Les trimarans sont partis du Havre après 67 heures de neutralisation

Photo : G.Martin-Raget

Après trois milles de course, au passage de la bouée Général Metzinger - seule marque de parcours jusqu’à Salvador de Bahia - c’est Groupama (Franck Cammas et Franck Proffit) qui a pris les devants, suivi de près par Biscuits-La Trinitaine (Marc Guillemot et Yann Guichard) et Bayer Cropscience (Fred Le Peutrec et Julien Cressant). En moins de quatre heures, les premiers sont passés au large de Cherbourg et se sont engouffrés dans le raz Blanchard où les courants forts ont ajouté 4 nœuds de plus au compteur des multis. « Cela fait du bien d’être en mer » avouait Yann Guichard au passage du Cap de la Hague. « Nous naviguons à 22-25 nœuds sous trinquette et un ris maintenant. C’est du reaching jusqu’à Ouessant. Ensuite, on va avoir du près pendant deux jours, avec du vent et de la mer. » En effet, à la pointe Bretagne, un coup de vent de force 8 attend les trimarans pour la nuit prochaine. Après une dizaine d’heures enivrantes de glisse à hautes vitesses en Manche, les 14 équipages vont découvrir un champ de bataille beaucoup moins amusant pour les hommes comme pour les machines. La mer, particulièrement agitée après une semaine de vent fort venant du sud devrait malmener les embarcations à trois pattes pendant au moins un jour et demi.

Banque Covéfi flirte avec un cargo

Photo : G.Martin-Raget

La première avarie dans la flotte des trimarans est survenue à 15h15 aux deux frères Steve et Yvan Ravussin (Banque Covefi). L’équipage suisse est revenu sur Cherbourg mercredi en fin d’après-midi pour réparer le rail d’écoute de grand-voile qui s’est arraché sur 1,5 mètres.

Au pointage de 16h00, la flotte venait de se scinder en deux autour de Guernesey. Les cinq premiers, emmenés par Michel Desjoyeaux et Hervé Jan (Géant), ont choisi de passer au sud de l’île anglo-normande, tandis qu’un autre groupe, mené par Bayer Cropscience, optait pour le côté nord.

Monocoques 60 pieds

Toujours en tête, Mike Golding et Brian Thompson (Ecover), suivis de près par Jean-Pierre Dick et Nicolas Abiven (Virbac), négocient très habilement la succession de dépressions depuis le départ. « Ce qui est impressionnant, c’est leurs capacités à aller vite au près dans la brise » analyse Vincent Riou (PRB) à propos des deux premiers. « Cela leur donne la possibilité d’aller chercher rapidement les bascules et d’optionner mieux que nous. Leur bateau est rapide, et ils naviguent bien ! Il reste encore les 3/4 de la route à faire dans des vents portants. Il ne faut pas prendre de risque immédiatement. L’idée est de se retrouver dans deux jours les doigts de pieds en éventail avec 100% du potentiel du bateau. »

La nuit dernière, au passage du Cap Finisterre, les monocoques ont encore subi un coup de vent avec une mer très difficile. « On en a un peu ras le bol de faire du près, a déclaré Dominique Wavre (Carrefour Prévention) à la vacation de ce midi. On est en train de réparer toutes les petites avaries. » Même son de cloche du côté de Cheminées Poujoulat-Armor Lux. « On a eu jusqu’à 50 nœuds cette nuit, a précisé Bernard Stamm. On a un peu mal partout. C’était assez violent cette nuit. Là, ça s’est calmé un peu, mais on va chercher la prochaine prune ! » Les manœuvres ne manquent pas à bord des monocoques 60 pieds. En quelques heures ce matin, le vent est repassé de 35 à 15 nœuds. Du coup, il faut enchaîner les changements de voilure pour toujours porter la surface de voile adéquate.

Monocoques 50 pieds

Grâce à une jolie option près du Cap Finisterre, Régis Guillemot et Olivier Salnelle (StorageTek) ont repris 30 milles d’avance sur Conrad Humphreys et Paul Larsen (Hellomoto). Les quatre équipages de 50 pieds, répartis sur 150 milles au nord de la pointe espagnole, s’attendent à une nouvelle nuit difficile avec l’arrivée d’une énième dépression.

Multicoque 50 pieds

Reparti de Southampton où il a réparé le flotteur endommagé par la collision avec un ofni, l’équipage de Mollymawk (Ross Hobson et Andi Newman) est à nouveau seul dans sa catégorie. Après avoir annoncé lundi midi par téléphone qu’ils abandonnaient, les Britanniques ont demandé au jury leur réintégration dans la course. Ils devraient contourner l’île d’Ouessant dans la soirée.

