Route du Rhum

Yann Guichard : "finalement, on s’habitue à la taille du bateau"

Le skipper du géant Spindrift 2 s’est qualifié pour la transat en solitaire

mardi 2 septembre 2014Redaction SSS [Source RP]

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« Le solitaire à bord d’un trimaran de la taille de Spindrift 2, c’est un engagement physique total, » résume Yann Guichard, qui vient de rallier les Açores à La Trinité-sur-Mer, seul à la barre du plus grand multicoque de course au monde. A deux mois du départ de La Route du Rhum-Destination Guadeloupe, le skipper est arrivé lundi en fin d’après-midi et se montre très satisfait de cette expérience en solitaire. Son arrivée valide ainsi la qualification obligatoire imposée par l’épreuve.


Depuis sa mise à l’eau en 2008, personne n’avait encore osé mener ce maxi-trimaran en solo. Long de 40 mètres, Spindrift 2 a été conçu pour l’équipage et détient les plus grands records océaniques. Le défi de s’engager sur La Route du Rhum a été mûrement réfléchi et préparé par Spindrift racing, qui a modifié le trimaran pour qu’il soit parfaitement adapté pour le départ le 2 novembre prochain. Le cockpit a été revu pour pouvoir être utilisé par un seul homme, la cellule de vie est désormais à l’extérieur de plain-pied pour garder les commandes à portée de main, la surface de voiles a été réduite d’environ 20% et un système ingénieux de pilotes automatiques a pris place à bord. Pour autant, Spindrift 2 n’a pas été raccourci et reste, de loin, le plus grand bateau engagé sur cette 10e édition de la plus mythique des transatlantiques.

Spécialiste du multicoque sous toutes ses formes, Yann n’a rien d’une tête brûlée et a tenu à monter progressivement en puissance. Au départ de Newport, Spindrift 2 a d’abord navigué en équipage réduit en mode ’faux solo’, ce qui a permis à Yann de mener et manœuvrer seul le trimaran dans des conditions météo variées avec des vents légers à forts.

Aux Açores, le safran tribord a été changé, suite à la collision avec un container dérivant en plein océan. Yann a ensuite quitté Horta, en solitaire, à la barre d’un bateau qui avait retrouvé 100% ses capacités.

"L’anticyclone des Açores étant positionné sur le Golfe de Gascogne, j’ai dû le contourner par l’Ouest et allonger ma route pour garder du vent. Je viens donc de passer six jours totalement seul à bord de Spindrift 2, ce qui est extrêmement sollicitant, mais réalisable," explique-t-il. "La plus grande inconnue portait sur les pilotes automatiques, qui m’ont mis très en confiance et qui ont barré la plupart du temps. J’ai pu trouver mon rythme et, finalement, on s’habitue à la taille du bateau. La clef reste l’anticipation, car la moindre manœuvre, c’est une heure d’efforts. On ne peut pas les enchaîner comme ça, ni brûler toute son énergie d’un seul coup car il faut rester lucide. Alors, quand Spindrift 2 porte la toile du temps et glisse bien dans ses lignes, c’est vraiment satisfaisant et même très grisant."

De retour à son port d’attache de La Trinité-sur-Mer, le trimaran ne va plus subir de modifications techniques profondes, seulement des ajustements.

"Il y a de petites améliorations encore à apporter pour m’aider durant les manœuvres ou pour améliorer mon confort, mais je suis confiant sur beaucoup de points," poursuit-il, alors qu’il retrouve son team technique dans la base de Spindrift racing, idéalement placée en Bretagne. "Je n’ai pas encore fait de près dans la brise. Naviguer régulièrement durant ces prochaines semaines me permettra d’acquérir encore d’autres automatismes afin d’être de plus en plus compétitif. Je vais aussi continuer à me préparer physiquement, toute en veillant à garder le bon équilibre pour ne pas arriver fatigué au départ. Il faut que je sois bien en forme, prêt à en découdre."


Voir en ligne : Info presse www.spindrift-racing.com

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