Solitaire Afflelou le Figaro

Armel Tripon vise une "belle étape"

"Je suis un peu comme Ullrich ... je préfère quand c’est long"

jeudi 28 juillet 2005Redaction SSS [Source RP]

De nouveau formatée sur trois semaines et demi, la Solitaire Afflelou Le Figaro débute par un prologue à Perros-Guirec le 5 août. Puis, le dimanche 7, ce sera le grand départ de la première étape vers Getxo-Bilbao, au Pays Basque espagnol. Pour sa deuxième participation, Armel Tripon espère bien confirmer les progrès constatés lors du Trophée BPE Saint-Nazaire-Cuba et pendant la Generali Solo.


Voici revenu le temps de l’épreuve reine, La Solitaire. La deuxième pour Gedimat et Armel Tripon, qui piaffe d’impatience. « J’ai vraiment hâte de retrouver cette course et je suis motivé à bloc », assure le navigateur nantais, « la Solitaire, c’est vraiment l’épreuve phare de la saison ». Armel Tripon et son Gedimat seront dès dimanche à Perros-Guirec pour fignoler au mieux les derniers préparatifs de la grand’messe des Figaristes.

Le prologue aura lieu le 5 août et le départ de la première étape sera donné le dimanche 7, cap sur Geixto-Bilbao au Pays Basque espagnol. Les trois autres étapes seront Bilbao-La Rochelle, La Rochelle-Cork (Irlande) puis Cork-Port Bourgenay, le port de Talmont Saint Hilaire près des Sables d’Olonne où sera jugée l’arrivée et sacré le grand vainqueur, entre le 26 et le 28 août. Quatre étapes, plus de trois semaines de course : la Solitaire est de nouveau dans son format classique, après l’édition 2004 écourtée pour cause de Jeux Olympiques.

Ce retour à une course de longue haleine n’est pas pour déplaire au skipper de Gedimat. « Je suis un peu comme Ullrich dans le tour de France cycliste : pour être bien il lui faudrait une épreuve de six semaines... c’est un peu pareil pour moi, je préfère quand c’est long », s’amuse Armel. « Les étapes vont faire 3 ou 4 jours, je pense que ça me convient bien mais je ne dirais peut-être pas ça tous les ans ». A peine sous-entendu : si les progrès constatés cette année dans tous les domaines mais surtout dans les phases de départ, en vitesse pure et en tactique se confirment, alors cette donnée s’amenuise puisque le risque de retard au lancement se trouve réduit.
« Je vais me donner à fond ! »

« L’an dernier, je découvrais tout et j’avais du mal à être dans le match tout de suite, je prenais du retard au départ », avoue volontiers le skipper du Figaro Gedimat. Cette année, on a bien vu lors du Trophée BPE et surtout sur de nombreuses manches de la Generali Solo que ce déficit par rapport aux ténors était en train de fondre. « C’est important car les étapes se jouent parfois dès le début », explique Armel Tripon. Même chose pour la vitesse pure : avec un nouveau jeu de voiles plus performant et des réglages affinés lors des longues séances d’entraînement - encore la semaine dernière - Gedimat va sensiblement plus vite que l’an passé, « ce qui me permet de me détacher du bateau pour peaufiner l’analyse et la tactique », commente Armel.

Un objectif ? « Très difficile à dire, on n’est jamais à l’abri d’une option qui ne marche pas, d’un piège de courant ou d’absence de vent... mais disons que j’aimerais faire au moins une très belle étape, où j’entrerais dans les dix premiers par exemple. Et puis ensuite faire de mon mieux, progresser encore. Ce qui est certain c’est que je vais me donner à fond ! » L’étape entre La Rochelle et Cork plait bien au skipper de Gedimat, par exemple... En tous cas, Armel a mis toutes les chances de son côté : le bateau est optimisé, le skipper aussi. « J’ai bien bossé la météo avec Jean-Yves Bernot au Centre d’entraînement de Port-La-Forêt, notamment », explique le skipper.

En outre, il a aussi préparé toutes les navigations chez lui à Nantes avec Yann Elies, un des grands favoris de la Solitaire : « on a imaginé ensemble de nombreux cas de figures, surtout les pièges à éviter, les courants en fonction des heures d’arrivée, etc... Yann m’a fait partager son expérience de huit Solitaires, c’était très enrichissant et je me suis fait des petites fiches qui s’avèreront sûrement utiles ». On verra. Ce qui est certain c’est qu’on va de nouveau vibrer en suivant les navigations du Figaro n° 57 entre les cailloux et dans les courants fabuleux de Bretagne nord, autour de Ouessant, dans la chaussée de Sein, dans les immensités du Golfe de Gascogne, ou encore aux atterrissages complexes d’Euskadi et d’Irlande où Armel devra se mettre sur son trente et un pour être accueilli selon le protocole du très select Royal Yacht Club de Crosshaven, le plus vieux du monde. On sait déjà que l’aventure sera du même tonneau. Royale. Comment pourrait-il en être autrement ?

Bruno Ménard / DEFIMER


Voir en ligne : www.armeltripon.com


Armel Tripon, quel regard portes-tu sur cette Solitaire Afflelou-le Figaro 2005 ?
 La solitaire revient à un format classique, avec des étapes plus longues qui font toutes entre 350 et près de 500 milles (de 650 à 920 km environ, NDR), ce n’est pas pour me déplaire. L’an passé, pour ma première solitaire, j’avais un peu de mal à être dans le match dès le début. La longueur de cette année me convient mieux, je pense. Et puis j’ai progressé dans les phases de départ... La Solitaire c’est une exigeante alternance de sprints et de courses de demi-fond, il faut être bon partout pour espérer s’en sortir.

Quels progrès estimes-tu avoir réalisé depuis l’an dernier ?
 On a beaucoup travaillé, et cela a porté ses fruits à la Transat Saint-Nazaire - Cuba et surtout à la Generali Solo. La vitesse pure du bateau, qui bénéficie d’un nouveau jeu de voiles, est bien plus satisfaisante. Je l’ai encore constaté la semaine passée lors de speed-tests avec Thierry Chabagny, à l’entraînement. Je suis plus agressif sur les phases de départ, souvent mieux placé que l’an dernier. En analyse et en tactique de régate, je suis plus à l’aise. C’est un tout...

La concurrence va être sévère ?
 Mais elle l’est tous les ans ! Le niveau est comme d’habitude extrêmement relevé, avec tous les ténors de la classe Figaro et en plus cette année le retour de Michel Desjoyeaux, Armel le Cléac’h, etc. C’est cela aussi la magie de La Solitaire : une quinzaine de navigateurs peuvent prétendre à la victoire, c’est une course ouverte. Même un ténor qui n’a pas fait de bons résultats dans les courses précédentes peut pointer le bout de son nez et rafler la mise.

Quel sera ton objectif à bord de Gedimat ?
 L’an passé, j’avais pour objectif le classement bizuth, cette année, je ne le suis plus. Je n’ai pas envie de dire dans les 15 premiers ou quelque chose comme ça, c’est tellement aléatoire dans cette course au temps, bourrée de pièges, où on n’est jamais à l’abri d’une option ratée et d’une dégringolade au classement. Je sais juste que je suis bien préparé, extrêmement motivé, et que je ferai de mon mieux ! Si vous voulez vraiment un objectif, disons que j’aimerais bien faire au moins une très belle étape...



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