Voilà le tiercé gagnant de cette troisième étape disputée entre côtes et grand large, entre La Rochelle et Dingle en Irlande. Tel est le podium sorti du sillage de 536 milles de course, qui n’ont certainement pas manqué d’intensité entre régate tactique et course de vitesse Vitesse #speedsailing et qui resteront marqués par les sautes d’humeurs du vent : tantôt sur les rangs pour dévoiler un premier ordre trop pré-établi, tantôt aux abonnés absents semant la zizanie dans des classements trop provisoires. Un grand cru que cette étape sacrément dosée en derniers rebondissements ! Et c’est compter avec le retour sur terre de solitaires après une dernière régate au contact au large de l’Eire en manque d’air : il y a de beaucoup d’amertume pour les uns, de la grande satisfaction pour les autres à l’issue d’un final qui a redistribué toutes les cartes de la partie pourtant bien engagée. Voici quelques extraits du cocktail de ces premières arrivées « made in Dingle », toutes saluées d’ailleurs par Fungie, le dauphin de la baie ! Voilà, les bons mots de marins, crevés, éreintés, rincés… Et sûr que l’émotion coule déjà à flot ! Il restait alors à accueillir tous ceux auxquels les dernières entourloupes d’Eole en approche de la ligne promettaient des entrées au port tardives, avec de lourds écarts en balance à la clé. Dingue !

Alain Gautier (Foncia) : 1^er de l’étape, 1^er au classement général après trois étapes
 « Ce champagne de victoire a vraiment très bon goût… meilleur presque que la dernière fois où j’avais remporté une étape. Il me rappelle en fait la saveur de ma première victoire d’étape il y a vingt ans. Le 15 août est décidément une date qui me poursuit ! Il y a 7 ans, je tombais à l’eau et j’étais repêché, il y a 6 ans je gagnais l’étape à Kinsale. Il va falloir que je surveille chaque année le 15 août ! Je suis vraiment content de ce Figaro. Mon objectif était de gagner au moins une étape. C’est fait ! Je gagne avec peu de réussite en fait et je pense vraiment à Bidegorry. C’est lui qui a fait la plus belle course une nouvelle fois. Hier j’ai eu la chance de bien réussir dans la pétole. Hier, je pensais Pascal irrattrapable et en fait avec les petits airs et les contre-courants j’ai trouvé les risées à terre. Que je prenne la tête au classement général, c’est la pastèque sur le gâteau ! »

Pascal Bidegorry (Région Aquitaine) : 2^e de l’étape, 3^e au classement général après trois étapes
 « C’est toujours l’enfer ce Figaro. J’avais oublié comment tu peux t’appliquer à tous les lâcher et gagner 4 milles d’avance à la force du poignet… et puis plus rien. Voilà, c’est trois jours et demi de boulot réduit à néant. J’ai l’impression d’avoir fait deux étapes en tête et je ne comprends pas, je n’ai toujours pas gagné. Aujourd’hui, le mot fatigue s’écrit comme bêtise ! Il y avait un seul caillou à l’arrivée. J’ai regardé plusieurs fois mes cartes… et puis boom !… à 6 nœuds, je me le prends de plein fouet ! Mon bateau doit être tout cassé et on risque d’avoir pas mal de boulot dessus. Toujours est-il que je me suis vraiment éclaté sur l’eau. Évidemment, ma déception est grande mais Alain Gautier a fait une très bonne régate, il était toujours là très bien placé : y’a rien n’à dire ! Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas ! ».

Armel Le Cléac’h (Créaline) : 3^e de l’étape, 2^e au classement général après trois étapes
 "Je suis vraiment, vraiment crevé, rincé ! J’ai rarement été aussi fatigué sur une étape de La Solitaire. A la fin, je délirais vraiment à la barre : je voyais des écrans en double et il y avait bien 4-5 personne à bord ! On n’avait pas prévu un final comme cela, à passer la nuit devant Great Skellig. Quand le vent est tombé, il restait encore 50 milles à parcourir. A deux nœuds, cela peut être long. En plus, il y avait un peu de stress car on a vu tous les bateaux revenir avec le vent du large. Encore une fois, c’est Pascal Bidegorry qui a mené sur les 3/4 du parcours. Il méritait de goûter à la victoire. Mais Alain a bien navigué. Il va vite sous spinnaker. Hier, au largue serré, il a glissé par en dessous, il a su attaquer au bon moment. En tout cas, ce n’est pas une surprise car il est bien présent depuis le départ des Sables d’Olonne."

