Route du Rhum

Olivier Rabine prépare son Jumbo 40

« Sur le papier, Dominic Vittet fera sans doute figure de favori »

mardi 25 juillet 2006Redaction SSS [Source RP]

A 35 ans, le navigateur breton Olivier Rabine sera un des 30 concurrents de La Route du Rhum qui ont choisi les nouveaux bateaux de 40 pieds pour prendre le départ de la course mythique, en novembre prochain à Saint-Malo. Il ira au bout de son rêve de compétition transatlantique sur un voilier aux couleurs d’IXSEA. Il sera routé par Erwan Tabarly.


« Pour ma première traversée de l’Atlantique, je fais la Route du Rhum. Tant qu’à faire... » L’anecdote est amusante mais il ne faut pas s’y méprendre : Olivier Rabine est loin d’être un parfait inconnu dans le milieu de la course au large. A 35 ans, ce Breton de Lannion marié et père de deux enfants est un de ces dévoreurs d’écoute qu’on aurait très bien pu retrouver plus tôt sur un circuit professionnel, tant il a navigué en bonne compagnie. Voire devant très bonne compagnie comme dans les années 94 à 96, lorsqu’il finit trois fois deuxième de la Solo Télégramme, juste derrière, dans l’ordre, Laurent Massot en 94, Ronan Cointo en 95 ou encore Vincent Riou (le recordman du Vendée Globe) en 96.

Ces années là, Olivier Rabine bat des navigateurs devenus depuis des stars, comme Yvan Bourgnon, entre autres. « L’habitude de naviguer en famille sur un habitable, puis l’enchaînement des régates font que je naviguais vraiment beaucoup et que j’avais de bons résultats en solitaire et en équipage », sourit celui que la passion n’a jamais lâché, qui continue de régater dès que l’occasion se présente, en Mumm 30, en Melges, en Open 7.50, ou encore avec des valeurs sures du circuit Figaro Bénéteau comme Erwan Tabarly, Armel Le Cléac’h, Jérémie Beyou, Nicolas Troussel...

Fort de ces multiples expériences et de très bons résultats en solitaire, en 1996, Olivier Rabine est à un cheveu de conclure avec un sponsor pour une saison en Figaro. « Le projet avorte au dernier moment, alors je suis entré dans la vie professionnelle ». Il est aujourd’hui technicien en recherche et développement, spécialité fibres optiques. Il perd une première fois son emploi et se retrouve à se demander encore s’il doit être marin ou technicien. Sa rencontre avec les dirigeants du groupe iXCore qui l’embauchent est déterminante. Ce sera les deux ! « On partageait un même rêve de course au large... ils m’ont dit ok, on fait Le Rhum avec toi et après tu reviens travailler pour nous. J’ai trouvé un sponsor en même temps qu’un employeur ! » explique-t-il aujourd’hui.

En Jumbo 40

Et voilà comment Olivier se retrouve aujourd’hui à la tête d’un projet qui aboutira à Pointe à Pitre cet hiver, après avoir couru la plus prestigieuse des courses en solitaire. Le bateau ? Olivier Rabine a choisi de faire construire un 40 pieds, un monocoque de 12 mètres. Il s’agit d’un Jumbo 40 construit dans le chantier éponyme Jumbo Composites, à Trébeurden. « C’était comme une évidence, d’abord parce qu’on peut courir dans des courses d’envergure avec un budget raisonnable, de l’ordre de 300 000 euros et parce qu’ils me paraissent sans doute plus performants que les Pogo 40 qui seront nos grands adversaires pendant la Route du Rhum », explique le skipper. « On peut courir efficacement avec ces engins rapides qui ne coûtent pas plus chers qu’un croiseur de la même taille ».

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si cette toute nouvelle classe des 40 pieds débarque en force sur la Route du Rhum : pas moins de 28 navigateurs se sont inscrits dans cette catégorie qui fait couler beaucoup d’encre, et non des moindres : des valeurs sûres du Vendée Globe comme Joe Seeten et Benoît Parnaudeau ont fait le même choix, ou bien encore des habitués du Figaro comme Dominic Vittet ou Gildas Morvan.

« Sur le papier, Dominic Vittet fera sans doute figure de favori », prévient Olivier Rabine, « mais j’ai bon espoir de bien me comporter. On en saura sans doute plus sur les niveaux des uns et des autres après la qualification qui nous fait faire 1040 milles en solitaire, au départ de St Malo pour aller chercher un point à La Corogne, puis un autre aux Scilly, en août prochain ».

D’ici là, Olivier finit de mettre au point son bateau et s’entraîne d’arrache-pied sur d’autres Jumbo 40. Pour mettre toutes les chances de son côté, il le fait aussi en embauchant son ami Erwan Tabarly comme routeur.

Avantage encore : IXSEA - le bateau - va bénéficier du savoir-faire des sociétés du groupe iXCore, dans de nombreux domaines. « Il y a un vrai élan autour du bateau en interne », assure Olivier Rabine. Ainsi, le Jumbo 40 va bénéficier entre autres du savoir-faire d’EBS qui va faire l’installation électronique des communications et notamment installer un standard F pour que le navigateur puisse envoyer des images. Le chantier de grandes unités H2O- iXYard va fabriquer le moule de nouveaux safrans. Sodena va fournir tout le système de cartographie marine et de systèmes d’aides à la navigation. Enfin IXSEA va installer sur le bateau d’Olivier une centrale inertielle, « c’est un gyroscope à fibre optique » explique le navigateur, « ou si l’on préfère un compas ultra précis et moins perturbé qui permettra d’améliorer les performances du pilote automatique. » En un mot, le bateau IXSEA sera aussi un concentré de technologies appliquées à la course au large.

Le marin, lui, peaufine sa préparation. Olivier Rabine vient de participer à la course en équipage Skipper d’Islande, sur un autre Jumbo 40 qui a pris la deuxième place de cette épreuve entre Paimpol et Reykjavik. Heureux présage ?


Voir en ligne : Info presse Loïc Bauduin / www.ixfun.com



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