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Tour du monde en solitaire

La joie du Joyon qui a fendu le Fogg

Premiers commentaires au retour sur terre brestoise

mardi 3 février 2004Redaction SSS [Source RP]

Le solitaire le plus rapide de la planète a posé pied à terre au port du Moulin Blanc à Brest Brest #brest ce matin vers 10 heures, après avoir amarré son trimaran à l’abri dans le port de commerce. Grosse houle, vent de plus de 35 nœuds, la rade de Brest Brest #brest avait un petit air de « latitude hostile » pour saluer l’exploit de Francis Joyon, nouveau détenteur du record Record #sailingrecord du tour du monde en solitaire !

Avec moins de 73 jours pour faire le tour du monde en solo, Francis Joyon a mis une semaine de moins que Phileas Fogg !
Photo : F. Gicquiaud / Littoral Ouest

Il avait prévu de passer la ligne vers 8 heures, et c’est avec sa proverbiale ponctualité qu’il a présenté les étraves de son coursier à l’entrée du goulet de Brest Brest #brest à 7 heures, 54 minutes et 16 secondes !

Francis Joyon s’est tranquillement placé sous le vent de la pointe des Espagnols pour permettre à sa famille de grimper à bord, et c’est à sec de toile, sous un lever de soleil rougeoyant, qu’il s’est ensuite paisiblement dirigé vers le port... Les mauvaises conditions météo n’ont pas permis de venir amarrer IDEC au port de plaisance Plaisance #Plaisance comme cela était initialement prévu, et c’est donc à bord d’une vedette que le héros du jour a rallié le ponton au Moulin Blanc.

Petite séance photo traditionnelle, champagne, le tout dans un calme imposé par l’attitude flegmatique d’un skipper qui avouait encore hier redouter quelque peu ce premier contact. Francis s’est rapidement éclipsé vers une salle où l’attendait un repas digne de ce nom, avant de se soumettre au feu croisé des questions des représentants de la presse...

Pas moins de 300 personnes étaient au rendez-vous ! Le regard perdu mais le verbe sûr, Francis est revenu sur les temps forts de sa navigation, prévoyant qu’il lui faudrait « patienter encore un peu pour prendre la mesure de l’événement ». Morceaux choisis...

Un projet mûr

« J’avais imaginé de faire cela il y a une dizaine d’années, puis je m’étais dit qu’il fallait vraiment être complètement fou pour partir d’un endroit et revenir au même après avoir fait un tour du monde sans avoir rien vu... Donc j’avais conclu qu’il fallait attendre encore un petit peu. Mais cette année, ça devait être la bonne année pour le faire ».

Plaisirs de mer

« Je ne privilégiais pas le fait de barrer, le pilote faisait mieux que moi assez souvent. Quand je faisais des grosses journées de barre, c’était pour le plaisir. Quand le bateau déboule à 30 nœuds dans les surfs, dévale la houle, c’est plaisant. Je me faisais des après-midi voile ».

Angoisses...

« Même si c’était facile de le cacher, tu te doutes bien qu’en 72 jours, ça n’a pas été sans misère et inquiétude, c’est le lot quotidien de l’humanité ».

Grand Sud...

« Ça a été à la mesure de mes appréhensions, c’est vrai que c’est très impressionnant. Au niveau découverte, c’est quelque chose de tout à fait étonnant. Je pensais en arrivant cette nuit, on est par 48° nord, mais par 48° sud il fait beaucoup plus froid, alors que c’est l’été austral... Ce sont des choses surprenantes, pas toujours faciles à comprendre, même si on sait que la calotte polaire génère énormément de froid.

La vie marine Marine Marine nationale est très impressionnante aussi, il y a des zones où j’ai vu beaucoup de cétacés, les oiseaux de mer, c’est vraiment du quotidien. Autant c’est exceptionnel dans l’Atlantique Nord d’en voir, autant là j’avais parfois jusqu’à 30 - 40 oiseaux de mer autour du bateau ! Le bateau remue beaucoup d’eau, c’est un peu « chalutier » comme sillage, ça remuait beaucoup de poissons, de vie marine Marine Marine nationale , et les oiseaux en profitaient pour pêcher derrière le bateau ».

Cap Horn

« C’est l’aboutissement, la sortie du Grand Sud. On laisse derrière soi toute la folie, la grandeur et aussi les inquiétudes du Grand Sud. Ensuite, on se retrouve à remonter très rapidement puisque le lendemain, j’étais aux Falklands, 6 jours après j’étais à la latitude de Rio... »

Solitaire jusqu’au bout « Ce que j’ai envie de faire là, tout de suite ? Je pense que je vais prendre mes jambes à mon cou ! »   Record Record #sailingrecord

"Quelqu’un peut partir la semaine prochaine et battre le record Record #sailingrecord , tout est possible. Mais jespère avoir donné du travail à ceux qui passeront après".

• Une performance historique !

Francis Joyon a passé ce matin, mardi 3 février 2004, à 7H 54 mn 16 sec (6H54mn TU) la ligne d’arrivée du Record du Tour du Monde en Solitaire.

Un passage effectué dans des conditions météo musclées : mer formée et vent soufflant à plus de 35 noeuds.

Parti de Brest Brest #brest le 22 novembre dernier à 8H 59 mn 54 sec (heure locale), le navigateur du trimaran IDEC aura mis 72 jours 22 heures 54 mn 22 sec pour boucler sa circumnavigation. Pulvérisant tous les records autour du monde en solitaire, Francis Joyon entre dans la légende.


Voir en ligne : Info Mer & Média / www.trimaran-idec.com



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