Mini 650

Les Sables - Les Açores : Demange – Van Enis – Gendron et Chapot – Marc – Ribon, tiercés gagnants

lundi 12 août 2024Redaction SSS [Source RP]

Si Alexandre Demange (1048 – DMG MORI Sailing Academy 2) s’est assuré de sa victoire en Proto dans la deuxième étape mais aussi de sa première place au classement général de l’épreuve dès ce matin aux environs de 3 heures, il a fallu patienter un peu pour connaître le tiercé gagnant complet de cette 10e édition de la Les Sables – Les Açores – Les Sables pour la catégorie des Proto. Au final, forts d’une belle avance acquise à l’issue du premier round il y a deux semaines, Romain Van Enis (969 – Be Sailing) et Marie Gendron (1050 – Léa Nature) sont l’un et l’autre parvenus à conserver leur place sur le podium.


« J’ai un peu de mal à réaliser. Je me suis défoncé sur cette deuxième manche. Je ne voulais pas avoir de regrets. J’ai navigué sans penser au classement mais seulement avec l’objectif de faire du mieux possible. Tout a été magique : le départ, la brise, la molle, l’arrivée… Dans les derniers milles, j’ai constaté que je revenais sur Caro. Je me suis dit que peut-être je pouvais aller la chercher. Ça s’est fait à la Nouch Sud, dans la baie des Sables d’Olonne ! », a résumé Alexandre Demange (1048 – DMG MORI Sailing Academie 2) qui s’est imposé, ce lundi matin à 3h06, avec une avance rikiki de trois minutes et 32 secondes sur Caroline Boule (1067 – Nicomatic) au terme d’une étape particulièrement intense entre Horta et Les Sables d’Olonne. Une étape engagée lors de laquelle lui et ses adversaires ont notamment dû gérer les passages de trois fronts et de deux dorsales. « En choisissant d’aller au nord, je savais qu’il y avait du vent mais je ne pensais pas que la mer serait aussi dure. J’ai passé trois jours au fond de mon bateau dans trois mètres de creux et 30 nœuds de vent à me faire tabasser dans tous les sens. Ça a payé mais à quel prix ! », a ajouté le navigateur, auteur d’une fin de course impeccable. Une fin de course lors de laquelle il est parvenu à grappiller doucement mais sûrement du terrain sur sa principale rivale jusqu’à finalement lui souffler la vedette dans les toutes dernières longueurs au terme de huit jours de course.

Une première saison plus que prometteuse pour Alexandre Demange

« Je n’ai pas les mots. J’ai vraiment du mal à réaliser. Je suis très fier de ce que j’ai fait. Mes objectifs sur cette Les Sables – Les Açores – Les Sables étaient en premier lieu d’apprendre et de me faire plaisir. La performance venait en troisième position. Pour finir, j’ai coché toutes les cases d’un coup ! », s’est enthousiasmé Alexandre qui avait bouclé la manche aller en deuxième position à 1h32 du premier - Romain Van Enis (969 – Be Sailing) - avant de se voir infliger deux heures de pénalité par le jury. « C’est difficile de faire mieux pour une première saison ! », a commenté l’ancien régatier en voile légère qui a ainsi confirmé son excellent début de saison marqué par une victoire sur la Mini Fastnet puis trois podiums sur la Plastimo Lorient, le Trophée Marie-Agnès Péron et la Mini en Mai. « Le large, c’est quelque chose que je ne connaissais pas. J’avais forcément beaucoup d’appréhensions. Je savais que le but serait de réussir à aller vite au bon endroit et de se poser les bonnes questions. De bien gérer le rythme et les systèmes météos. Je pensais que j’allais prendre cher là-dessus. A l’arrivée, je m’en suis bien sorti alors que c’était un dossier qui me semblait être une grosse lacune », a ajouté le Vendéen qui succède ainsi à Pierre Le Roy au palmarès de la course en devançant Romain Van Enis de 2h26 puis Marie Gendron de plus de dix heures. « Cette Les Sables – Les Açores – Les Sables est une aventure extraordinaire. J’ai un peu du mal à me remettre de mes émotions. Je me sens tout drôle ! Au final, c’est un nouveau podium pour moi et je suis trop content. », a commenté de son côté Romain Van Enis pour qui l’essentiel était au-delà de la victoire en réalité.

Une page qui se tourne pour d’autres

« En franchissant la ligne d’arrivée, j’ai fondu en larmes. J’ai eu un peu l’impression de réaliser mon rêve de la Mini Transat que je n’avais pas achevé », a assuré le navigateur belge qui, pour mémoire, avait réalisé une large partie de sa traversée de l’Atlantique sous gréement de fortune après la casse de l’une de ses barres de flèche, l’an dernier. « C’était dur mais c’était bien », a ajouté le Belge qui espérait néanmoins décrocher le titre de champion de France de Course au Large Mini 6.50 2024 à l’issue de cette course, tout comme Marie Gendron (1050 – Léa Nature) pour qui cette couronne aurait clôturé vraiment parfaitement sept années déjà remarquables sur le circuit. « Dans l’orage de la première nuit, j’ai perdu mon spi médium. D’emblée, j’ai dû totalement revoir ma stratégie car sans cette voile, je ne pouvais pas envisager d’aller chercher de l’air au nord comme les autres. Je ne m’attendais pas à finir troisième au classement général. Quand j’entendais les distances avec les premiers à la vacation, je pensais que c’était foutu. C’était effectivement ma dernière course avec ce bateau et ma dernière course en Mini. C’est la fin d’une grande histoire », a relaté la skipper de Léa Nature qui signe son meilleur résultat en trois participations et qui n’a, à coup sûr, pas fini de faire parler d’elle !

