Sea, Sail & Surf newsAround Alone • 3e étape
Jamais deux sans trois à Tauranga pour Bernard Stamm
Le Bigouden - Suisse remporte la 3e étape du tour du monde
jeudi 9 janvier 2003 –
- arrivée d’Armor Lux - Bobst Group à tauranga en Nouvelle Zélande
- Photo : Billy Black / Rivacom
Parcours sans faute pour l’ancien bûcheron suisse qui s’est engagé dans l’aventure Aventure de la course au large il y a peu de temps. C’est une belle démonstration de pugnacité, d’intelligence et de courage qui vient d’être faite. Alors qu’il n’avait jamais navigué à la voile dans les mers Australes, Bernard Stamm, à la barre d’un bateau qu’il a construit de ses mains, en s’endettant lourdement, a simplement laissé parler un bon sens marin acquis au cours de ses nombreuses années de convoyage. « Quand on fait le convoyage d’un bateau, c’est en général lorsque les conditions sont mauvaises ou que le bateau n’est pas au top, on apprend beaucoup et sur toutes sortes de bateaux. »
On l’attendait de nuit, il est arrivé plus tard, en fin de matinée (local), sous un ciel couvert, balayé par les grains et le vent, dans une mer démontée. Il n’y avait aucune visibilité sur le plan d’eau, les grains et le brouillard masquaient l’horizon quand Bobst Group/Armor Lux a enfin surgi sur la ligne. C’est avec un sentiment de soulagement que l’ont accueilli tous ceux qui venaient à sa rencontre. En effet, depuis 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures , Bernard Stamm ne pouvait plus communiquer avec la terre (standard B en panne) et les conditions météo particulièrement musclées, faisaient que chacun à terre, s’inquiétait. D’autant plus que le dernier message en provenance de Bobst Group/Armor Lux, hier, à l’aube était lapidaire et peu rassurant : « je me fais massacrer, ça avoine, tu n’as pas idée, je veux juste ramener le bateau au port » répondait-il à la question toute bête de son PC terre : « Tu arrives quand ? ».
Vu de près, Bobst Group/Armor Lux racontait à lui seul cette troisième étape longue de 26 jours et de plus de 7000 milles. La question posée quelques heures plus tôt en devenait presque indécente. Blessé, le monocoque bleu n’aura pas trop d’une longue escale pour retrouver toute sa fraîcheur. A son bord, Bernard Stamm, porte lui aussi les marques de cette traversée sous des latitudes si violentes qu’elles s’appellent hurlantes ou rugissantes. Les voiles ont souffert, la coque aussi, le bonhomme est rincé et les derniers jours de course ont peut être été les plus éprouvants à la barre de son bateau éprouvé. Le manque de sommeil est criant sur le visage de Bernard, mais son sourire en dit long sur le prix de cette troisième victoire.
- Champagne pour une troisième victoire consécutive
- Photo : Black / Rivacom
Retour au port, visite obligatoire et cependant surréaliste des douanes et enfin, « le plancher des vaches, ici c’est plutôt les moutons, non ? ». Dans le désordre : « Retrouver les gens, ma fille et ma compagne, manger un énorme steak, boire une bonne bière, me doucher et dormir, dormir… »
Thierry Dubois sur Solidaires était à plus de 400 milles de Bernard Stamm à 15 heures française le 8.
Information RivaCom / http://www.bernard-stamm.com
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