Gildas Morvan a franchi la ligne d’arrivée de la première étape de la Solitaire Afflelou le Figaro (Perros-Guirec/Getxo-Bilbao) à 10 heures 49 minutes et 34 secondes, ce mardi matin. Déjà vainqueur du Prologue Afflelou, vendredi dernier, le skipper de Cercle Vert s’adjuge ainsi la seconde étape de sa carrière dans l’épreuve reine du circuit Figaro Bénéteau. Son premier succès date de 1999, quand il avait gagné l’étape Bayona-Douarnenez Douarnenez #Douarnenez . Gildas Morvan a par ailleurs déjà terminé 3^e au classement général de La Solitaire : en 1999, 2000 et 2001.

Le skipper de Cercle Vert vient de prouver qu’il fallait absolument compter sur lui. « Le géant vert », comme le surnomment ces camarades de monotypie, a mieux négocié que tout le monde ce long bord de reaching à travers un golfe de Gascogne passablement secoué hier et la nuit dernière par des vents d’est allant jusqu’à 30 nœuds et de grosses vagues en travers de la route, éprouvantes pour les bateaux et les organismes. Quelques spis n’ont d’ailleurs pas résisté à ce traitement de choc.

Beyou et Pellecuer complètent le podium

Le podium de cette première étape est complété par un autre grand favori, Jérémie Beyou (Delta Dore) qui n’a mis qu’une minute et quarante-sept secondes de plus que Gildas Morvan pour boucler l’étape... 17 secondes devant le troisième, l’outsider Laurent Pellecuer (Cliptol Sport), décidément en grande forme, il avait terminé deuxième du Prologue Afflelou, derrière Gildas Morvan.

Les écarts sont infimes en tête, les cinq premiers se tiennent en cinq minutes. Sous le soleil et dans un vent passé ce matin au sud-est en faiblissant (moins de 10 nœuds), les arrivées se succèdent à un rythme soutenu à Getxo-Bilbao. Yann Eliès, grand favori lui aussi, est 4^e, Kito de Pavant (Groupe Bel), qui a mené quasiment toute la course, a pris la 5^e place en coupant la ligne avec 5 minutes et 17 secondes de retard sur le vainqueur.

Michel Desjoyeaux est 6^e à 7’58’’. Il termine devant Thierry Chabagny (Lèbres-Bermudes, 7^e) et le premier bizuth, l’Italien Pietro d’Ali (Nanni Diesel, 8^e). Le Top ten est complété par Gérald Véniard (Scutum, 9^e) et Dominic Vittet (Atao Audio System, 10^e). Jeanne Grégoire (Banque Populaire) est la première femme : elle a coupé la ligne à 11h03’13’, en onzième position.

A 12h07, on était déjà en train de pointer le 29^e bateau sur la ligne d’arrivée et tous les grands favoris sont là, limitant relativement bien l’écart avec Gildas Morvan et conservant toutes leurs chances pour la suite. On note par exemple une belle brochette de gros bras entre la 15^e et la 20^e place : Eric Drouglazet (Crédit Maritime) est arrivé 15^e à 11h11’55’’, une minute et trois secondes avant Armel Le Cléac’h (Foncia-TBS, 16^e), qui précède d’une poignée de secondes le vainqueur 2004, Charles Caudrelier (Bostik). Erwan Tabarly (Thales) est lui aussi dans ce groupe, 19^e. Ils restent à ceux là trois longues étapes pour se refaire... Le suspense est donc entier même si Gildas Morvan et ses quatre suivants immédiats ont déjà marqué les esprits.

Bruno Ménard

 Gildas Morvan : « C’est vrai que je suis content de cette victoire. Cela met du baume au cœur. J’ai gagné pas mal de choses ces derniers temps, sur la Generali notamment. Mais sur La Solitaire, je n’ai gagné qu’une victoire d’étape depuis le début. J’attendais de remettre ça depuis longtemps. La grande satisfaction, c’est que je vais vite. Dès que je j’étais bord à bord avec un autre bateau et quelque soit l’allure, je l’ai passé : Cliptol Sport (Laurent Pellecuer, ndlr) au vent arrière, Groupe Bel (Kito de Pavant, ndlr) au reaching. Je me sens fort et le bateau marche très bien... Sur la dernière nuit, on a eu les conditions que j’adore. Dans la nuit noire, c’était un peu le karcher sur le pont, mais j’ai fait des pointes à 17 nœuds : un peu chaud, mais fabuleux ! »

 Jérémie Beyou : « On a eu une super étape. Gildas a fait sa course, il a vraiment bien navigué. Je suis content de ma nuit. Grâce à mon petit décalage dans l’est, le vent a adonné et j’ai pu envoyer le spi. Ce qui n’est pas le tout de le dire ! Il faut vraiment choisir le bon moment et surtout l’affaler au bon moment. Il faut savoir s’arrêter. Même si la victoire d’étape m’échappe, je suis content de cette place. Peut-être que j’aime bien être le Poulidor de la flotte. Et puis si je fais deux sur toutes les étapes, je ne serai pas loin de gagner la Solitaire ! »

 Laurent Pellecuer : « C’est une grande satisfaction d’être là. Je ne peux pas faire mieux qu’être heureux, je sais que je peux tenir les plus furieux du circuit et j’espère bien continuer sur cette voie. Je me suis bien reposé en Mer d’Iroise pour attaquer la dernière nuit. Sur cette étape, tout le monde marchait de front, il n’y a pas eu de longue échappée : on a disputé une grande course. »