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Du grand large à la plage : Toute l’actualité des sports de glisse depuis 2000

TROPHEE JULES VERNE

Dernière chicane avant le cap Leeuwin pour Peyron et ses hommes

samedi 30 mars 2002

Le maxi-catamaran Orange continue de slalomer dans l’Océan Indien à la recherche du système météo idéal. " Nous devons en être à notre troisième système depuis le Cap de Bonne-Espérance lâche Hervé Jan à la vacation du jour. Lors de The Race avec Club Med, nous avions accroché un système dépressionnaire aux Iles Crozet qui nous avait emmené jusqu’en Nouvelle-Zélande ! ". Aujourd’hui, le géant Marseillais navigue dans 30/35 noeuds de vent de secteur Ouest et fait face à " trois trains de houles différentes ". Sous grand voile à trois ris et trinquette, il essaye de sortir ses étraves de cette mer croche-pieds et songe déjà à bien se positionner pour attaquer l’Océan Pacifique dans de meilleures conditions.

" Nous avons commencé la nuit avec une mer bien ordonnée qui nous permettait d’aligner les milles déclare Bruno Peyron. Mais en nous recalant vers le sud-est comme c’était prévu, nous avons retrouvé une mer croisée qui nous a obligé à lever le pied ". Car comme le rappelle Bruno et comme l’explique Hervé Jan à la vacation radio : " Avec un vent de 25 noeuds et sur une mer plate, ces bateaux là peuvent aller à la vitesse Vitesse #speedsailing du vent. Mais avec une mer formée, tu es obligé de t’adapter à l’état de la mer si tu ne veux pas tout casser ". De ce fait, le géant Marseillais lève le pied. Il réduit la voile, passe de grand voile à deux ris/trinquette à grand voile à trois ris/trinquette, se faufile entre deux zones de vents estimés à 50 noeuds mais subit donc une mer croisée bridant ainsi ces formidables capacités.

Mais il n’empêche que le maxi-catamaran Orange tutoie les 500 milles quotidiens depuis hier et pointe, ce matin à 8 heures, à 520 milles de la longitude du Cap Leeuwin, le deuxième grand cap à laisser à bâbord (sur la gauche). Ainsi la longitude du cap Australien devrait être coupée demain en fin de matinée et le temps de référence établit par Enza (Peter Blake) en 1994, soit 29 jours et 16 minutes, pourrait être battu de quelques heures. Il suffit pour cela que le maxi-catamaran Orange coupe cette ligne imaginaire avant lundi 1er avril à 1h37 du matin (soit dimanche 31 mars à 23h37 TU) pour enlever ce nouveau " record Record #sailingrecord " après celui établi entre Ouessant et le Cap de Bonne-Espérance. Mais, même si ce point de passage reste mythique, Bruno ne le relève pas particulièrement et semble plus soucieux de bien se positionner pour la suite des opérations soit l’Océan Pacifique. Il vise un " way-point idéal " qu’il positionne entre le 50 et 52 degrés Sud dans le sud de la Tasmanie et fait référence aux belles trajectoires tendues de ces confrères de The Race qui se déplaçaient à la vitesse Vitesse #speedsailing des dépressions... " Mais la normalité en matière de météo n’existe pas conclue le multi cap-hornier Hervé Jan. Et c’est le lot quotidien de tous les marins du monde...".

Ils ont dit :

Bruno Peyron : " En 1993 avec Commodore, nous avions eu deux jours très difficiles en entrant dans l’Océan Indien. Nous avions eu une fissure de trois mètres dans notre bordé et c’est au même moment que Peter Blake avait abandonné. Mais je n’ai pas souvenir d’avoir eu une mer pourrie aussi longtemps et c’était moins compliqué que ce que l’on a actuellement ! "

Hervé Jan : " C’est vrai nous avons eu des conditions météo très ennuyeuses et jamais, nous n’avons eu de belles successions de dépressions. Il y avait une dépression en haut et une autre plus bas, un anticyclone qui grossissait derrière avec des dorsales intercalées entre tout cela... Pas vraiment simple ! "

Pierrick Garenne / Mer & Média



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