Interview
Michel Desjoyeaux : "La Transat anglaise, … ce n’est pas une partie de plaisir"
"Le bilan est malgré tout plutôt satisfaisant avec une 2e place au Championnat Orma"
vendredi 9 janvier 2004 –
Non seulement l’équipage a su démontrer la fiabilité de Géant - aucun abandon à signaler - mais ses adversaires peuvent témoigner qu’il « est bien dans le coup ». Pour preuve supplémentaire, une deuxième place au Championnat ORMA des multicoques derrière le Groupama de Franck Cammas. Pour être complet ajoutons un autre podium, ni le plus attendu ni le plus facile : celui décroché par Michel dans la Solitaire Afflelou Le Figaro. Alors que Géant a pris ses quartiers d’hiver dans l’atelier de l’écurie Mer Agitée, Michel revient pour nous sur la saison passée et se projette déjà dans celle à venir. Car dès la mise à l’eau du trimaran début avril, il faudra vite se préparer pour le premier des quatre Grands Prix de la saison organisé du 29 avril au 2 mai puis embrayer sur la Transat anglaise en solitaire le 31 mai et Québec-St Malo le 11 juillet.
Interview de Michel Desjoyeaux
Avec le recul quel est ton bilan de la saison 2003 ?
« Ce fut une saison très chargée, peut-être trop. Le bilan est malgré tout plutôt satisfaisant avec à la clef une 2e place au Championnat Orma pour notre première saison complète et peu de problèmes majeurs ce qui nous a permis de prendre le départ de toutes les épreuves et de les terminer. En prime, il y a cette Solitaire Afflelou le Figaro que je ne regrette pas car si avant le départ on m’avait promis la 3e place, j’aurais signé tout de suite et puis cette victoire dans le Trophée Clairefontaine ce qui n’est jamais désagréable. »
Qu’a-t-il manqué pour décrocher une victoire avec Géant ?
« Un peu plus de réussite. Mais par rapport à notre degré de connaissance en début de saison, nous avons bien progressé. La prise en main de Géant a été rapide ce qui nous a permis de nous concentrer sur la vitesse
Vitesse
#speedsailing
du bateau et ainsi être dans le coup. Après, il y a eu quand même quelques manques d’inspiration. »
Les objectifs pour la saison à venir ?
« Il y a les acquis : nous connaissons désormais le potentiel réel du trimaran et nous disposons également d’une solide base humaine et technique. Autre avantage, nous avons diagnostiqué les points à améliorer : gagner en régularité dans les performances du bateau et en cohésion et homogénéité dans l’équipage. »
C’est également le retour d’une transat en solitaire :
« La Transat anglaise est la plus dure des transats en solitaire car toujours contre les vents dominants. A l’inverse de la Route du Rhum
Route du Rhum
#RouteDuRhum
, nous terminons dans le froid. Bref, ce n’est pas une partie de plaisir. Mais par rapport à la Route du Rhum
Route du Rhum
#RouteDuRhum
, je connais mieux le bateau et son comportement, la configuration de voilure à adapter, les difficultés de certaines manœuvres ce qui facilite la vie à bord et les prises de décision. Maintenant, mener un trimaran en solitaire est ce qu’il y a de plus dur donc il faut toujours se remettre à l’ouvrage. Pour ma préparation, je ne prévois rien de fondamentalement différent de l’an dernier ».
Quelles modifications vont être apportées à Géant cet hiver ?
« Il s’agit d’entretien courant, de réparations et de petites optimisations. Rien d’important donc, ni changement d’appendices ou de hauteur de flotteur. Nous allons essayer surtout de gagner du poids un peu partout mais ce n’est pas facile. Nous avons pour objectif premier de remettre rapidement le bateau à l’eau et de naviguer. Aujourd’hui Géant est à 90% de son potentiel, il nous reste à gagner les 10% restant ».
Francis Joyon est parti pour battre le record Record #sailingrecord autour du monde en solitaire que tu détiens depuis le Vendée Globe, que penses-tu de sa performance ?
« Des tentatives de tour du monde en solitaire sur un multicoque ont déjà eu lieu, donc cela ne m’étonne pas que Francis ait eu envie de le tenter car il en a le profil. Ce qu’il fait n’est pas facile mais question record
Record
#sailingrecord
le temps mis par Kersauson en 1988/89 et par moi en 2000 ne sont pas à proprement parler des références pour lui. Le mien, de 35 jours inférieur à celui d’Olivier, a juste démontré que l’on pouvait aller vite en solitaire autour de la planète. Mais il était évident que sur un trimaran et sans les préoccupations d’une course, il était possible d’aller plus vite. Ce qui est par contre une référence, c’est qu’il est quasiment dans les temps de Sport Elec mené en équipage. S’il reste à ce niveau jusqu’au bout cela sera alors une grande performance, un vrai temps de référence pour les tentatives à venir ».
• 2003 en chiffres
Grand Prix Cap L’Orient : 2e
Challenge Mondial Assistance : 4e
Grand Prix d’Italie - Cagliari : 4e
Grand Prix de Marseille Métropole : 3e
Grand Prix du Port de Fécamp : 3e
Transat Jacques Vabre
Transat Jacques Vabre
#TJV2015
: 4e avec Hervé Jan,
soit 3 podiums sur 4 Grand Prix courus pour la première de course du Trimaran Géant.
Information Effets Mer http://www.meragitee.com
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