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Peyron : " C’est une vraie course contre la montre ! "
jeudi 18 avril 2002 –
Le maxi-catamaran Orange continue de gagner dans le nord-est. Et si l’on trace une ligne droite entre Buenos Aires (Argentine) et l’archipel de Tristan da Cunha, le géant Marseillais se trouve exactement à 1600 milles dans l’est de la capitale argentine et à 600 milles dans l’ouest des îles annexées par les britanniques depuis 1816. Le vent est actuellement de 20 noeuds de nord/nord-ouest et le bateau file au près bon plein sur une mer assez plate. Il profite actuellement des vents générés par une dépression qui est en train de s’échapper vers le sud et qui passe sur l’arrière du bateau.
" De toutes les façons, nous n’avions pas beaucoup de choix déclare Bruno à la vacation. A gauche, il y a la dépression avec des vents de plus de 40 noeuds et à droite, il y a l’anticyclone et il est impossible d’en faire le tour tellement il est gros. Donc, nous allons devoir le traverser. Nous pensons que nous serons dedans dans la journée de demain. Le vent va progressivement mollir en restant au près, puis il va falloir traverser le ventre mou de l’anticyclone avant d’en toucher les vents portants de la bordure Est ". Le scénario semble, lorsqu’on l’évoque, assez simple. Mais sur l’eau : c’est une autre paire de manche...
En effet, sur l’eau, il faut à la fois privilégier la vitesse Vitesse #speedsailing et surveiller en permanence l’évolution des fichiers vents envoyés deux fois par jour via la terre et le baromètre qui indique les moindres changements de pression atmosphérique. " C’est une vraie course contre la montre ! " lâche Bruno, qui sait que la partie difficile devrait être pour demain. " Mais l’avantage, c’est que ces bateaux ne demandent pas beaucoup de vent pour continuer à avancer. C’est vrai que cet anticyclone est gros mais il y devrait y avoir du vent à l’intérieur ! ".
Et si l’évolution de la situation est sous haute surveillance, l’équipage a pu apprécier depuis aujourd’hui un radical changement de température puisque l’eau est passée de 6° il y a quelques jours à 16° aujourd’hui. De plus, le vent de nord qui souffle sur la zone est plus chaud, ce qui a permis à l’équipage d’enlever la deuxième couche de polaire et de retrouver un rythme de vie un peu plus " normal " : " j’ai même repris la lecture d’un livre que j’avais laissé tomber en entrant dans le Sud déclare Benoît Briand. Le quart de cette nuit a été magnifique avec une nuit étoilée. C’est notre première belle nuit depuis que nous sommes sortis du Sud. Le ciel était bas et gris auparavant. J’ai même pu barrer en prenant comme repère une étoile. On pourrait presque se croire dans le Golfe de Gascogne... ".
Pierrick Garenne / Mer & Média / Orange
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