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Solitaire Afflelou Le Figaro

52 solitaires au départ : Les stars, les revenants et 17 bizuths

Le numéro 1 c’est Armel Le Cléac’h : candidat à sa succession...

samedi 24 juillet 2004Information Solitaire du Figaro

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35 ans que ça dure et force de constater que la recette fait toujours merveille. La Solitaire Afflelou Le Figaro, reconnue pour son niveau d’exigence, a la cote et n’a pas son pareil pour rassembler des plateaux riches et variés. Après l’édition de 2003, qui avait vu le retour en force des grandes figures du large (Michel Desjoyeaux, Alain Gautier, Loïck Peyron...), le cru 2004 promet de réserver son beau lot de surprises et de servir une épreuve à la saveur toujours renouvelée. Pour preuve : la présence, à Caen, de 52 skippers venus tous horizons. Favoris désignés, jeunes loups aux dents longues, vieux renards de haute mer et amateurs bien éclairés... ils rêvent tous de faire des étincelles sur les quatre étapes au programme. Revue des troupes.

Armel Le Cléac’h : le tenant du titre et numéro 1 du circuit... donc le grand favori !

Les grands favoris

On ne les présente plus, ils ont cette sale manie de truster les places d’honneurs lors des précédentes épreuves. Ils sont les grands animateurs du circuit. Figaristes accomplis et aboutis, ils maîtrisent tout l’art et la manière de la navigation solitaire. Citons d’abord le trio des grands vainqueurs en date : Armel Le Cléac’h (Foncia-TBS), Kito de Pavant (Navy Lest) et Eric Drouglazet (Crédit Maritime-Zerotwo). Mais c’est sans compter, bien sûr, avec tous les Gildas Morvan (Cercle Vert), Jérémie Beyou (Delta Dore), Erwan Tabarly (Thales) et autre Charles Caudrelier (Bostik Findley)... qui entendent à leur tour occuper la plus belle place si âprement disputée. Quitte à se chamailler à chaque mille et à défendre très cher le moindre lopin de mer ! Yann Eliès (Groupe Générali Assurances) aussi compte parmi les grands favoris qu’on retrouve dans tous les pronostics. Il hisse au plus haut ses objectifs : « cette année je pars encore pour gagner et j’espère être l’heureux élu. L’année dernière, j’avais fait la moitié du parcours en tête, il me reste une dernière moitié à peaufiner. Mais, plus les années passent et plus je prends du plaisir à venir faire cette course ».

Les très sérieux clients

Ils ont une belle étoile, qui s’accroche dans leur sillage. Leurs dernières prestations prouvent qu’ils sont capables de coups d’éclat, au point de venir semer la zizanie chez les favoris. Voilà plusieurs années qu’ils répètent leurs gammes, s’entraînent à tout va et gonflent leurs voiles d’ambitions. La liste de ces solitaires téméraires est longue, mais nommons dans le désordre tous ceux et celles qu’il faudra surveiller de près : Nicolas Troussel (D’Aucy), récent vainqueur aux côtés d’Armel Le Cléac’h de la Transat AG2R, Romain Attanasio (Port Trébeurden), Benoît Petit (Défi Santé Voile), ou encore Thierry Chabagny (Le Caennais/Blochon-Martin)... à chaque fois, à chaque vague un peu plus affûtés. Ou encore Jeanne Grégoire (Banque Populaire), fin prête à tirer le meilleur du monotype Monotype #sportboats que vient de lui confier Pascal Bidegorry, contraint de déclarer forfait. Gare aussi aux sudistes, à l’instar de Laurent Pellecuer (Cliptol Sport) et de Marc Emig (Total), toujours à même de naviguer au plus fin dans les petits airs. Si un vent nouveau souffle depuis les bords de la Belle Bleue, les menaces viennent d’un peu partout. Les étrangers se révèlent également de plus en plus dangereux. Ils débarquent encore avec de sérieux arguments pour prouver que le solo n’est plus une spécialité hexagonale. Difficile de ne pas citer la jeune anglaise Samantha Davies (Skandia), piquée au vif par le virus de La Solitaire, ainsi que le Hollandais Sander Bakker (Stern Groep), qui revient pour le deuxième fois consécutive, malgré ses difficultés à rassembler un budget pour cette épreuve de plus en plus internationale.

Les grands revenants

Ils sont de retour et ne cachent pas qu’ils comptent les milles accumulés tous azimuts et sur tous les types de bateaux pour tirer leur épingle du jeu Jeu #jeu . Tout comme le Normand Marc Lepesqueux (Maisons Pierre), Nicolas Berenger (Paprec - CNEM) est le premier à l’affirmer : « Refaire le Figaro, c’était une idée fixe. Quant on y a goûté, on ne pense qu’à y retourner ! ». Se faire plaisir à l’heure de leur grand « come back », voilà ce qui fait leur force. Il y a aussi ceux dont on n’ose plus compter les milles accumulés dans leur sillage de défricheurs d’océans. Trois « routiniers » font ainsi le grand retour pour le plaisir de tous : Dominic Vittet (ATAO Audio System), vainqueur en 1993, l’inusable Halvard Mabire (Biodiversité), ainsi que Bertrand de Broc (Aigle) qui revient pour la douzième fois sur la ligne. Revoilà aussi Ronan Guérin (Camus Immobilier), après un an d’absence, pour souffler les bougies de sa dixième Solitaire... à 31 ans ! Sûr que tous ceux là connaissent et apprécient tout ce qui fait la teneur de cette épreuve. Ils ne manquent certainement pas de cette expérience... qui peut toujours faire la différence.

