Catamaran SYZ & CO

Envol du cata à foils au dessus du Léman

Alex Schneiter : "En l’air, il est très agréable à barrer et facile à régler"

vendredi 3 avril 2009Redaction SSS [Source RP]

Après deux ans de développement et d’effort, le catamaran à foils SYZ & CO a pris son envol hier dans une bise de 13 nœuds en moyenne sur un lac peu agité et a démontré de façon éclatante la validité de son concept. Les prochaines semaines seront consacrées aux réglages afin d’être prêt pour les grandes régates de la saison.


Le catamaran à foils SYZ & CO a volé au-dessus du Léman
Après plus de deux ans de développement, des milliers d’heures de travail, et des premières tentatives avortées suite à des problèmes techniques de jeunesse, entre décembre et mars, le catamaran à foils a finalement pris son envol hier soir au large de la Société Nautique de Genève.

Cette sortie historique a débuté hier soir peu avant 18 heures et l’équipage, formé d’Alex Schneiter, Patrick Firmenich, Arnaud Psarofaghis et Boet Brinkgreve, a effectué une superbe navigation hier au large de Genève. Dans une bise de 13 nœuds environ avec des rafales à 16 noeuds, le catamaran à foils a tout d’abord commencé sa navigation avec un ris dans la grand-voile et un génois. Le vent forcissant, l’équipage a rapidement procédé à un changement de voile d’avant et adopté la trinquette : le SYZ & CO remonte au vent jusqu’au Creux-de-Genthod. La descente s’annonce d’ores et déjà spectaculaire. L’équipage prend confiance dans l’engin et s’élance au portant en direction de Genève à 10 nœuds de vitesse. Moment magique, on retient son souffle, pour enfin voir le bateau décoller un flotteur de l’eau, puis le deuxième ! Le catamaran accélère pour atteindre rapidement les 20 nœuds. Le clapot est relativement important et le bateau danse sur les vagues. Alex Schneiter à la barre dira plus tard : « A la barre, le bateau est léger, il répond très vite, mais reste tolérant. En l’air, il est très agréable à barrer et facile à régler. Quand il est posé sur l’eau, en navigation archimédienne, il est plus lourd qu’un bateau conventionnel, mais je pense que cela dépendra beaucoup des réglages ».

Vers 18h15, changement de voile d’avant : la bise faiblit un peu, on remet le génois et on repart grand-voile haute. François Psarofaghis, sur le bateau suiveur, ne cache pas sa satisfaction : « C’est un bon début, mais ce n’est que le début ! On sent qu’il y a un très grand potentiel, mais il faudra des heures et des heures de réglage. C’est vraiment une bête de course et pour l’instant, on ne fait qu’utiliser une infime partie du potentiel de ce bateau. On se réjouit déjà d’essayer la navigation sous gennaker à la prochaine sortie ! »

Arnaud Gavairon, de la voilerie North Sails, suit lui aussi la navigation avec une grande attention : « Ces nouvelles voiles 3Di demandent également de très nombreux réglages. C’est comme pour le bateau, on est allé très loin dans la technologie et il faudra beaucoup de travail de détail. Il y a une grande marge de progression. »

De retour à terre, l’équipage confie : « Ca s’est vraiment très bien passé. Les sensations sont excellentes. Par rapport à notre expérience forcément limitée, il ne nous a fallu que peu de temps pour nous habituer à naviguer en l’air. Nous sommes désormais très confiants dans le matériel, mais comme nous ne connaissons pas encore bien le bateau, nous y allons donc étape par étape. »

Passés les premiers moments d’émotion et le plaisir de la découverte, l’équipe va passer à la phase de développement des performances et à l’identification de tous les facteurs de réglages. En effet, pour ce premier essai, l’équipage est volontairement resté très prudent et n’a pas cherché à battre des records de vitesse. Il y a beaucoup de réglages à affiner, que ce soit au niveau des foils, des volets, de la position des équipiers ou de l’inclinaison du mât. Le premier constat est très rassurant et encourageant : « Le bateau vole très bien et on peut attaquer. Nous sommes heureux car le concept s’avère très sain. » affirme Arnaud Psarofaghis.

Un intense programme d’entraînement et de tests a été établi. Dans cette phase de réglages et de recherche de performance, Pierre-Yves Jorand, membre de l’équipe d’Alinghi, et Boet Brinkgreve vont être les deux personnes-clés. Pierre-Yves, qui s’intéresse logiquement de très près à ce projet, va pouvoir faire partager son expérience de la Coupe de l’America et la rigueur qui caractérise son programme. Boet, tacticien à bord du bateau, a mis en place un programme de tests et vérifications, gérable depuis un ordinateur à bord du bateau, et a créé une banque de données d’analyse systématique tous les paramètres. De plus un système de capteurs sur fibre optique a été mis en place pour analyser les performances et les charges sur les foils.

 Info presse Sandra Mudronja / www.syzfoiler.com

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