Sea, Sail & Surf news

Du grand large à la plage : Toute l’actualité des sports de glisse depuis 2000

TROPHEE JULES VERNE

Orange ralentit au bord des cinquantièmes

dimanche 7 avril 2002

Un dimanche au sud du sud. Un grand catamaran qui fonce aux confins du plus grand océan de la planète. Et 13 hommes appliqués, comme au premier de leurs 36 jours de course, à donner au géant Orange le meilleur de son précieux carburant, le vent, l’air, si capricieux depuis Ouessant, cette fameuse pression barométrique qu’il faut chercher, chasser et parfois éviter aussi. Le Pacifique est une vaste cuve à brasser les masses d’air. Bruno Peyron s’y engouffre avec une joie étrange et personnelle, avec inquiétude et espoir, avec envie et impatience de revoir les " merveilles ", les moments rares d’un voyage à grande vitesse Vitesse #speedsailing dans l’inconnu.

La journée sera belle. La dorsale anticyclonique franchie cette nuit n’a que peu ralenti Orange. "Un peu de près cette nuit seulement" reconnaît Peyron. La rotation des vents au Nord a bien eu lieu et le géant Marseillais en a goulûment profité, accélérant cap au Sud-Sud Est, bâbord amure et tout dessus. Bien sûr, avec le forcissement annoncé, il a fallu réduire, et en quelques heures, toute la gamme de voilure a été descendue par un équipage toujours aussi tonique ; grand voile et gennaker sont ainsi devenus grand voile 1 ris et solent, puis 2, puis 3 ris et trinquette. Voilure réduite, et vitesse Vitesse #speedsailing maîtrisée.

"Après quelques surfs à 32 noeuds, nous maintenons à présent une vitesse Vitesse #speedsailing stable entre 22 et 24 noeuds sur la route " décrit le skipper marseillais. "Le bateau est à présent bien allégé de quelque 1 500 kilos de nourriture et carburant consommés. Il est plus maniable et plus facile à positionner sur les vagues." Le temps est humide et le front chaud a apporté son lot de nuages et quelques précipitations.

Orange infléchit à nouveau sa course vers le grand sud. Il lui faut trouver un passage sous les hautes pressions qui campent paresseusement entre 50 et 60 degrés sud. En son nord, les vents seront contraires. Il faut passer en dessous, au portant dans des vents d’Ouest forts, avec de belles vitesses favorisées par une longue houle enfin organisée. Nouvelle équation météo pour Peyron et ses hommes, nouveau calcul de trajectoires et nouvelles appréhensions, car par 60 degrés de latitude sud s’étend le royaume des icebergs et autres growlers. Avec les nuits sans lune qui se présentent, Orange ne s’attardera pas et remontera vite au Nord Est, vers le Cap Horn, porte de sortie mythique du grand sud que Peyron envisage de franchir dimanche prochain.

Bruno Peyron :"Les conditions de mer sont vraiment agréables depuis notre entrée dans le Pacifique. La houle est bien régulière, avec 3 mètres de creux environ. Nous avons retouché du vent cette nuit et l’accélération a été brutale. Bien que nous soyons très avancés dans l’année, les températures sont encore clémentes. Nous surveillons la température de l’eau et sommes vigilants aux glaces. Nous connaissons les zones à risque et n’entrerons pas en terrain miné."

Denis van den Brink / Mer & Média / Orange

Voir la carte du tour du monde : Orange autour du monde



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