Chapot – Marc – Ribon, le tiercé gagnant chez les Série (avant jury)

Antonin Chapot, Cédric Marc et Blaise Ribon avaient frappé un grand coup lors de la première étape de la Les Sables – Les Açores – Les Sables en décrochant les trois premières places avec une avance conséquente sur le reste du peloton, déjouant, au passage, certains pronostics. Ils ont confirmé avec force et panache qu’ils étaient bel et bien à leur place aux avant-postes lors de l’étape retour. Tous les trois dans les sept premiers aux Sables d’Olonne, ils se partagent finalement le podium au classement général de l’épreuve des bateaux de Série, exactement dans le même ordre qu’à Horta.

« Cette deuxième étape a été plus dure que la première. Elle a été moins linéaire. On s’est pris trois fronts, deux dorsales, la dépression ibérique que personne n’attendait… Ça a été très complexe », a commenté Antonin Chapot (1043 – Bip Bip) à son arrivée à Port Olona, ce lundi après-midi. De fait, ce second round de la Les Sables – Les Açores – Les Sables s’est révélé complet et il a logiquement généré des écarts importants au sein de la flotte. Une flotte qui s’est éclatée dès la sortie de l’archipel portugais mais au sein de laquelle les leaders au classement après le premier acte n’ont pas failli, bien au contraire. « Je suis parti dans le bon groupe dès le début. Ça a fait la différence car ensuite je me suis tout de suite retrouvé bien placé. L’enchaînement s’est alors fait naturellement. Ça a toutefois été un peu dur de suivre Joshua (Schopfer) et Quentin (Mocudet) qui étaient pas mal à l’attaque, surtout sur la fin quand ils sont partis plus au nord », a détaillé le navigateur qui s’était imposé magistralement à Horta avec une avance de plus de 13 heures sur son dauphin, mais qui préférait malgré tout garder la tête froide plutôt que de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.

L’art de bien gérer son effort

« A l’aller, je me suis senti tout de suite à l’aise. Au retour, j’ai eu plus de mal à me mettre dedans mais assez vite les automatismes sont quand même revenus. Ça m’a prouvé que je pouvais me battre avec les meilleurs et les plus rapides du circuit. Cela n’avait pas forcément été le cas sur les régates du début de saison », s’est réjoui le Centralien qui a donc confirmé son aisance sur des formats de course hauturiers, tout comme ses deux comparses. « Deux podiums en deux étapes, c’est assez incroyable ! Cela concrétise sept-huit mois de travail intensif d’entraînement et de préparation. C’est vraiment trop cool ! La Les Sables – Les Açores – Les Sables n’est assurément pas une épreuve où l’on peut s’en sortir avec la vitesse comme sur les autres épreuves, plus côtières. Le côté gestion de course est beaucoup plus complexe. Il faut savoir quand accélérer et quand temporiser. En somme, il faut savoir bien gérer son effort et c’est une chose que j’ai bien maîtrisé », a souligné le skipper de Bib Bip qui rafle donc la mise (avant jury) avec une avance de plus de 16 heures sur Cédric Marc, puis près de 19 heures sur Blaise Ribon. « Sur cette deuxième étape, je n’ai jamais vu personne à l’AIS. J’ai fait mes choix sans être sûr que c’étaient les bons. Je me suis rendu compte à l’arrivée, lorsque l’on s’est tous recroisés, que j’étais 6e alors que je ne pensais vraiment pas être là du tout. Ca a été une super surprise. Ensuite, je n’ai rien lâché jusqu’au bout et ça payé ! », a relaté le skipper de Casper qui a, de fait, parfaitement géré sa stratégie mais aussi les surfs endiablés dans le vent fort, faisant alors, lui aussi, preuve d’une belle maîtrise au large.

Des confirmations et des révélations

« C’est merveilleux de terminer sur le podium au classement général. Je partais sur ce projet et sur cette course sans grandes ambitions. Ce résultat, je n’aurais même pas osé le rêver ! Ce n’est que du bonheur ! », s’est réjouit le skipper de Casper avec un enthousiasme similaire à celui de Blaise Ribon, indiscutablement l’une des belles révélations de cette 10e édition lui aussi. « J’avais pris le départ de la première étape avec beaucoup d’appréhensions et celui de la deuxième avec beaucoup d’espoirs. Je savais que j’étais capable de bien faire avancer le bateau et surtout qu’au niveau météo j’arrivais plutôt à bien comprendre. Malheureusement, j’ai rapidement explosé mon spi max. Dès lors, j’ai dû adapter ma stratégie, faire une trajectoire plus directe pour garder l’avantage », a indiqué le marin, ravi de sa première expérience au large en solitaire, tout comme la plupart de ses concurrents. Des concurrents qui auront découvert à quel point ils étaient capables de repousser leurs limites.


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