Michel Desjoyeaux (Géant) : 4^e de l’étape, 5^e au classement général après trois étapes
 « C’est une course de fous ! On savait que c’était une course de tarés, mais je crois que cette année, c’est un cru exceptionnel. Pour les trois premières étapes, on a eu des rebondissements de situations tellement peu convaincants qu’on a fini par s’y habituer… les derniers milles de cette dernière étape ont été à la hauteur de tout le reste ! Ca veut bien dire qu’il faut dormir avant pour être en forme le dernier jour et surtout la dernière nuit, car c’est là que tout se fait. On dit que la vitesse Vitesse #speedsailing rend intelligent, mais pour preuve non car je ne vais pas très vite à pas mal d’allures. J’ai encore de gros trous sur certains bords, mais que les côtes soient françaises, espagnoles ou irlandaises, elles nous réservent toujours bien des surprises. Une fois de plus, on voit bien qu’il faut être vigilant et surtout ne pas se prendre le chou en cours de route, car il reste toujours plein de choses à faire à l’arrivée. Je crois que la différence se fait surtout sur la différenciation des éléments. Il y en a qui s’énervent quand la situation n’est pas drôle. Je crois qu’il faut plutôt en rigoler et se dire qu’on va essayer d’en faire quelque chose de marrant. C’est un peu la sagesse des vieux cons ! C’est vrai qu’à Great Skellig on est passé tous les trois en tête, mais c’était plus un clin d’œil à l’adversité et à la jeunesse, qui d’ailleurs n’est pas si jeune que ça ! ».

Jérémie Beyou (Delta Dore) : 5^e de l’étape, 6^e au classement général après trois étapes
 « Ah, le scénariste de La Solitaire, il est pourri… pas sympa en tout cas ! A chaque fois, c’est pareil, je ne vois pas les récompenses après des régates que j’ai pourtant bien disputées. Une fois encore, je suis content de moi, j’ai bien navigué… et pourtant patatras ! J’en ai un peu marre de ces arrivées de Solitaire. C’est vrai que j’ai des idées noires et que je me crispe quand la pétole arrive : je me fais des mauvais films et me demande ce qui va me tomber dessus. Ca vient de moi, Il y a sûrement du travail à faire. La pétole, ça fait mal aux cheveux, c’est pire que l’alcool ! Je préfère quand ça décoiffe ! Si je dois choisir entre une Guiness tout de suite ou repartir illico pour une étape servie par du vent : je remets les voiles immédiatement !

Laurent Pellecuer (Cliptol Sport) : 7^e de l’étape,
 « Quelle étape ! La première nuit, c’était un peu la cata. Et puis j’ai réussi à recoller malgré tout. Quand la grande pétole nous est arrivée dessus la nuit dernière, j’étais avec Peyron et Desjoyeaux. C’est bien de rivaliser avec les grands, et je suis agréablement surpris de voir à quel point ils naviguent bien malgré le fait qu’ils aient très peu essayé le bateau. En tout cas, je suis surtout très content de battre cette fois tous les cadors de la série Figaro… c’est très encourageant. D’autant que là, le chrono travaille pour moi. Et s’il est encore trop tôt pour compter les points, c’est toujours ça de pris ! »

Yann Eliès (Groupe Générali Assurances) : 9^e de l’étape, 4^e au classement général après trois étapes :
 « C’est une course de fous, surtout pour ceux qui sont devant comme Pascal (Bidegorry,ndlr) et dominent de la tête et des épaules. Je me suis un peu perdu à Lorient Lorient L’actualité du port de Lorient et de sa région. dans la brûme quand je suis parti plus à terre. J’ai un peu oublié ma doctrine selon laquelle je ne voulais pas m’écarter du gros paquet. Quand j’ai vu les premiers écarts, je n’étais pas loin de baisser les bras. A l’annonce de la molle de cette nuit, j’ai repris espoir : tout était de nouveau possible. Avec un peu de réussite sur la fin, j’ai limité la casse avec 1h30 d’écart. Je n’ai pas été très bon sur cette étape, ce n’est que justice. Mais je suis encore dans les clous pour la suite de la course… »

• De gros écarts suivre…

La victoire d’Alain Gautier a sonné le gong pour un premier flux d’arrivées. Les neuf premiers solitaires ont fait ainsi leur entrée en un peu moins 1h20. Et puis temps mort. Il faut alors attendre une heure pour accueillir le dixième de l’étape, Marc Thiercelin (Bermudes)… le chrono tourne et augure de sacrés écarts. La note s’annonce déjà trop salée à l’issue de cette troisième étape pour quelques ténors de la série, qui espéraient pourtant se refaire une santé sur les 536 milles du parcours. On pense à Eric Drouglazet (David Olivier), Gildas Morvan (Cercle Vert), Charles Caudrelier (Bostik Findley) ou encore Gilles Chiorri (32 01 de Météo Consult)… Les uns et les autres écopent de plus de 4 heures d’écart. C’est dire si la course a basculé et pris un tournant, à l’issue de cette nuit de folie dans la pétole au large des côtes irlandaises.

