Déjà deux fois champions du monde et médaillés de bronze à Athènes dans une discipline où aucun équipage français n’avait brillé avant eux, nos staristes Xavier Rohart et Pascal Rambeau viennent de décrocher la 3^e place du Mondial organisé dans la baie de San Francisco. Malgré une préparation rognée par l’arrivée tardive de leur matériel, Xavier et Pascal auront joué crânement leurs chances jusqu’au bout dans la 6^e et dernière régate de ce championnat. A 8 points de Pepper et Williams à l’issue de l’avant-dernière manche, les français auront tout tenté pour renverser la situation. En terminant 3^e place de cette ultime manche, ils terminent finalement à seulement 4 « encablures » des nouveaux champions du monde et à 1 petit point du 2^e, les brésiliens Robert Scheidt et Bruno Prada. Les noms de ceux qui les précèdent – le néo-zélandais a excellé autant dans les disciplines olympiques qu’en Coupe de l’America et sa « majesté » Scheidt a été le « Pelé » du Laser – en dit long sur le niveau de cette discipline. En décrochant cette nouvelle médaille, Xavier Rohart et Pascal Rambeau confirment qu’ils seront parmi nos plus belles chances de médaille dans 22 mois à Pékin.

– Xavier Rohart (source Maguelonne Turcat) : « On s’est battu ! La différence qui a fait basculer ce championnat s’est passée pendant la manche 5 : au 2^e bord de près, on a voulu jouer la gagne au lieu de contrôler nos adversaires. Il y a des règles en régate, des choses écrites comme le contrôle… Dans ce championnat nous sommes montés en puissance régulièrement. Cela s’est joué sur des détails car entre une première et une 3^e place ce sont souvent des détails qui jouent. Et parmi ces détails, c’est sûr que l’arrivée tardive de notre container a joué. Mais nous sommes contents. Nous savons que nous possédons les moyens physiques, tactiques et que nous formons une vraie équipe avec notre coach. Ce podium le montre. Quand nous analysons le championnat des vainqueurs, je constate qu’ils sont mieux entrés dans le rythme. C’est un enseignement. Mais nous sommes vraiment dans le coup et c’est le principal ».

En direct avec Daniel Dahon, entraîneur de Xavier et Pascal

Daniel Dahon est non seulement l’entraîneur de Xavier et Pascal mais également un truculent conteur. Et un passionné qui nous raconte la dernière manche du championnat comme si vous y étiez !

« Voila, c’est fini ! Cette manche finale de la Gold cup fut largement à la hauteur de celle à laquelle nous avons survécu à Athènes (dernière manche des JO, ndr). Dans un autre style ....pour varier les plaisirs !

Pour cette dernière manche, la cause semblait pourtant entendue. Mais voilà, nos deux artistes préférés avaient une dernière fois décidé de prolonger le suspense !

Dans des conditions enfin conformes à la réputation du plan d’eau de San Francisco - vent enfin costaud(15/17 nds), froid, nuages, clapot et courant - Xavier et Pascal, remontés comme des pendules, relançaient leur chances en laissant sur le carreau, dès le départ, les deux excités, Pepper et Scheidt ! Les écarts sont vite importants et Xavier et Pascal caracolent en tête aux cotés des bateaux barrés par Loof et Percy qui cherchent à se réhabiliter auprès de leur groupies...avant de quitter la scène par la petite porte.
Du coup on se prend à y croire, alors que les conditions météo ne prédisposent guère les seconds couteaux à venir brouiller les cartes aux avant postes !

N’ayant rien à perdre, Percy et Loof s’échappent, ne laissant pas d’espoir à Xavier et Pascal de les intercaler avec leurs poursuivants.
Le suspense se prolonge très longtemps, trop longtemps même. C’est un long supplice de voir petit à petit, Scheidt et Pepper, un long moment distancés, doubler méthodiquement les quelques bateaux qui les séparent des Français impuissants, et confirmer tranquillement l’ordre établi la veille !
Superbe tentative quand même, crânement jouée par les Français, qui confirment un état d’esprit impeccable. Mais une tentative forcément très compliquée du fait de la domination du trio sur le reste de la flotte ce qui ne laissait que peu de chances de voir d’autres coureurs venir perturber un jeu final confidentiel, pour un podium... en quatre points !

Exceptionnel...à vivre !