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Opération centrage des poids à bord d’Orange. Photo JB Epron.

TROPHEE JULES VERNE

Peyron et ses hommes laissent le record à Peter Blake

Orange ralentit à 80 milles de l’équateur

samedi 9 mars 2002

Ralenti à 80 milles de l’équateur, le maxi catamaran Orange laisse à Peter Blake le temps référence entre Ouessant et l’équateur. Peyron et ses hommes ont essoufflé le semblant d’alizé qui les propulse depuis les îles du Cap Vert. L’Atlantique Nord leur offre aujourd’hui une pause avant le passage dans l’hémisphère austral et ses régimes d’Est que l’on devine soutenus et établis. L’avance sur le temps de passage de Sport Elec en 1997 reste conséquent. Le régime du bord est inchangé : concentration, anticipation, vigilance aux hommes et au bateau, sur fond de bonne humeur et d’enthousiasme.


Point d’état d’âme à bord d’Orange ; chaque jour et chaque nuit propose aux hommes de Peyron une nouvelle problématique, une nouvelle donne avec laquelle l’intelligence et l’expérience des marins doivent composer. Hier, un flux de Nord Nord Est fluctuant, contraignait l’équipage d’Orange à mettre à contribution l’intégralité de son jeu de voiles (8 au total pour 39 changements). Le régime du jour devra s’accommoder d’un pot au noir semble-t’il, peu étendu en latitude. La mer est plate, le soleil ardent et le vent bien léger pour les 20 tonnes du géant. A la finesse du barreur et à la qualité des réglages s’ajoute au menu l’observation du plan d’eau. La chasse aux risées est ouverte. "Chaque mille gagné dans le sud nous rapproche de la délivrance" annonce Gilles Chiorri, navigateur du bord. La délivrance, c’est bien sûr ce régime d’alizé bien installé sous l’équateur et qui, en tournant gentiment à partir de ce soir d’Est en Sud Est, offre aux hommes de Peyron un joli boulevard le long des côtes brésiliennes vers les portes du Grand Sud. Orange doit aujourd’hui se déhaler. Il dispose pour ce faire d’une botte secrète, un gennaker médium, parfaitement adapté aux allures portantes dans le petit temps. Le bateau glisse. Pas d’arrêt au stand dans la pétole. Le ralentissement est mis à profit pour vérifier l’état des coques après une semaine de course. C’est Vladimir Dzalda Lyndis qui s’y colle. Une heure de plongée dans une eau à 29 degrés pour inspecter les carènes, dérives et safrans. Bilan : deux " couteaux " coupe algue normalement situés à l’avant de chaque safran ont disparu. Bruno est à la barre, le quart de veille est sur le pont, prêt à réagir à toute modification de l’angle ou de la force du vent. Gilles Chiorri et Hervé Jan épluchent les derniers fichiers météos. Longtemps second d’Olivier de Kersauson, Hervé Jan détient le Trophée Jules Verne. Chiffres et statistiques ne l’émeuvent guère ; "Sur la mer, un record, ça se gagne ou ça se perd à chaque instant. Il n’y a rien d’écrit."

Ils ont dit :

 Gilles Chiorri :"Nous passons beaucoup de temps à comparer les fichiers météos. La situation devant nous est intéressante. Après l’équateur, nous viserons une porte de sortie de l’Atlantique Sud entre 27 et 30 degrés de latitude sud. Il faudra alors infléchir la course du bateau vers l’est pour entrer dans le grand sud. Nous devons bien sûr négocier au mieux cette journée de samedi pour passer ce soir l’équateur et toucher les alizés de Sud Est "

 Vladimir Dzalda Lyndis :"Les mots d’ordre sont inchangés à bord ; dans la brise comme dans la pétole, vigilance à l’état du bateau et à l’usure du matériel. Aujourd’hui est le premier jour où Orange navigue vraiment lentement, j’en ai donc profité pour plonger et inspecter l’état des coques et des appendices ; pas une égratignure à signaler... "

 Hervé Jan :"Nous serons un peu ralenti aujourd’hui jusqu’en début de soirée. Nous attendons le vent qui devrait rentrer par bâbord. L’Atlantique Sud s’annonce compliqué, avec un anticyclone de Sainte Hélène très bas et très large. L’ambiance est excellente à bord et les quarts communiquent beaucoup entre eux. J’essaie d’apporter mon expérience et ma connaissance des " ranges " d’utilisation de nos voiles, mais les décisions sont collégiales, avec l’approbation de Bruno... "

Denis van den Brink / Mer & Media / Orange

Voir la carte du tour du monde : Geronimo vs Orange

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