• Classement au temps Afflelou • Etape n° 3

 1 GAUTIER Alain Foncia arrivé le 15/08/03 à 11:59:35 en 90h59’35’’
 2 BIDEGORRY Pascal Région Aquitaine à 23’56’’
 3 LE CLEAC’H Armel Créaline à 27’17’’
 4 DESJOYEAUX Michel Géant à 36’56’’
 5 BEYOU Jérémie Delta Dore à 39’57’’
 6 PEYRON Loïck Fujifilm à 45’29’’
 7 PELLECUER Laurent Cliptol Sport à 49’49’’
 8 EMIG Marc Espoir Total Course au Large à 1h14’25’’
 9 ELIES Yann Groupe Générali Assurances à 1h19’01’’
 10 THIERCELIN Marc Bermudes à 2h18’35’’
 11 DROUGLAZET Eric David Olivier à 3h03’34’’
 12 MORVAN Gildas Cercle Vert à 3h07’37’’
 13 GUERIN Ronan Amandine & Chérie à 3h21’16’’
 14 CAUDRELIER Charles Bostik Findley à 3h22’23’’
 15 TABARLY Erwan Thalès à 3h23’25’’
 16 PETIT Benoit Défi Santé Voile à 3h24’05’’
 17 CHIORRI Gilles 32 01 Météo Consult Groupe Prosodie à 3h24’47’’
 18 CHABAGNY Thierry Petit Navire Le Bon Goût du Large à 3h26’25’’
 19 PEAN Lionel Nouvel Observateur à 3h26’55’’
 20 RIOU Gwenaël Espoir Crédit Agricole à 3h27’52’’
 21 ESCOFFIER F.Y. Crêpes Whaou ! à 3h29’49’’
 22 ATTANASIO Romain Port Trebeurden à 3h30’55’’
 23 TOULORGE Alexandre Ville de Cherbourg - Crédit Mutuel à 3h33’49’’
 24 DE PAVANT Christophe Crash Bandicoot à 3h34’15’’
 25 GRIMONT Damien Soletanche-Bachy à 3h37’01’’
 26 ARTAUD Christophe Petits Petons à 3h39’44’’
 27 DAVIES Samantha Skandia à 3h40’41’’
 28 ALFARO Amaiur Eki à 3h41’43’’
 29 BOUGARD Patrice Kogane à 3h44’53’’
 30 SEVAUX Stéphane Sarthe à 3h47’22’’
 31 MOUREN Jean-Paul Marseille Entreprises à 4h08’24’’
 32 LE BLEVEC Yves Rêve de Grand-Actual Intérim à 4h14’45’’
 33 GREGOIRE Jeanne Skipper AG2R à 4h37’01’’

Des voiliers sont encore en course...

• Classement Général au temps Figaro

 1 GAUTIER Alain Foncia en 240h28’57’’
 2 LE CLEAC’H Armel Créaline à 19’00’’
 3 BIDEGORRY Pascal Région Aquitaine à 24’17’’
 4 ELIES Yann Groupe Générali Assurances à 1h02’53’’
 5 DESJOYEAUX Michel Géant à 1h27’19’’
 6 BEYOU Jérémie Delta Dore à 1h36’05’’
 7 PELLECUER Laurent Cliptol Sport à 2h07’58’’
 8 EMIG Marc Espoir Total Course au Large à 2h25’04’’
 9 PEYRON Loïck Fujifilm à 2h50’56’’
 10 THIERCELIN Marc Bermudes à 2h55’05’’
 11 TABARLY Erwan Thalès à 4h12’45’’
 12 DROUGLAZET Eric David Olivier à 4h16’22’’
 13 CAUDRELIER Charles Bostik Findley à 4h24’49’’
 14 MORVAN Gildas Cercle Vert à 4h30’42’’
 15 ATTANASIO Romain Port Trebeurden à 4h38’00’’
 16 PETIT Benoit Défi Santé Voile à 4h38’12’’
 17 DE PAVANT Christophe Crash Bandicoot à 4h46’37’’
 18 CHIORRI Gilles 32 01 Météo Consult Groupe Prosodie à 4h50’57’’
 19 CHABAGNY Thierry Petit Navire Le Bon Goût du Large à 4h52’54’’
 20 ESCOFFIER F.Y. Crêpes Whaou ! à 5h07’32’’
 21 PEAN Lionel Nouvel Observateur à 5h09’47’’
 22 GRIMONT Damien Soletanche-Bachy à 5h16’12’’
 23 ARTAUD Christophe Petits Petons à 5h18’08’’
 24 DAVIES Samantha Skandia à 5h36’07’’
 25 TOULORGE Alexandre Ville de Cherbourg - Crédit Mutuel à 5h49’47’’
 26 LE BLEVEC Yves Rêve de Grand-Actual Intérim à 5h49’59’’
 27 SEVAUX Stéphane Sarthe à 6h17’55’’
 28 MOUREN Jean-Paul Marseille Entreprises à 6h32’45’’
 29 GUERIN Ronan Amandine & Chérie à 6h41’27’’
 30 BOUGARD Patrice Kogane à 6h57’02’’
 31 RIOU Gwenaël Espoir Crédit Agricole à 6h59’18’’
 32 GREGOIRE Jeanne Skipper AG2R à 7h03’02’’
 33 ALFARO Amaiur Eki à 9h36’21’’