Photo : B.Stichelbaut

Bonduelle n’abandonne pourtant pas le circuit ORMA (des multicoques de 60 pieds). Les études de retombées, avant la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum , ont prouvé la viabilité et la rentabilité de cet investissement. D’après une enquête interne, le voilier Bonduelle serait un des voiliers de course les plus connus du grand public… Ses performances sur l’atlantique apportent même une image de dynamisme et de ’respect de la nature’ au groupe français, leader dans de nombreux pays européens sur les légumes frais et en conserve.

Mais la marque jaune n’a pas envie de se contenter du circuit multicoque et veut profiter du calendrier de courses à venir pour passer de trois à une coque. C’était l’objet de la conférence de presse de ce matin à Paris. Le groupe a tiré le bilan de son investissement. Jean Le Cam a présenté son nouveau projet.

Un monocoque de 18 mètres pour le Vendée Globe

Ce sera bien un plan Lombard, comme le Sill de Roland Jourdain et l’ancien Whirlpool de Catherine Chabaud (engagés sur le dernier Vendée Globe). Mais ce ne sera pas un sister-ship ! Jean Le Cam travaille d’ores et déjà avec l’architecte rochelais pour définir les lignes du nouveau bateau, extrapolé de ses deux précédents Open 60. Et pour cela, Le Cam a choisi de prendre comme consultant nul autre que son ami Roland Jourdain.

Bilou s’est pourtant défendu d’en profiter pour faire construire un second bateau aux couleurs de la Sill et tiré du moule femelle que va faire construire Le Cam. Si c’est encore une des possibilités comme l’a expliqué Jourdain, il semble plutôt envisageable que le troisième du dernier Vendée Globe va plutôt améliorer son bateau actuel. Avec Le Cam, ils vont travailler sur de nouveaux appendices. On pourrait très bien les retrouver sur Sill qui sera pourtant âgé de 4 ans au départ du prochain tour du monde en solitaire.

En ce qui concerne le nouveau bateau de Le Cam, celui-ci n’a pas souhaité présenter ses formes précises car elles sont encore en cours de conception. Il a par contre précisé que les bordés pourraient être plus élevés que ceux des monocoques actuels. Malgré les 30 kilos supplémentaires dus au poids de la structure, Le Cam pense récupérer cette lourdeur par un meilleur hydrodynamisme. Techniquement, il estime qu’un monocoque Open autour du monde passe souvent sous les vagues et porte ainsi un poids d’eau largement supérieur à celui de la structure ajoutée. Le pont, plus haut sur l’eau, passera mieux les vagues et le bateau en sera donc plus léger (en course) et plus rapide...

Pour le reste, le voilier devrait rester dans la lignée de Sill avec de nouveau appendices dont deux safrans relevables, comme le PRB de Michel Desjoyeaux. Un système anti-choc qui a mis beaucoup de temps à s’imposer sur les monocoques malgré le nombre impressionnant de safrans arrachés ou cassés lors de chocs avec des animaux marins ou des objets flottants non identifiés… Enfin, comme le Kingfisher d’Ellen MacArthur, Bonduelle 2 disposera d’un moulin à café au centre de son cockpit.

Image Bonduelle

Le trimaran jusqu’à la Jacques Vabre

Le mise en chantier devrait commencer bientôt assure Jean Le Cam qui est encore en négociation avec le futur constructeur. Pendant ce temps, il va participer à la saison 2003 du circuit ORMA. Le trimaran Bonduelle, raccourci en largeur de 40 cm et équipé d’un nouveau bras de liaison avant plus plat, est toujours en chantier à Port-La-Forêt. Il sera mis à l’eau en avril pour prendre part au Challenge Mondial Assistance. Le Cam naviguera à son bord jusqu’à la Transat Jacques Vabre Transat Jacques Vabre #TJV2015 en double. Ensuite, la société Bonduelle se réserve la possibilité de le louer ou de le vendre.

En 2004 en effet, Le Cam sera à plein temps sur son nouveau voilier. Son objectif primordial sera de préparer le Vendée Globe pour lequel il est déjà inscrit. Mais pour cela, il lui faudra se qualifier lors d’une course au large en solitaire. La seule course au programme sera la Transat Anglaise en juin 2004. Cela ne lui laisserai aucune solution de rattrapage en cas de souci de dernière minute.

En 2000, Michel Desjoyeaux et Roland Jourdain avaient connu cette situation périlleuse. PRB avait même démâté peut de temps avant la course. Mais les deux hommes étaient parvenus à traverser l’atlantique, derrière Ellen MacArthur, et avaient obtenus leur ticket pour Les Sables d’Olonne.

Cette fois-ci, Le Cam veut obtenir plus d’assurance pour être sur la ligne de départ le 7 novembre suivant. Il demande donc à Philippe Jeantot, organisateur du tour du monde, de valider une course au large en mars ou avril de cette même année... En 2000 encore, Jeantot avait bien validé, à la dernière minute, la course Gijon - S^t Pierre et Miquelon qui avait permis à Javier Sanso et Bernard Stamm de participer. Cette fois-ci, mieux vaut s’y prendre à l’avance...