« On a mis les gaz pour arriver assez vite à Vigo » souligne, ce mercredi matin, Fred Duthil. Le pilote Distinxion est content d’être enfin à Vigo. « Je me mets à la place de ceux qui vont arriver qu’aujourd’hui… » Effectivement les énormes écarts creusés par l’absence de vent sur le début du parcours entre La Rochelle et le Cap Ortegal font que de nombreux concurrents arrivent tardivement au vrai port d’arrivée de cette première étape. Mais il semble que l’organisation de la course ne change pas sa date de départ pour autant. « Ils ne reportent pas le départ en raison d’une fenêtre météo. Ils ne veulent pas prendre le risque de s’empétoler une nouvelle fois s’ils reportent de 24 heures… » explique Fred. La deuxième étape promet donc d’être bien difficile pour les organismes des marins qui arrivent épuisés en Espagne. Pour Nicolas Troussel, le leader de la course sur Financo, ce sera après deux bonnes nuits de sommeil que la course reprendra. Pour Fred Duthil, ce sera après une nuit et demie. Et pour de nombreux autres, après une nuit seulement… De plus, le programme est compliqué avec un passage de la pointe bretonne par 100 de coefficient de marée.

Quant à l’étape qu’il vient de disputer : « il n’y a pas grand chose à dire » annonce Fred, toujours déçu d’avoir vu partir Troussel sans rien pouvoir tenter pour le rattraper. « J’étais à 150 mètres de lui et, 24 heures plus tard, il avait 15 milles d’avance. Christian, lui aussi, est parti avec une risée. Et quand un skipper s’enfuie avec une risée… » Puis il y a eu les dernières heures de mer quand Fred a mené « Distinxion Automobile » sur une route nord quand Christian Bos (Région Midi-Pyrénées) et les autres sont passés à terre, lui faisant perdre tout chance de finir deuxième. « Le dernier jour, je suis parti au large. Je trouvais que c’était risqué de tirer des bords le long des côtes espagnoles. Mais sur la Solitaire, on n’a pas la position des autres et, après trois jours de mer, nos données météo ne sont pas très fiables. C’est un peu au petit bonheur la chance ! On ne peut donc pas contrôler les concurrents quand on est tout seul. Cela se joue au feeling ! Christian Bos, j’aurais pu le contrôler mais je l’ai perdu de vue sur un virement de bord. Je pensais de plus que les autres derrière moi étaient partis dans l’ouest chercher la bascule de vent qui n’est jamais arrivée. »

Troisième à une heure de Christian et une heure devant Erwan Tabarly et Jeanne Grégoire, l’employé du cabinet Polyexpert de Lorient avoue qu’il « n’est pas le plus à plaindre. Il faut être positif : être 3^e avec une heure d’avance sur le 4^e c’est bien ! Je suis passé à côté de la correctionnelle sur cette étape, mais j’ai assuré le coup. Et puis, cela va encore tourner beaucoup sur les deux prochaines étapes… Sinon, tout va bien ! aujourd’hui, je recharge les batteries en vue du départ demain vers Cherbourg. »

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