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Transat 650

20 ans après Autissier, Joschke domine la 1re étape

"Le plus gros reste à venir. Là, c’était le petit sprint de départ !"

lundi 24 septembre 2007Redaction SSS [Source RP]

Isabelle Joschke a franchi en vainqueur la ligne d’arrivée à Funchal (archipel de Madère) de la première étape de la Transat 6.50 Charente-Maritime / Bahia, cette nuit à 4 h 11 min 30, ( heure française) après 5 jours et 16 heures de course.

Une victoire éclatante à l’issue d’une course menée admirablement de bout en bout. La navigatrice franco-allemande, à bord de son proto « Degrémont-Synergie », un plan Finot-Conq, s’est en effet emparée de la tête de la flotte dès le deuxième jour, pour ne plus la lâcher, creusant méthodiquement l’écart avec ses poursuivants, pourtant offensifs, sur la route la plus directe vers Madère. Le golfe de Gascogne rapidement englouti malgré des régimes anticycloniques, elle a ensuite, attaqué sa descente vers le Sud, plein pot, multipliant les empannages toujours à bon escient, boostée par des alizés portugais bienfaiteurs soufflant jusqu’à 25 nœuds sur une mer joliment formée.

Pour mémoire, il y a vingt ans tout juste, c’était une autre Isabelle qui s’imposait au terme de la première étape de la Mini, à Tenerife… Une certaine Isabelle Autissier [1]...

Les impressions à chaud d’Isabelle, rayonnante, à son arrivée au ponton, liaison avec son équipe à Paris :

Bravo Isabelle ! Comment te sens-tu ?
- Je suis hyper contente et assez en forme finalement. On a fait plein de portant, et j’ai pu pas mal naviguer sous pilote. On a eu des conditions super. Je n’avais pas fait de course jusqu’à présent où le bateau pouvait s’exprimer comme cela. On a eu deux-trois jours spécifiquement dans les cordes du bateau. C’était le bonheur intégral ! Le bateau allait vite. Il est sain. Du coup, je me suis vraiment éclatée pendant toute la course. J’en ai profité tout le temps.

Elle a quelle saveur cette victoire ?
- Je réalise à peine. J’étais tellement concentrée sur la fin, parce que je savais que l’arrivée à Funchal était délicate. Souvent il n’y a pas de vent devant Funchal et on peut rester scotcher une nuit entière devant le port. Du coup, je n’ai pas eu le temps de réfléchir et de me réjouir. Mais maintenant je suis toute relâchée. Encore une fois, je suis hyper contente… En même temps, ce n’est que la première étape, et il ne faut pas s’emballer. C’est génial parce que c’est toujours ça de pris. Parmi nos objectifs, on s’était dit qu’au moins une victoire d’étape ce serait le top. Mais je pense qu’il faut rester concentrer dans la course. Le plus gros reste à venir. Là, c’était le petit sprint de départ !

Tu as pris la tête dès le 2e jour de course…
- Ah bon ! Dès le 2e jour ? Je ne le savais pas. La grande classe ! En fait, sur la première partie de la course, je m’étais fais une raison, parce que ma VHF (NDR :radio courte portée) ne fonctionnait pas. J’ai donc fait ma course au mieux, comme d’hab. Ce n’est que vendredi que j’ai réussi à capter la vacation. J’étais un peu stressée de savoir où j’étais. Quand j’ai appris que j’étais en tête, je me suis dit la grande classe !

De l’extérieur, on a l’impression que cela a été assez facile pour toi ?
- Oui… Enfin bon, c’était chaud au début quand même. Il y avait du vent, il fallait manœuvrer souvent. Il fallait faire très attention à ne pas casser le matériel. C’est ça qui a été le plus difficile : aller le plus vite possible, sans jamais contraindre le matériel. A chaque instant, quand tu rentres dans une vague, tu peux casser le bout dehors, déchirer une voile. J’ai eu ce stress là pendant 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures après le cap Finisterre. Le vent est monté assez fort, jusqu’à plus de 25 nœuds. Du coup, il fallait toujours adapter sa voilure. Et ça c’est stressant. Si tu fais une bêtise, tu peux mettre en l’air ta transat. Mais pour moi, c’était un sprint, un peu à part de la transat. En tout cas, c’est les plus beaux jours de la saison que j’ai réalisé. C’est clair, je n’ai jamais pris autant mon plaisir en mini.

Info presse Agence Hickory


A propos d’Isabelle Joschke

- 30 ans
- Née le 27 janvier 1977 à Munich (All)
- Profession : marin professionnel

Palmarès en mini 6,50

2007
- 3e Transgascogne
- 2e grand prix d’Italie
- 1re Mini Pavois
- 1re Select 6,50
- 2e Trophée Marie-Agnès Péron

2006
- 4è Sables d’Olonne – Açores
- 2e Open Demi Clé
- 18e Mini Fastnet
- 2e Trophée MAP
- 6e Pornichet Select

2005
- 14e Mini Transat
- 4e Transgascogne
- 10e Open Demi Clé
- 7e Mini Fastnet
- 11e Mini Pavois
- 4e Select 6.50

2004
- 5e Triangle du Soleil
- 10e Mini Med
- 56e Mini Fastnet
- 7e Mini Cup


[11987 : Il y a 20 ans, Isabelle était arrivée en tête à Ténériffe mais elle avait raté la bouée d’arrivée laissant les honneurs de la ligne au Coco Tilt mené en double (CG)


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