 Roland Jourdain - Sill : « C’est un peu chaud ! Dehors, on dirait qu’il y a une lance à incendie. Sill joue au sous-marin. C’est assez désagréable. Avec 50 nœuds, nous pensons davantage à préserver le matériel. La moindre manœuvre à l’extérieur est très difficile. On pense plus au bateau qu’à la régate. On a perdu de la vitesse Vitesse #speedsailing . On est actuellement sous 3 ris et petit foc. Nos concurrents d’en bas ont réussi à se rapprocher en latéral. L’option Sud était vraiment bonne. On verra dans les prochaines heures si la nôtre était complètement mauvaise… ! »

Information Welcome Onboard

 Bob Escoffier - Adecco : « Nous avons fait de longs quarts de quatre heures, je laisse dormir la petite un peu plus longtemps que moi, je suis plus vieux, c’est normal. La mer est correcte, ça forcit un peu, nous avons pris un ris. Le ciel est voilé. Nous avons fait une traversée du golfe de Gascogne, pas tout à fait en ligne directe, mais sans avoir à beaucoup manœuvrer. Nous avons pu faire le tour de l’ensemble d’ADECCO qui est aussi frais que nous. Les 48 heures à venir vont être plus mouvementées, 30 à 35 nœuds dans le nez, mais nous somm ! es prêts. J’espère ne pas être trop distancé par toutes ces belles machines de guerre qui sont devant. Nous savions notre bateau moins performant, mais quand je vois tous les ennuis et les abandons depuis le départ, je trouve que nous ne nous en sortons pas trop mal pour le moment. Après les 48 heures à venir qui risquent d’être particulièrement désagréables, nous arriverons dans les Alizés Portugais et la fin du près, il nous tarde. »  

Information RivaCom

 Michèle Paret - Carrefour Prévention : "On n’a pas encore eu le temps de faire le tour complet du bateau, j’espère qu’on n’aura pas trop de mauvaises surprises. Cette nuit, c’était l’enfer ; L’anémomètre en tête de mât a été arraché et la grand-voile a beaucoup souffert. On n’a pas mal de signes de raggages (NDLR, frottements) à différents endroits, des petits trous, et plus embêtant, des fentes sur la voile. Pour l’instant, c’est exclu de réparer quoi que ce soit, la mer est encore démontée et la voile trop détrempée pour envisager de coller de l’Insigna. (NDLR, adhésif puissant pouvant être utilisé dans la réparation des voiles)."

"Sur le pont c’était le déluge et à l’intérieur du bateau, on devait éponger un à deux seaux toutes les deux heures. Lorsqu’on se déplaçait, c’était à quatre pattes sinon on se faisait éjecter à la première vague. La violence du choc du bateau qui tapait était impressionnante, cela donnait la sensation d’arriver sur la vague en étant projeté de 10 mètres plus haut. On a réussi à s’alimenter, c’est la première fois que je trouvais un lyophal aussi bon, je ne sais pas s’il aurait eu la même saveur à terre mais dans le froid, au beau milieu de 40 noeuds, c’était un régal ! Maintenant on va tâcher de dormir un peu en prévision de ce qui nous attend ce soir. J’ai l’impression d’avoir déjà vécu ça hier !"

Information Bleue Salée

 Fred Le Peutrec - Bayer Cropscience : « J’ai le sentiment d’avoir un travail à terminer, je reprends les choses là où je les ai laissées l’année dernière avec ce Rhum inachevé. J’aborde cette transat de façon très sereine, je sais que nous avons un bon bateau, l’équipe à fait un superbe boulot. Maintenant, Julien et moi avons vraiment envie d’y être. On a bien travaillé avec Jean-Yves Bernot notre routeur car la météo pour ces prochains jours promet d’être intéressante. Il y a des petites choses à négocier dans le Golfe de Gascogne..., et normalement dès le 8 novembre tout doit s’éclaircir. Avec la suppression du passage par l’île de l’Ascension, cela peut aller très vite. Reste maintenant à bien gérer l’équation safe and power... Ménager la monture tout en restant aux avants-postes ».

Information Mer & Media

 Lionel Lemonchois - Gitana : "Le départ va être très rapide. Nous allons partir sous gennaker avec le vent de travers. Jusqu’à la pointe de Bretagne, nous devrions dévaler la Manche puis le Golfe de Gascogne à pleine vitesse Vitesse #speedsailing . il n’y aura pas vraiment de choix tactiques à prendre ; peut-être au passage du Four (pointe de Bretagne), mais on verra. Ce début de course va être une épreuve de vitesse pure. Le bateau a été allégé et nous avons des voiles qui devraient nous permettre de jouer nos concurrents sur une grande partie du parcours. Reste qu’il va falloir être vigilant pendant ces trois premiers jours un peu délicats, jusqu’à notre entrée dans le système des alizés."

Information Gitana Team

 Alain Gautier - Foncia : "Le vent va aller forcissant et nous risquons d’être bien brassés dans la nuit, du côté d’Ouessant. Cela devrait se calmer un peu et souffler à nouveau dans le Golfe de Gascogne. La journée va être longue. On ne sait que trop que pour gagner, il faut d’abord arriver. Nous allons donc tout faire pour éviter la casse... et adopter une bonne stratégie."

Information G. Du Penhoat

• CLASSEMENT 05/11/03 15:00:00 GMT Archive
 Carte de positions Mono 60’ : http://voile.esrifrance.fr/default_...

