Après un début de semaine chahuté, où les forts vents avaient largement
avantagés américains et australiens, habitués aux navigations guerrières, des
vents plus légers et des situations météorologiques complexes ont permis aux
meilleurs équipages européens de s’intercaler entre les ténors mondiaux. Les
9^e et 10^e manches se sont déroulées dans des conditions très légères, au
grand dam des français de Groupe Sefico, seul équipage à avoir choisi
aujourd’hui le petit gréement.

Disputées sur un parcours raccourci, pour permettre une remise des prix peu
tardive, les deux dernières régates de cette compétition ont donc été largement
dominées par l’équipage américain de Pegasus Racing, complet dans toutes les
situations de navigation et impressionnant par sa capacité à revenir aux
avant-postes après de (rares) mauvais départs. Rappelons tout de même qu’après
cette victoire dans la 9^e manche, Howie Hamlin avait déjà course gagnée...ce
qui rend sa (large) victoire dans la 10^e pour le moins élégante...

Elégance également à bord de Radii, mené par les anglais Andy Richards (frère
d’Emma), Andy Fairley et Dave Richards qui terminent aujourd’hui à deux belles
troisième et seconde places, parfaitement représentatives de leur régularité
tout au long de cette semaine. Preuve de leur solidité, ils n’ont abandonné
aucune manche et, une fois enlevé leurs deux plus mauvais résultats (7 et 10),
ils peuvent se targuer de ne jamais descendre sous la quatrième place, obtenant
ainsi un total de 23 points, soit 9 de moins que l’équipage australien Fisher &
Paykel (32), une seule fois vainqueur mais toujours très bien placé.

La déception (toute relative !) vient sans doute de l’étonnant John Winning,
vainqueur à Palau l’an dernier, dont l’expérience et l’intacte rage de vaincre
n’ont pas suffit à faire la différence. Il s’est montré cependant régulièrement
très inspiré et capable, comme les américains, de se sortir de situations où
beaucoup auraient laissé des plumes...

Suit au classement final, en 5^e position, l’autre équipage anglais de Barron
& Smithers, si caractéristique au portant par sa capacité à faire déjauger la
coque jusqu’au safran, pendant que le skiff pointe son nez vers le ciel à un
angle qui avoisine allègrement les 45 degrés...Un style spécifique dans la brise
qui ne l’a pas empêché de se montrer également redoutable dans les petits airs
et de se positionner en concurrent sérieux pour le titre européen...juste
derrière Radii.

En 6^e position, les australiens de Rag & Famish n’ont pas montré de
faiblesses particulières. Ils ont terminés toutes leurs manches et, à par deux mauvais
résultats qui ont sautés (15^e et 13^e), ils sont toujours arrivés dans la
première moitié du tableau.

7^e, le troisième équipage anglais, Hermes, s’est montré moins à l’aise dans
le vent fort (comme cela avait été le cas à Carnac) et n’a cessé de progressé au
classement à mesure que diminuait la force du vent. Une relative faiblesse dans
les vents soutenus que ne connaissent pas les solides danois de GP Covers,
tenant du titre européen et 8^e de cette compétition. Leurs très bons
résultats ne leur ont pas permis de compenser les deux disqualifications de
cette dernière journée (départ au dessus de la ligne)...noire.

Même punition pour les suisses d’Exel qui prennent finalement la 9^e place,
devant les allemands de Space Models, irréguliers tout au long de la semaine
mais bénéficiant d’un bon potentiel. La 11^e place se trouve occupée par le
premier équipage français, Groupe Sefico, handicapé par son faible poids dans
le vent fort mais capable du meilleur dès que les conditions fléchissent.

Vellamareskiffteam, premier équipage italien et local de l’étape, 12^e, occupe
une position qui correspond globalement à ses résultats de la semaine,
oscillant entre la 8^e et la 12^e place. En 13^e position, le seul équipage
hongrois a montré de bien belles choses et n’a cessé de progresser tout au long
de la semaine, avec notamment de très bons départs. Ils devancent les suisses
de 4 Us dont l’évolution est également manifeste.

Derrière, les nouveaux venus montre une réelle motivation, malgré les
nombreuses déconvenues, engendrées plus par la casse matérielle que par le mauvais
classement. Ils auront eu sur cette étape le privilège de côtoyer la crème
mondiale et le plaisir de naviguer sur un plan d’eau exceptionnel, d’une beauté
qui n’a rien à envier aux lagons les plus exotiques...sans compter l’accueil de
l’équipe du complexe Vellamare, que ce soit à terre pour l’hébergement
(complet) ou sur mer, où les zodiacs étaient nombreux pour assurer la sécurité
et le suivi médiatique de la course. Merci à tous !

Info Christophe Favreau