Louis Vuitton Cup
Le Défi garde le 69 pour les quarts mais permute ses barreurs-skippers
Luc Pillot laisse la place à Philippe Presti
vendredi 8 novembre 2002 –
Le Défi français pour la Coupe de l’America n’est pas à un challenge prêt. Qualifiés de justesse pour la ’Bottom League’ des quarts de finale de la Louis Vuitton Cup, les Français ont décidé de permuter une nouvelle fois leurs skippers !

Lors du premier Round Robin, la succession des défaites avait poussé Luc Gélusseau et Pierre Mas à remplacer Philippe Presti par Luc Pillot. Mais voilà qu’une fois en quart, Luc Pillot est remercié pour ses bons et loyaux services. Il va rester à terre et c’est Philippe Presti qui reprend la barre du Class America jaune qui porte bien son numéro 69. Ce changement te tête à la barre du bateau français s’explique, selon Pierre Mas, le directeur sportif du défi, par les circonstances de course. En effet, les Suédois du Victory Challenge, cinquièmes des sélections, ont choisi les Français, derniers, comme leur adversaire des quarts de finale. Et Presti est le barreur français qui connaît le mieux Jesper Bank et ses équipiers.
"J’ai pris une décision difficile" a concédé Pierre Mas à son service de communication. Mais "elle s’imposait. Elle correspond seulement à un moment de la compétition où nous devons considérer nos atouts et nos faiblesses. Elle ne remet en rien la qualité du travail et de l’engagement de Luc Pillot. Il a pris la barre de FRA 69 à un moment difficile pour le Défi Areva. Il a fait un gros travail sur la vitesse du bateau, que nous devrons poursuivre. Aujourd’hui, nous avons un seul adversaire à jouer. Il nous faut bien l’appréhender et gagner sur les phases de contact. J’ai donc décidé de recomposer l’équipage autour de Philippe Presti, afin de répondre à certaines exigences. Philippe à la barre de FRA 69 représente, à mon sens, un plus contre les Suédois. Il n’est jamais sorti de l’équipe navigante et j’avais expliqué qu’il pouvait remonter à bord à tout moment, suivant les circonstances et les besoins. C’est la règle de la compétition. Pour battre les Suédois, nous devrons sortir des régates parfaites : gagner les départs, tenir le duel, faire les bons virements et maintenir notre vitesse."
A l’issue d’un débat sans doute serré parmi les chefs du défi français, l’argumentaire de Presti a convaincu : "Je connais bien les Suédois et tout particulièrement Jesper Bank. J’ai eu l’occasion de naviguer contre lui sur le circuit international. Nos régates d’entraînement en septembre ont été très instructives. Ce sont des adversaires rigoureux qui ont réalisé un très bon début de Coupe. J’ai fait un gros travail d’analyse de leurs régates. Si nous réussissons à améliorer nos qualités dans les phases de contact, tout en conservant le travail effectué sur la vitesse, je pense que nous avons toutes nos chances de marquer des points contre eux."
Le seul souci reste la cohésion au sein de l’équipage du Class America jaune. Un changement de tête va bouleverser la phase de progression qui a marqué le camp tricolore lors de la fin du second round robin pour se solder par deux victoires et deux courtes défaites. De tous les challengers, seuls Oracle BMW Racing et maintenant les Français d’Areva ont tenté cette expérience douloureuse. Larry Ellison avait décidé de remplacer Peter Holmberg par Chris Dickson au poste de skipper. Mais cela n’a pas duré longtemps et Holmberg a vite repris son poste de barreur en cohésion avec Dickson comme skipper. Le résultat avait été probant pour apporter au challenger américain sept victoires sur les huit matchs du deuxième Round Robin. Maintenant, ce chassé-croisé dans la cellule arrière du 69 va-t-il porter ses fruits ? Il est vrai que l’ambition de Presti et des siens est avant tout de "marquer des points"...
Le numéro 69 préféré au 79
En attendant la reprise des régates, les hommes du défi français vont s’entraîner à bord de leurs deux bateaux. FRA 69 a subi de légères modifications en vue de se confrontation face à Orm, le bateau suédois. Appendices, gréement, mécanique, électronique et informatique sont les postes clé qui ont subit des arrangements. Ce premier des deux Class America de la nouvelle génération reste donc le bateau numéro un du Défi Areva qui l’alignera en quart de finale.
Philippe Pallu de la Barrière, coordinateur Design Team, semble satisfait des modifications : "FRA 69 a démontré de bonnes qualités au près, le travail effectué entre les deux Round Robins nous a permis d’obtenir des résultats au portant. Aujourd’hui, notre objectif est de continuer cette quête de performance, en optimisant les appendices, le gréement ou encore les systèmes mécaniques. Les sorties d’ici mardi prochain vont nous permettre de tout tester et de peaufiner au fil des jours. C’est une vraie course contre la montre pour gagner de précieux mètres sur l’eau qui, au passage d’une bouée, peuvent faire la différence."
Propos recueillis par le service de communication du Défi Areva.