Fred Duthil : un des 17 bizuths... parmis les favoris de cette catégorie avec Jean-Luc Nélias et Oliver Krauss
Photos : Ch.Guigueno / Pipof.com/voile

Les « petits » nouveaux

17... Du jamais vu au départ ! Les bizuths débarquent en nombre pour essuyer l’écume de leur toute première Solitaire. Voilà qui promet une course dans la course et on devine sans mal que la place d’honneur au classement des premières participations vaudra cher et se négociera à chaque étape. Parmi eux, Jean-Luc Nélias (Chauss-Europ) ne fait pas un mystère des ses prétentions. Celui qui a roulé sa bosse sur des catamarans géants comme sur des trimarans high-tech fait son entrée avec la fougue d’un jeune 1er. « A 42 ans, il était temps que je m’y mette ! », lâche-t-il amusé. Il mesure néanmoins qu’il devra prendre très au sérieux tous les autres « petits » nouveaux bien décidés à faire également forte impression dans la classe : Armel Tripon (Gedimat), Fred Duthil (All Mer) ou encore Gérald Veniard (Scutum) et Benoît Lequin (Nanni Diesel)... Bien accrochés à la barre de leur monotype Monotype #sportboats , ils s’apprêtent à chercher, sur les 1373 milles du parcours, la recette des succès. « J’ai beaucoup de leçons à apprendre au contact des caïds. Mais je suis assez satisfait de mon bateau et de sa vitesse Vitesse #speedsailing par rapport aux autres, confie ce dernier. Si je peux remporter le classement bizuth ce serait pas mal du tout pour une première participation. Mais, déjà, il ne faut rien regretter ! Etre là, c’est superbe et c’est en prenant avant tout du plaisir sur l’eau que l’on accroche des résultats. » Les ambitions sont bien là !

Et des amateurs !

On ne change pas les bonnes habitudes et La Solitaire Afflelou Le Figaro n’aurait pas cette même intensité si elle n’ouvrait pas en grand les portes du large à des amateurs éclairés. Régatiers confirmés, ils embarquent cet enthousiasme qui fait que leur course sera toujours la plus belle : qu’il vente ou qu’il « pétole ». Souvent dans l’ombre des tableaux arrières de leurs redoutables concurrents, saluons ces non-professionnels : Jacques Einhorn (Connivence), Stéphane Sevaux (Sarthe), Jean Fraçois Bulot (Crédit Mutuel de Normandie - Ville de Caen... Ils naviguent pour leur plaisir et donnent toujours le meilleur d’eux-mêmes au fil des quatre étapes.

Laure Faÿ


Bilan d’inventaire

Le plateau de cette 35e édition de La Solitaire Afflelou Le Figaro se place sous le signe du renouveau avec ses 52 concurrents, parmi lesquels on compte 4 femmes, 5 nationalités et 4 précédents vainqueurs. On y repère aussi un fidèle parmi les fidèles en la personne de Jean-Paul Mouren (M@rseille Entreprises). Avec 17 participations au compteur, le malicieux Marseillais décroche le record absolu du nombre de participation sur la course. Olivier Krauss (Espoir Crédit Agricole) endosse, quant à lui, pour sa première participation et du haut de ses 24 ans, le maillot du plus jeune concurrents sur les rangs cette année. Enfin, notons le beau retour du doyen de la flotte, Alain Delord (TAT Aviation Service) qui revient, après 29 ans et à 55 ans, prendre le départ de sa deuxième Solitaire !

A Caen... même !

C’est une première, jamais en effet la flotte de La Solitaire n’avait fait escale à Caen, cette grande cité de Basse Normandie au riche et très actif passé maritime. Mais puisqu’il est convenu qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire, gageons que les 52 skippers sur les rangs ne sont pas prêts d’oublier l’accueil qui leur est réservé depuis lundi au bassin Saint-Pierre au cœur de la ville. Les animations (notamment toutes celles réservées aux enfants) et les concerts ponctuant les journées jusqu’à tard le soir font le bonheur du public qui se presse pour rencontrer les skippers sur le départ. Le quai fait village comble. La journée du prologue Afflelou, suivi de la grande parade le long du canal de l’Orne, restera dans les mémoires. Le succès était garanti et « selon les organisateurs », pas moins de 25 000 personnes n’ont pas manqué ça... à Caen même !



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