Cap de Bonne-Espérance distante de moins de 1500 milles à couper. Une longitude mythique qui sera alors le premier des grands caps à laisser à bâbord (gauche). Suivront après le Cap Leeuwin et le Cap Horn...Et si Sport-Elec avait passé la pointe sud du continent africain après 22 jours de course, le record Record #sailingrecord Ouessant/Cap de Bonne Espérance réalisé par Enza (Peter Blake) reste toujours d’actualité avec un " rageur " 19 jours et 17 heures... Est-ce que le maxi-catamaran Orange croquera ce temps ? Les paris sont ouverts !

Ils ont dit :

- Bruno Peyron : " Il y a des choses bizarres dans ce bas monde : nous ne faisons que naviguer dans des couloirs de vent depuis le début de ce Jules Verne, nous avons des poissons volants avec des albatros le tout dans une eau à 20° et jusqu’à hier, nous faisions du près pour entrer dans le pays des quarantièmes Sud ! ".

- Gilles Chiorri : " Nous avons mis ce matin 30 secondes pour prendre un ris. Cela montre une fois de plus que l’équipage est parfaitement dans le coup et cela nous a fait vraiment du bien de nous lâcher sur les moulins à café ! C’est une délivrance de la taille de notre bateau d’avoir touché ce flux de nord-ouest ! "

- Yann Eliès : " Hier était une journée assez incroyable. L’eau était à 21 degrés, il y avait des poissons volants et il y avait des albatros et des pétrels... Avoir tout cela ensemble est assez rare et je ne sais pas si je le reverrais une autre fois ! "

Pierrick Garenne Mer & Media / Orange

Voir la carte du tour du monde : Geronimo vs Orange



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