Transat Jacques Vabre
Yannick Bestaven : "c’était une très belle doublette !"
jeudi 24 novembre 2011 –
Yannick Bestaven et Eric Drouglazet ont franchi ce jeudi matin à 8h59, heure française, la ligne d’arrivée de la Transat Jacques Vabre, en grands et indéniables vainqueurs de la Class40. Partis bille en tête du Havre le 2 novembre dernier, ils ont tout de suite imposé leur rythme, creusé l’écart et pris les commandes de la flotte pour ne jamais les lâcher. Après 21 jours d’une course parfaitement gérée matériellement, stratégiquement et humainement, le duo d’Aquarelle.com boucle ce difficile parcours à une vitesse réelle moyenne de 10,23 nœuds : jamais aucun Class40 n’était encore allé aussi vite sur une transat en double.
De toutes les transats que vous avez disputées, où placez-vous le curseur « difficulté » de cette Transat Jacques Vabre ?
Yannick Bestaven : « Dans le ++ ! Elle a été compliquée. Les conditions ont été difficiles presque tout le temps. Avec beaucoup de vent, beaucoup de casse. Ça a été mouvementé en permanence, sans temps de pause ou presque. On a fait le dos rond quand ce fut nécessaire, on a toujours été dans le bon tempo. »
Eric Drouglazet : « C’était difficile, mais en double, cela reste moins éprouvant qu’en solitaire, quoi qu’il arrive. Mais les conditions ont été vraiment rudes. On n’a eu seulement 2 ou 3 jours de glisse, le reste du temps ça a toujours été galère. Et ça aurait été pire si on n’avait pas eu de l’avance ! On ne s’est jamais fait dépasser par les événements, on a toujours pu anticiper les changements de voiles... On ne s’est jamais mis dans le rouge. Ce qui est impossible à faire lorsque tu navigues au contact. »
Avant le départ, vous aviez un objectif majeur : ne rien casser. Or, dès le coup d’envoi, vous avez attaqué très fort en hissant le grand spi et laissant tout le monde sur place !
Yannick Bestaven : « On a pris un très bon départ ! C’était ce qu’on voulait, pour le moral et pour imposer notre jeu. Une fois que tu as de l’avance, c’est plus facile...
Ensuite, nos expériences réunies ont fait que nous avons toujours réussi à anticiper. Notre avance nous a toujours donné une marge de manœuvre pour gérer les transitions météo sereinement. Quand les anglais de Concise 2 sont partis dans le Nord, on n’a pas voulu les suivre, on voulait rester dans notre stratégie de gestion du matériel... »
Eric Drouglazet : « lorsqu’un départ est retardé à cause de conditions météo difficiles, tout le monde a tendance à faire le dos rond d’entrée de jeu. Du coup, j’ai proposé à Yannick de partir sous grand spi. Il connait bien le bateau, on savait qu’on pouvait réduire rapidement si besoin. C’était le moment où jamais de partir devant pour pouvoir ensuite gérer notre course à notre façon, sans subir les autres. Ça a bien fonctionné, pendant les 15 premières heures de course, on était devant cinq 60 pieds Imoca ! À partir de là, on pu bien gérer notre course. »
Vous n’aviez jamais navigué ensemble, le duo a pourtant bien fonctionné ?
Yannick Bestaven : « On a des expériences complémentaires, on s’est vraiment très bien entendus : c’était une très belle doublette ! À renouveler ! »
Eric Drouglazet : « J’ai passé 21 jours formidables avec Yannick. On a toujours été en phase, toujours été d’accord sur les choix de voile, les décisions stratégiques. Il y a un respect et une confiance mutuelle. »
Cette belle victoire, a-t-elle une saveur particulière ?
Yannick Bestaven : « Après mon démâtage dans le Vendée Globe 2008, ça a été vraiment dur. Là, avec l’écurie Peroven, nous sommes repartis sur de très bonnes bases. Il y a une super équipe à la Guerche de Bretagne pour gérer cela, un bon projet, un bateau performant. Nous mettons toutes nos chances de notre côté pour y arriver et cette victoire le confirme !
Mais dans l’immédiat, mon programme est de rentrer en France pour vendre des hydrogénérateurs au Nautic ! »Eric Drouglazet : « Pour moi, ce n’est pas tant la victoire qui compte, mais la manière. J’ai le sentiment du travail bien fait sur cette course et c’est ça qui compte et qui me fait vraiment plaisir. Nous n’avons pas gagné sur un coup tactique ou autre... On a tout géré comme il le fallait. »
Fort de cette très belle performance, les deux marins et l’écurie Peroven vont pouvoir appréhender la saison 2012 en confiance, avec pourquoi pas de nouvelles transat en ligne de mire.
– Info presse C.Ecarlat / www.yannickbestaven.fr