Après trois jours de runs intensifs, le port du Rosmeur va retrouver un calme toujours relatif en ces lieux. Il faudra donc attendre l’année prochaine pour revoir les voiles des multicoques se mêler à celle des planches, des kites et des engins de vitesse. Avec un vent soufflant à 10 noeuds de moyenne, la journée d’aujourd’hui n’a pas permis d’améliorer les 16’51’’ de Fred le Peutrec (Gitana XI). Au final, cette troisième édition aura permis de faire tomber les records lors des deux premières journées. Outre celui des multicoques, toutes les autres catégories ont amélioré leurs temps de référence. Gérald Pelleau chez les windsurfers en 21’36’’, Manu Bertin en 24’57’’ pour les kitesurfeurs et IDEC (21’16’’) en engins de vitesse ont fait chuter les chronos des deux années précédentes.

Une véritable satisfaction pour le responsable de l’organisation Gwen Chapalain : « Le bilan est largement satisfaisant autant sur le plan de la compétition que sur le plan du spectacle proposé. En plus, nous avons eu le vent pour nous et c’est mieux quand on fait une compétition de vitesse. Au-delà de ce simple aspect sportif, c’est la convivialité et les échanges entre les coureurs qui sont fabuleux. A plus long terme l’objectif est d’améliorer l’épreuve en proposant par exemple des navettes plus régulières et plus “réactives” aux conditions météo vers Morgat pour les planches et les kites. "

Pour le vainqueur, Fred le Peutrec tout comme l’ensemble des multicoques 60 pieds, cette épreuve aura permis d’étalonner le bateau dans une recherche de vitesse pure et ainsi recouper les sensations ressenties par l’équipage avec les informations théoriques des bureaux d’étude. Pour Gitana XI, c’est aussi l’occasion de se rassurer avant le Grand Prix de Fécamp, première des trois dernières courses du championnat ORMA, qui aura lieu la semaine prochaine du 26 au 28 août. Gitana XI vient en effet de sortir des chantiers après avoir percuté un “objet flottant non identifié” lors de la récente transat Québec/Saint-Malo. En tout cas, Fred le Peutrec a lui aussi apprécié cette ambiance conviviale qui lui permet à la fois de côtoyer des marins d’univers différents avec qui il a pu partager sa passion pour la vitesse. Les 125 runs accomplis devant un public toujours aussi admiratif sont là pour le démontrer. Il faut dire que pour ces marins les occasions sont rares aujourd’hui de pouvoir faire partager sa passion sans les contraintes et la pression des compétitions officielles. C’est ainsi que le kitesurfeur Bruno Sroka découvrira les joies de la navigation sur multicoque lors du convoyage de Gitana X vers Fécamp répondant à l’invitation de son skipper Marc Guillemot. C’est aussi ça qui fait le succès du Défi Petit Navire.

Fred le PEUTREC, skipper de Gitana XI et vainqueur du Défi Petit Navire 2004 : « Nous espérions avoir un vent suffisamment fort et je dois avouer que sur les deux premiers jours nous avons vraiment été gâté. C’est magique de naviguer dans cette baie mythique en passant aussi près de la digue et des spectateurs. En plus je dois avouer avoir plusieurs fois tourné la tête au passage des windsurfs et des kites. Je suis toujours admiratif parce que pour eux c’est vraiment physique 9 milles. En tout cas, ça nous a donné de l’assurance sur les travaux de ces derniers mois et c’est important d’arriver sur le Grand Prix de Fécamp confiant. »

– Gérald PELLEAU vainqueur de la catégorie windsurf : « C’est sympa de se confronter à des séries que l’on ne croise que rarement en rade. Ca change des compétitions habituelles où il est rare de pouvoir faire de grands runs de vitesse même si pour nous c’est parfois intenable 9 milles à fond. En plus par rapport aux bateaux et plus particulièrement aux multicoques, nous ne pouvons évidemment pas régler les voiles à bord. On doit donc s’imposer une surface de voile avant de quitter le port, ce qui limite notre polyvalence. De toute manière en dessous de 25 nœuds, nous ne pouvons pas se battre »

– Manu BERTIN (Team Rubson/Coolwater) vainqueur de la catégorie kitesurf : « J’apprécie vraiment cette manifestation et ce mélange des genres. J’ai revu avec plaisir Steve Ravussin que j’avais côtoyé lors d’une session vidéo au Groenland. Pour ce qui est de la compétition, les conditions n’ont pas été idéales pour les kites. Au même titre que les windsurfs, il nous faut plus de vent et une mer plus formée pour rivaliser. Mais je reste persuadé que tant que nous ne saurons pas profiter des avancées technologiques de ces fabuleux multicoques, nous ne pourrons jamais rivaliser. »

Info Riva Com