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Dean Barker : "L’olympisme est un changement rafraîchissant après avoir navigué sur des Class America"

Une préparation express pour le skipper de Team New Zealand

jeudi 29 avril 2004Information FF Voile

A 31 ans, le Kiwi Dean Barker s’est lancé dans l’une des Préparations Olympiques les plus courtes de la voile légère. Depuis six mois seulement, son Finn est sorti du garage et s’aligne sur les épreuves prestigieuses du circuit mondial. Après un entraînement intensif le Néo-Zed frise les 100 kg pour 1,90 mètre et n’a rien à envier aux All Blacks.


Dean Barker photomathonisé à Hyères
Photo : FFV

Malgré son engagement tardif il fait trembler ses adversaires sans danser le Haka et parvient déjà à mettre - parfois - les meilleurs mondiaux dans son sillage. Pourtant, tout reste à faire pour ce régatier qui a la notoriété d’un Zidane en Nouvelle Zélande. Il jouera sa sélection pour Athènes la semaine prochaine au championnat d’Europe de la série. C’est un challenge de taille pour le Kiwi après sa défaite à Auckland face au Défi Alinghi.

Pourquoi avoir choisi de vous lancer dans une Préparation Olympique ?

 L’olympisme est un changement rafraîchissant après avoir navigué sur des Class America. Sur les gros bateaux, on perd le feeling du dériveur. Je n’avais pas couru en flotte depuis 1996, et c’est une très bonne leçon d’humilité. C’est encore plus vrai dans une classe qui compte des pointures médaillées olympiques comme Ben Ainslie, Sebastien Godefroy ou Mateusz Kuszeierewicz.

Quelles sont les grandes différences entre la navigation en solitaire et la préparation de la Cup ?

 Dans l’America’s Cup, j’ai appris la discipline et l’organisation, tout y est réglementé, compartimenté. C’est une machine tellement grosse que tu ne peux pas tout gérer ni prendre l’intégralité des décisions.

Ce qui me plait en Finn, c’est de m’investir dans le projet du début à la fin. Tu peux voir directement les conséquences de tes décisions, contrairement à l’America où il faut des heures de navigation pour valider le moindre choix.

Comment les néo-zed perçoivent t’ils votre engagement dans l’olympisme ?

 Ils ne connaissent pas bien l’olympisme et ne s’intéressent pas tellement à ce que je fais pour l’instant. Cependant, je pense que si je me sélectionne pour Athènes, ils seront tous derrière moi.

Un échec à la sélection pour les Jeux s’ajouterait à la défaite d’Auckland, c’est une sacrée prise de risque...

 Effectivement je ne suis pas dans une position très confortable. Après l’échec en 2002, je serais très exposé si je rate la sélection pour Athènes. D’autant plus qu’en Finn, je devrais assumer cet échec tout seul et pas avec toute une équipe.

Quelle est la procédure de sélection pour les JO en Nouvelle Zélande ?

 La sélection se fait sur la Semaine de Palma et sur le Championnat d’Europe que nous disputerons la semaine prochaine à La Rochelle. Cette Semaine Olympique Française est avant tout une régate d’entraînement. Nous sommes deux prétendants pour la Nouvelle Zélande et j’ai une courte avance, mais c’est la semaine prochaine que tout va se jouer.

Vous avez déjà suivi une Préparation Olympique en 1996, comment jugez-vous l’évolution du Finn ?

 Au moment où je quittais le Finn, la classe connaissait de grands changements, il y avait l’apparition des mâts carbones et des voiles Kevlar et personne ne savait trop comment régler son bateau. Aujourd’hui, il y a une uniformité, il n’y a plus besoin d’acheter 15 mats pour trouver le bon.

Info Fabienne Morin / Effets Mer


Voir en ligne : Plus d’informations sur la SOF : http://hyeres.ffvoile.net



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