Transgascogne

Corentin Douguet succède à Armel Tripon

Avec deux victoires d’étape et une troisième course, il sera le grand favori de la Mini

lundi 1er août 2005

Mini Pavois, Mini Fastnet... et maintenant Transgascogne ! Corentin Douguet poursuit son extraordinaire série de victoires cette saison, en Mini 6.50. Tôt ce lundi matin à Port Bourgenay, le skipper d’E.Leclerc-Bouygues Telecom a franchi le premier la ligne d’arrivée de la Transgascogne. Il remporte les deux étapes de l’épreuve et succède au palmarès à son ami Armel Tripon et une poignée de stars de la voile comme Thomas Coville ou Yvan Bourgnon.


Et de trois ! Après ses victoires dans le Mini Pavois en mai et le Mini Fastnet en juin, Corentin Douguet n’a laissé à personne le soin de déflorer la ligne d’arrivée de la Transgascogne, à 1h59’37’’ ce lundi matin. Le skipper d’E.Leclerc-Bouygues Telecom a bouclé cette seconde étape (Gijon-Port Bourgenay) avec six minutes d’avance sur son plus dangereux rival, Aloys Claquin, le Britannique Phil Sharp prenant la troisième place. Déjà vainqueur de l’étape aller (Port Bourgenay-Gijon via Belle-Ile) où il avait brillamment capitalisé 1h40 d’avance, Corentin Douguet ne s’est donc pas contenté de gérer. « Je voulais absolument faire ma course et gagner aussi cette seconde étape », explique-t-il, « pour poursuivre ma série en cours ». La série en question est impressionnante : excepté la Select 6.50 (abandon sur casse), le skipper nanto-rochelais a tout gagné pour l’instant cette saison. « Depuis le Mini Pavois, il y a eu quatre départs et quatre arrivées et toutes ont été pour moi, je dois être en réussite... il reste les deux étapes de la Transat à gagner pour parfaire le scénario ». En serial vainqueur, toujours ?

Le scénario de cette deuxième et dernière étape, lui, n’aura connu qu’une fausse note pour Corentin Douguet : le départ. Immense frayeur quand un bateau spectateur a coupé la route d’E.Leclerc-Bouygues Telecom... « C’était sur la ligne, à la bouée... j’étais à 8 nœuds, il était derrière mes voiles et je ne l’avais pas vu. Jamais je n’aurais imaginé qu’une vedette de spectateurs puisse être à cet endroit. J’ai entendu le bruit de son moteur au dernier moment, je ne pouvais rien faire et je suis passé à un mètre. Si je l’avais percuté, je pense que mon bateau se désintégrait. La saison a bien failli s’arrêter là, il faut croire que je suis en réussite » raconte-t-il, pas mécontent de ce petit coup de pouce du destin.

Dans le sillage de son ami Armel Tripon

La suite, ces 240 milles nautiques sous gennaker à travers le golfe de Gascogne vers le port vendéen, furent bien plus jolies. « La journée de samedi, dans du nord-ouest soutenu de 15 à 20 noeuds, a été sublime : surfs, vitesse, sensations, musique à fond... la course en solitaire c’est souvent difficile mais dans ces moments là, on sait pourquoi on va sur l’eau. Franchement, on n’a rien inventé de mieux, il n’y a pas grand-chose au-dessus de ça » s’enthousiasme le jeune navigateur (30 ans).

En tête dès les premières encablures, Corentin Douguet a pris ensuite progressivement une option un peu plus nord que les autres - prouvant qu’il faisait sa propre course sans jouer au jeu dangereux du marquage à tout crin - puis gérait au mieux la nuit et le vent mollissant dimanche pour finir par se recaler juste devant ses concurrents cette nuit, à l’approche de l’arrivée. Six petites minutes qui suffisent amplement au regard de son avance après la première étape.

Puis, ce fut la délivrance. Zodiacs accueillants, fumigènes, éclats de joie, restaurant qui reste ouvert toute la nuit pour accueillir les premiers des 57 monocoques... Tout près des Sables d’Olonne, Port Bourgenay avait « des airs d’arrivée du Vendée Globe » cette nuit pour fêter l’arrivée du voilier n° 433 et de ses poursuivants. La comparaison n’est pas si osée quand on sait qu’avec cette victoire Corentin Douguet succède à des étoiles de la voile comme Thomas Coville, Yvan Bourgnon, ou encore Lionel Lemonchois. « C’est une course prestigieuse, je suis vraiment super content d’inscrire mon nom au palmarès ! » confirme le vainqueur.

En outre, pour la petite histoire « le trophée de la Transgascogne reste dans la famille », sourit Corentin Douguet. En effet, le dernier vainqueur de l’épreuve (en 2003) n’est autre que son grand copain Armel Tripon, nantais comme lui et membre lui aussi du team Defimer ! Passé depuis en Figaro, Armel Tripon est également le tenant du titre de la prestigieuse Transat 6.50 La Rochelle-Salvador de Bahia, ce qui fait dire à Corentin : « il ne me reste plus qu’à faire exactement comme Armel. Aller moi aussi chercher cette victoire dans la Transat et l’histoire sera belle ».

La Transat. L’ultime aventure. L’obsession des Ministes. Leur Graal. Avec son palmarès unique, Corentin Douguet partira logiquement favori de Fort Boyard, le 17 septembre à 17h17, pour rallier d’abord les Canaries puis le Brésil. Une autre course à deux étapes à travers l’immensité Atlantique... D’ici là, le bateau sera remis en chantier « juste pour changer à l’identique ce qui est fatigué et refaire la carène. L’important est que tous les choix techniques ont été validés, c’était l’objectif », explique le skipper d’E.Leclerc-Bouygues-Telecom, toujours aussi minutieux dans sa préparation. D’ailleurs, une fois de plus le bateau n’a pas subi la moindre avarie. Le navigateur, on le voit, est tout aussi affûté...

Bruno Ménard - DEFIMER COMMUNICATION


Voir en ligne : Suivre la saison de Corentin Douguet sur internet : www.corentin-ocean.org (réalisation PIPOF.com)



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