Parti ce matin avec 23 points d’avance sur Gildas Morvan, Yann Eliès s’est logiquement et brillamment imposé au terme de la Generali Solo 2004. Déjà vainqueur du Circuit Figaro Méditerranéen en 2001, le skipper costarmoricain aura fait preuve d’une régularité splendide et d’une maîtrise de l’outil impressionnante dans la brise.

« 13 manches ont été courues au total, précise Gilles Chiorri, et Yann n’est sorti qu’une seule fois du Top 10 ! » Une performance unanimement saluée aujourd’hui à Porquerolles... « Yann a navigué un cran au-dessus, il a été quasiment irréprochable ». Le compliment n’a rien d’anodin, puisqu’il vient de Gildas Morvan, vainqueur en 2003 et beau second au général aujourd’hui.

« Les conditions sont très difficiles, poursuit le skipper de Cercle Vert, et c’est ce qui explique que le classement n’a pas arrêté d’évoluer jusqu’à la fin ». Et en effet, comme l’a rappelé de manière douloureuse pour certains la manche d’aujourd’hui, il est à tout moment possible de perdre gros sur la Generali Solo... Eric Drouglazet, qui visait la seconde place, a ce matin payé très cher une option à la côte : finissant 20^e, il passe 5^e au général ! Idem pour Kito de Pavant, 22^e du jour et 7^e au général alors qu’il était encore à la 4^e place hier !

Les bonnes opérations du jour ont assurément été réalisées par Jérémie Beyou, qui monte sur le podium, et par Charles Caudrelier Benac, incisif ces derniers jours et qui s’adjuge la 4^e place... Du côté des bizuths, Oliver Krauss l’emporte haut la main et s’offre même le luxe de terminer 10^e au général ! Au classement des nouveaux venus, le jeune skipper hyérois devance un concurrent de taille nommé Jean-Luc Nélias, talonné à seulement un petit point par Frédéric Duthil.

– Yann Eliès, Groupe Generali Assurances : « Je voulais me battre jusqu’au bout. Même avec 23 points d’avance ce matin, j’en voulais plus, je voulais que la victoire soit parfaite (...) Quant à la concurrence, je crois qu’elle a été matée (rires) ! Depuis que nous sommes arrivés à Porquerolles, j’ai un peu l’impression d’être dans mon jardin, de connaître les coups par cœur et de n’avoir aucun souci quant au bord à choisir. Tout cela avec une belle vitesse, qui rend intelligent... ce qui donne quasiment 30 points d’écart à l’arrivée au classement général, même s’il est vrai que la compétition a été raide. Je n’ai d’ailleurs pas toujours été premier (...) Gildas et les autres ont eux aussi tout donné, et finalement l’important est là : il faut rentrer à la maison avec l’impression d’avoir bien fait son travail ».

– Gildas Morvan, Cercle Vert (2^nd) : « Pour gagner ici, il ne faut pas faire plus de 2 mauvaises manches... Yann n’en a fait qu’une ! »

– Jérémie Beyou, Delta Dore (3^e) : « C’est long, difficile et il ne faut pas se rater ! Mon erreur sur le tour de l’île il y a deux jours me coûte un peu cher, mais je crois que de toute façon cette année, Yann était assez loin d’être prenable ! A mon avis, il aurait même peut-être pu rester au lit ce matin ».

– Oliver Krauss, (Espoir Crédit Agricole), premier bizuth : « Le fait d’être du coin m’a clairement avantagé, mais quoi qu’il en soit au fur et mesure des régates ça allait de mieux en mieux. Premier au classement bizuth, c’est un résultat que je n’attendais pas et je suis bien sûr ravi »...

– Patrick Aguilar, alias Zébulon, dernier dans la bonne humeur : « Je me suis régalé, ce n’était que du plaisir ! L’organisation, les coureurs, les jaugeurs... vraiment tout le monde est super sympa et l’ambiance est excellente. En plus, je suis en légère progression puisque j’étais systématiquement dernier depuis le début, et aujourd’hui je fais avant-dernier ! Cela me conforte dans mon envie de continuer sur ce circuit, mais avec un vrai projet » (Patrick est venu à la Generali Solo sans sponsor ni préparateur)

– Jacques Guillaume, Directeur de course : « La Generali Solo 2004 a été une réussite, avec 13 manches courues, dont l’intégralité des longues étapes. Du point de vue sportif, toutes les promesses ont été tenues avec des parcours banane très musclés dans la brise, et des conditions plus légères faisant la part belle à la tactique. On a vu qu’il y avait un groupe de coureurs systématiquement en tête, ce qui a permis d’assister à une empoignade à haut niveau ».

– Gilles Chiorri, commissaire : « Notre objectif était avant tout de satisfaire les coureurs, qui sont les principaux acteurs de l’événement, et toute l’équipe d’organisation a travaillé dans ce sens. Je pense que la mission a été remplie, et je remercie tous ceux qui se sont impliqués pour que le succès soit au rendez-vous ».