Stand Up Paddle
L’exploit de Caroline Angibaud, la confirmation de Delpero aux Mondiaux de SUP
mercredi 7 mai 2014 –
Au terme d’une finale à suspense, la Française Caroline Angibaud est devenue vice-championne du monde de Stand Up Paddle Surfing, ce mardi, au Nicaragua. Antoine Delpero prend la troisième place (comme l’an passé) d’une finale écrasée par le talent du jeune (17 ans) polynésien Poneaiki Raioha, qui offre à l’équipe de Tahiti [2] le titre mondial en Open messieurs.
La médaille d’argent de Caroline Angibaud représente un véritable exploit au regard du niveau de ses concurrentes sur ces Mondiaux ISA. Après être restée au pied du podium l’an passé, la Vendéenne est cette fois montée dessus et s’offre une deuxième place magnifique.
Un parcours parfait
Son parcours aura été parfait. Presque direz-vous. Parfait, répondra-t-on. A ce niveau, Caroline Angibaud a donné tout ce qu’elle avait dans les bras, les jambes, la tête et les tripes. Seule fille avec l’Américaine Emmy Merrill, la championne du monde, à être restée dans le tableau principal de toute la compétition, Angibaud s’est offert le luxe de battre à deux reprises la championne du monde en titre brésilienne, et actuelle leader du tour mondiale professionnel, Nicole Pacelli. Mais aussi, et par deux fois, encore, l’Espagnole Iballa Ruano, finaliste de l’étape du world tour d’Abu Dhabi voici deux semaines.
Une erreur qui aurait pu coûter cher
Nul doute, la Française, 7e du classement mondial actuel du tour pro, est allé chercher sa médaille d’argent au courage. En ce sens, elle a démontré que la volonté pouvait renverser des montagnes. En finale, elle a joué avec les nerfs de ses supporteurs, s’échangeant sans cesse la deuxième place avec Shakira Westdorp jusqu’à une dernière gauche, très longue qui lui permet de dépasser l’Australienne de seulement 0,04 point… Avant de laisser celle-ci prendre deux vagues coup sur coup. Mais sans obtenir le score pour dépasser notre Française. Ouf !
Le Tahitien Raioha écrase tout
Chez les messieurs, le Tahitien Poneaiki Raioha a littéralement survolé la finale. En deux vagues et après dix minutes, le jeune prodige de 17 ans a mis combo ses trois adversaires. Deux vagues surfé à la perfection avec un engagement total, des manoeuvres variées, une prise de risque outside et un reentry de malade que même un surfeur en shortboard aurait eu du mal à tenir !
Delpero à égalité de points avec le deuxième
Derrière lui, Antoine Delpero, champion du monde en 2012 et l’Australien Jackson Close, quatrième cette année-là, se sont bagarrés jusqu’au bout pour enlever la médaille d’argent. Les deux hommes finissent même à égalité (14.17 pts) mais c’est finalement l’Australien qui rafle la mise pour… la meilleure des deux vagues (8.17). Un mini-scandale de plus dans cette compétition quand on revoit ce ride plutôt mien mais réellement surnoté. Dans le même temps, la dernière vague de Delpero (7.27) aurait dû faire la différence pour un doublé français.
Les notes, un vrai problème
Consolation, il devance l’Américain Sean Poynter, auteur de la meilleure note de la compétition (en finale des repêchages) : un 9.33 pts pour une succession de snaps ! L’ISA va devoir très vite revoir ses critères de jugement car le jury a frôlé le ridicule sur cette compétition.
Massière prend la 5e place
de son côté, Jérémy Massière termine à la 5e place après avoir raté la finale de très peu. Une fois de plus, c’est l’Australien Close qui s’adjuge le billet pour la dernière série alors que le Landais avait été au-dessus. Surfant réellement sur le rail avec des manoeuvres engagées du début à la fin, Massière peut sortir la tête haute de ses Mondiaux.
Place à la Race
Après le surf, place désormais à la Race. Les trois autres Français : Eric Terrien, Titouan Puyo et Céline Guesdon entre en piste, ou plutôt sur le lac Nicaragua, ce jeudi. Ils ont quatre jours pour faire aussi bien que les surfeurs. Lesquels seront mis à l’épreuve de la Paddleboard race (rame allongée sur des Sup). Delpero et Angibaud participeront vendredi à la course de longue distance, afin d’engranger les points pour le classement par nations.
RÉACTIONS
- Caroline Angibaud : « Grand sourire ! Franchement, je n’y croyais pas. l’Australienne a pris deux vagues sur la fin. J’ai fait une grosse erreur tactique sur la fin en la laissant prendre ses vagues alors que j’aurais dû être dessus. Je suis très contente. Je voulais juste faire la finale et ne pas passer à côté comme l’an dernier. J’aurais voulu mieux surfer mais je suis très contente car ce n’était pas facile, il y avait beaucoup de vent et des clapots. Je suis hyper contente ! »
- Antoine Delpero : « J’ai vraiment donné tout ce que j’avais. Je ne suis pas mécontent de moi, ni de nous. Caroline (Angibaud) fait deuxième et Jérémy (Massière), malgré les erreurs de jugement, termine 5e. Il avait sa place en finale, je le pense vraiment. Moi, en finale, je n’ai pas eu les meilleures vagues, pas celle qui avait du potentiel. Je suis tombé sur une vague où j’aurais pu avoir un score majeur. Mais Poenaiki (Raioha) mérite largement sa victoire. C’était une bonne compétition, une bonne expérience encore. C’était super. »
- Jérémy Massière : « Ce fut une journée très éprouvante, très stressante. La matinée avait bien commencé avec une série où l’on fait 1 et 2 avec Antoine (Delpéro). Je suis passer en repêchages ensuite avant de faire troisième en finale des repêchages. Ce n’est pas passé loin. J’ai pris une très belle gauche d’entrée à 7.50. Il me manque un 4.90 pour passer et je prends un 4.83 pts. Je suis forcément déçu car j’avais envie d’aller jusqu’au bout. Mais je suis content de ma 5e place. L’équipe de France a fait un super parcours. On a fait du mal aux autres. On a montré qu’on n’était pas venus ici pour rien. »
LES RÉSULTATS
Open messieurs Finale
- 1. Poneaki Raioha (TAH) 17.50
- 2. Jackson Close (AUS) 14.17
- 3. Antoine Delpero (FRA) 14.17
- 4. Sean Poynter (USA) 11.07
Open dames Finale
- 1. Emmy Merrill (USA) 13.50
- 2. Caroline Angibaud (FRA) 9.27
- 3. Shakira Westdorp (AUS) 9.23
- 4. Iballa Ruano (SPA) 5.28
[1] Depuis près de 30 ans et dans tous les autres sports, Tahiti dispose de sa propre fédération et de participe indépendamment des équipes de France aux championnats du monde de l’International Surfing Association.
[2] Depuis près de 30 ans et dans tous les autres sports, Tahiti dispose de sa propre fédération et de participe indépendamment des équipes de France aux championnats du monde de l’International Surfing Association.