Rang Nom du Bateau Latitude Longitude Vit Cap Date - Heure Dist. Arrivée Dist. du 1^er

MONOCOQUES 60 Open IMOCA Imoca #IMOCA
 1 ECOVER 40 12.96’ N 15 11.52’ W 6.9 185 05/11/03 14:44:00 3474.3 0.0
 2 VIRBAC 40 13.98’ N 14 21.06’ W 12.2 184 05/11/03 14:00:00 3483.4 9.1
 3 SILL 41 40.80’ N 15 40.20’ W 8.3 204 05/11/03 14:16:00 3541.5 67.1
 4 PRB 41 13.16’ N 13 54.04’ W 8.2 188 05/11/03 14:44:00 3554.0 79.6
 5 TEAM COWES 41 43.40’ N 12 51.88’ W 10.8 211 05/11/03 14:30:00 3599.3 125.0
 6 CHEMINEES POUJOULAT-ARMOR LUX 42 42.84’ N 15 05.82’ W 10.5 190 05/11/03 14:00:00 3604.9 130.5
 7 VMI 43 14.20’ N 11 56.52’ W 8.9 215 05/11/03 04:16:00 3608.4 134.1
 8 CARREFOUR PREVENTION 42 32.76’ N 13 27.36’ W 8.5 193 05/11/03 14:30:00 3632.2 157.9
 9 ARCELOR-DUNKERQUE 42 39.28’ N 12 45.28’ W 8.6 202 05/11/03 14:16:00 3649.9 175.5
 10 GARNIER 42 52.44’ N 11 07.62’ W 4.9 242 05/11/03 14:00:00 3696.0 221.7
 11 60^e SUD 44 09.32’ N 12 17.12’ W 7.7 184 05/11/03 14:44:00 3743.4 269.0
 12 ADECCO 43 59.36’ N 7 44.56’ W 8.2 227 05/11/03 14:44:00 3836.2 361.8
 13 LOIRE ATLANTIQUE 44 30.16’ N 7 50.16’ W 9.1 223 05/11/03 14:44:00 3855.7 381.4
 14 TIR GROUPE 46 10.52’ N 7 17.64’ W 7.7 249 05/11/03 14:44:00 3952.7 478.3

MULTICOQUES 60 Open ORMA
 1 GEANT 49 07.56’ N 2 56.96’ W 22.1 226 05/11/03 14:44:00 4208.8 0.0
 2 BELGACOM 49 09.08’ N 2 54.56’ W 25.1 227 05/11/03 14:44:00 4210.8 2.0
 3 TIM 49 19.48’ N 2 37.20’ W 21.7 226 05/11/03 14:14:00 4215.1 6.3
 4 GROUPAMA 49 12.16’ N 2 47.52’ W 21.9 225 05/11/03 14:44:00 4216.4 7.5
 5 BANQUE POPULAIRE 49 18.72’ N 2 41.84’ W 20.4 233 05/11/03 14:30:00 4217.9 9.0
 6 BAYER CROPSCIENCE 49 27.16’ N 2 54.36’ W 21.0 252 05/11/03 14:44:00 4219.9 11.0
 7 BISCUITS LA TRINITAINE 49 22.12’ N 2 31.80’ W 20.1 226 05/11/03 14:14:00 4220.2 11.4
 8 SERGIO TACCHINI 49 33.36’ N 2 26.34’ W 19.7 243 05/11/03 14:00:00 4224.1 15.3
 9 SODEBO 49 19.40’ N 2 37.44’ W 18.2 223 05/11/03 14:44:00 4225.5 16.6
 10 BONDUELLE 49 31.56’ N 2 12.04’ W 17.9 231 05/11/03 13:42:00 4227.4 18.6
 11 FONCIA 49 32.56’ N 2 22.32’ W 20.5 234 05/11/03 14:14:00 4230.1 21.3
 12 GITANA 49 34.76’ N 2 28.16’ W 17.6 247 05/11/03 14:30:00 4234.3 25.4
 13 SOPRA GROUP 49 34.52’ N 2 22.92’ W 16.2 240 05/11/03 14:44:00 4241.1 32.3
 14 BANQUE COVEFI 49 45.56’ N 1 50.84’ W 9.3 069 05/11/03 14:44:00 4265.0 56.2

MULTICOQUES 50 Open
 1 MOLLYMAWK 48 39.72’ N 5 26.20’ W 8.1 225 05/11/03 14:44:00 4163.8 0.0

MONOCOQUES 50 Open
 1 STORAGETEK 43 43.16’ N 9 18.16’ W 7.8 244 05/11/03 14:44:00 3782.5 0.0
 2 HELLOMOTO 44 34.24’ N 9 58.08’ W 4.6 263 05/11/03 14:44:00 3812.5 30.0
 3 BRANEC III 46 31.64’ N 11 30.56’ W 4.3 167 05/11/03 14:30:00 3884.2 101.8
 4 DEFI VENDEEN 46 24.00’ N 8 41.84’ W 8.0 251 05/11/03 14:44:00 3934.2 151.7