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Transat Bénodet - Martinique

Nicolas Lunven : "J’ai gagné ma première Transat en Solitaire"

"Tu gagnes une fois, c’est bien, deux fois, c’est encore mieux"

mercredi 27 avril 2011Redaction SSS [Source RP]

En remportant hier soir sa première traversée de l’atlantique en solitaire, la transat Bénodet – Martinique, Nicolas Lunven, déjà vainqueur de la Solitaire du Figaro Solitaire du Figaro #LaSolitaire en 2009, double vainqueur de la Solo Figaro, entre, peu à peu, dans le cercle très fermé des grands marins français en solitaire.

Le skipper du monocoque aux couleurs de Generali revient sur sa course 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures après une arrivée serrée à Fort de France et suite à une compétition expresse qui entre, sans aucun doute dans les annales de la course au large. Le Vannetais parle également de la suite de sa saison, de sa carrière et de son partenaire Generali qui gagne sa première transat en 36 ans de partenariat dans la voile.

Une première semaine de course maitrisée

« J’ai pris un bon départ à Bénodet. J’enroule la bouée de dégagement en deuxième position. C’est toujours mieux de partir en bonne place. J’étais très motivé. La traversée du golfe de Gascogne se passe bien sans embûches. Au passage du Cap Finisterre, comme prévu, le vent accélère franchement. Je décide de rester au large. Je veux préserver mon matériel et contrairement à la concurrence, je touche un peu moins de vent. Cela me permet d’attaquer dans des conditions de 30 à 35 nœuds sous spi. Et puis stratégiquement, je reste proche de la route directe. Je ressors de ce premier épisode important de la Transat en tête à mon grand étonnement ! Mes adversaires souffrent plus que moi à la côte. J’apprends ensuite qu’il y a de la casse. De mon côté avec mon Generali, tout va bien. En direction de l’archipel des Açores, Erwan Tabarly est proche de ma trajectoire. Nous nous voyons. C’est le moment ou je prends le plus de plaisir. Nous nous sommes éclatés au contact ».

Problème de pilote automatique

« Dès le deuxième jour de course, mon pilote automatique barre mal mon bateau et je n’arrive pas à résoudre le problème. Au bout de quelques jours, j’accumule de la fatigue. Je me rends compte que cela va être dur. Et puis nous avons des conditions de largue serré, la pire allure pour un pilote récalcitrant. Erwan me double. Je prends un coup au moral. Je suis obligé d’affaler mon spi pour dormir. Les skippers décalés au Nord passent devants. Ils touchent logiquement le vent du Nord avant nous mais nous le gardons plus longtemps. Nous mangeons notre pain noir avec une grosse molle. Mais ils ne s’en rendent pas vraiment compte aux différents pointages et ne se recalent pas devants nous, ils gardent cette option, heureusement ! Je passe beaucoup de temps à essayer de réparer mon pilote, le mode automatique de ce dernier est défaillant. Je finis par comprendre. Eureka ! »

Les derniers jours

« La réparation de mon pilote automatique me donne des ailes. J’ai 15 milles de retard. Je ne suis pas déçu. Je me dis qu’il va se passer des trucs, à moi de les exploiter. Je grignote des milles petit à petit. Samedi, 5 heures du matin, je suis à 3 milles du leader décalé au Sud-Est de mes concurrents. Je discute à la VHF avec Thomas Rouxel. Je sens que je suis ultra menaçant et surtout bien positionné. Et là, dans la journée, je me prends deux grains. Le premier est fort avec une traine monstrueuse, je suis à l’arrêt 1 heure et 30 minutes. Le deuxième est différent. C’est, en fait, une molle. La nuit suivante, les grains s’enchaînent. Je suis sous spi par 25 nœuds. J’effectue de nombreux empannages. Les bascules du vent me rapprochent à chaque fois de la route directe. Les autres sont ralentis. Lundi matin, je vais faire une sieste. En sortant de mon bateau, j’aperçois les trois anciens leaders. Je suis devant ! Ils sont à 500 mètres ! J’attaque. Mardi matin, je suis toujours leader. Thomas Rouxel revient. Il va vite sous spi. Je ne m’affole pas. Je navigue comme je sais faire. En baie de Fort de France, sous grand-voile haute, un grain monte jusqu’à 37 nœuds. J’étais obligé de garder mes lunettes de soleil tellement la pluie me giflait le visage. Je passe la ligne ».

Victoire

« Je suis évidemment content. J’ai gagné ma première Transat en Solitaire mais je ne vais pas me mettre, pour autant, à écrire un bouquin sur cette performance. Ma première satisfaction est d’offrir à Generali sa première grande victoire sur une transatlantique. C’est un super partenaire qui me fait confiance à 100%. C’est un chouette retour pour eux. Personnellement, je suis heureux de remporter une nouvelle grande course. Tu gagnes une fois, c’est bien, deux fois, c’est encore mieux. J’étais vachement attendu après ma victoire sur la Solitaire du Figaro Solitaire du Figaro #LaSolitaire . J’ai eu une saison 2010 un peu moins bonne. Depuis le début de saison (Nicolas a remporté la Solo Figaro), j’enfonce le clou. Je vais maintenant me concentrer sur la Generali Solo. Le Championnat de France est mon objectif de la saison. Enfin, j’ai une pensée pour Erwan Tabarly. C’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup. Il a fait une magnifique course ».

- Info presse T.Blondel / www.nicolaslunven.com



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