#BWR2014
Barcelona World Race : Jörg Riechers et Sébastien Audigane ont contourné le cap Horn
12 jours 19 heures et 57 minutes du Horn à l’équateur pour Bernard Stamm & Jean Le Cam
mardi 10 mars 2015 –
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L’Allemand Jörg Riechers et le Français Sébastien Audigane ont paré le troisième cap du parcours planétaire de la Barcelona World Race en sixième position, dans 35-40 nœuds de vent d’ouest – nord ouest et une mer alignée. Le duo de Renault Captur a doublé le rocher 13 jours 10 heures et 55 minutes après le leader Cheminées Poujoulat et affrontait toujours cet après-midi des conditions périlleuses, avec des rafales jusqu’à plus de 60 nœuds, les plus rudes probablement jamais affrontées par un concurrent sur la Barcelona World Race.
Renault Captur a doublé la longitude du cap Horn (67º 17’ 35 W) à 11h48 TU (12h48 mn en France, 08h48 mn au Chili). A ce passage symbolique, le temps de course du duo germano-français est de 68 jours 23 heures et 47 minutes depuis le départ de Barcelone, le 31 décembre. Il comprend l’escale technique de 48 heures environ qu’il a été contraint de faire à Wellington, en Nouvelle-Zéland e, pour réparer un safran endommagé. Jörg Riechers et Sébastien Audigane ont quitté le port austral le 23 février pour entamer la traversée du Pacifique désormais derrière eux.
« Monstre météorologique »
C’est le quatrième passage au cap Horn pour Sébastien Audigane, qui fêtait hier son 47e anniversaire. Pour le skipper allemand (46 ans), c’est une grande première. Hier après-midi, Jörg Riechers décrivait dans un message les conditions qu’ils devaient rencontrer avant de rejoindre les eaux de l’Atlantique : « Le cap Horn, l’antichambre de l’enfer ? Pour nous, c’est exactement ce qui pourrait arriver. La dépression tropicale, située au nord de Renault Captur, qui nous poursuit depuis la Nouvelle-Zélande est en train de devenir un monstre météorologique. Elle se cogne aux Andes, les longe vers le sud, en se creusant jusqu’à 951mb, devenant ainsi un véritable ouragan !Pour nous, c’est une course contre la montre. Si nous sommes suffisamment rapides, nous nous en tirerons en perdant quelques plumes en affrontant un vent de 45 à 50 nœuds et des vagues de sept mètres. »
A moins de 3000 milles de Barcelone
Renault Captur est le sixième bateau de la flotte à faire son retour en Atlantique. En tête, les leaders Bernard Stamm et Jean Le Cam à bord de Cheminées Poujoulat ouvraient la marche au cap mythique le 25 février à 00h53 TU. Hier, à 20h50 TU, ils ont franchi l’équateur pour retrouver les eaux de l’hémisphère nord soit 12 jours 19 heures et 57 minutes après le Horn, améliorant de plus de deux jours le temps de Jean-Pierre Dick et Loïck Peyron sur Virbac Paprec3 (15 jours 01 heure et 50 minutes) lors de la dernière édition. Il s’agit d’un temps référence pour un IMOCA puisque les deux fringants quinquagénaires font mieux que François Gabart lors de son Vendée Globe record de 201 3 (13 jours 19 heures 21 minutes). Désormais à moins de 3000 milles de Barcelone, la transition dans le Pot au noir devrait se faire rapidement, comme si les portes météo s’ouvraient favorablement sur leur passage.
Neutrogena (Altadill / Muñoz), ainsi que GAES Centros Auditivos (Corbella / Marín ) ont doublé le Horn le 28 février tour à tour, à 00h12 et 12h32 TU. Actuellement, au large de Sao Paulo, les deux bateaux sont séparés de 165 milles et progressent dans des alizés de nord – nord est peu actifs.
Bord à bord
Toujours aussi inséparables, We Are Water (Bruno et Willy Garcia) et One Planet, One Ocean & Pharmaton (Aleix Gelabert et Didac Costa) progressent dans de bonnes conditions et bord à bord sur des routes parallèles, distants de 50 milles en latéral. Les deux bateaux espagnols avaient franchi le Horn respectivement le 7 mars à 22h06 TU et le 8 mars à 03h01 TU.
En fin de procession, Nandor Fa et Conrad Colman à bord de Spirit of Hungary progressent toujours rapidement dans le Pacifique, en bordure de la zone d’exclusion. Ils doivent faire route vers l’est au nord d’un système dépressionnaire costaud qui les accompagnera jusqu’au Horn, où ils sont attendus le 14 mars dans l’après-midi.
Classement à 14h TU :
- Cheminées Poujoulat (B Stamm – J Le Cam) à 2869,2 milles de l’arrivée
- Neutrogena (G Altadill – J Muñoz) à 1447 milles
- GAES Centros Auditivos (A Corbella – G Marin) à 1612,3 milles
- We Are Water (B Garcia – W Garcia) à 3158,6 milles
- One Planet One Ocean & Pharmaton (A Gelabert – D Costa) à 3192,8 milles
- Renault Captur (J Riechers – S Audigane) à 3993,6 milles
- Spirit of Hungary (N Fa – C Colman) à 5828,8 milles
Voir en ligne : Info presse www.barcelonaworldrace.org
Ils ont dit :
Jean Le Cam (Cheminées Poujoulat) : « Il va faire chaud, et on a passé une bonne partie du bourbier, du Pot au noir, donc ça va bien. Ce n’est pas encore très, très stable, mais ça va le devenir et on va retrouver les alizés du nord. C’est très agréable de pouvoir se tenir debout depuis le retrait de la casquette hier. On était comme des petits vieux, complètement plié dessous ses 1,20 m. 90% du parcours se fait dans l’hémisphère sud. Or nous habitions dans l’hémisphère nord, nous sommes partis de l’hémisphère nord et donc, c’est une nouvelle étape franchie. Je n’ai jamais fait un tour du monde aussi rapidement ! Bernard oui, parce qu’il l’a fait avec Orange II (Trophée Jules Verne 2004, Ndlr), c’est encore autre chose. Quand tu as fait un tour du monde et que tu arrives au Brésil, à l’équateur, tu as l’impression que l’Europe, c’est la porte à côté. Quand tu passes de l’Afrique du Sud à l’Australie, à la Nouvelle-Zélande, à l’Argentine, ce sont quand même de grandes, grandes distances. Finalement, tu es à l’équateur, tu vois l’Europe là, en haut, et tu fais des routages qui te donnent sous quinze jours là-haut. Les notions de distance changent avec la co
Nandor Fa (Spirit of Hungary) : « Nous rencontrons des conditions difficiles. A l’extérieur, il y a 38-48 nœuds de vent de sud ouest et nous avançons mais c’est une navigation difficile. Nous avons de grosses vagues, les creux atteignent 4 à 5 mètres. Parfois, le bateau plante et vous devez continuer à avancer. Selon les prévisions météo, nous devrions avoir les mêmes vents pour les prochains deux ou trois jours et peut être des conditions un peu plus faibles à l’approche du cap Horn. Heureusement, notre pilote automatique fonctionne très bien et nous n’avons pas besoin de sortir pour mener le bateau. Ce serait difficile car à l’extérieur, il fait très froid, la mer est très froide et l’air également, il fait moins de 10 degrés. Je ne pense pas à la fin des mers du Sud parce que le Horn n’en est pas la fin. Plusieurs jours après le passage, vous êtes encore plongés dans le grand Sud et cela peut être rude. «
urse. »