Class40
Transat Québec Saint-Malo : Après 7 jours de course, avantage aux Sudistes Nebout, Delahaye, Attwell
mardi 9 juillet 2024 –
La septième journée de course s’achève pour l’ensemble des protagonistes de la 10e édition de la Transat Québec Saint-Malo. 23 Class40 et 4 grands voiliers réunis dans la Classe Gerry Roufs sont parvenus à s’extirper des pièges du Saint Laurent, des calmes de son golfe et des brouillards de Terre-Neuve.
Point d’abandons à déplorer, sauf peut-être celui de l’italienne Claudia Conti, équipière à bord du voilier 100% féminin d’Amélie Grassi (La Boulangère Bio) blessée et évacuée hier matin vers Saint- Pierre et Miquelon. Les marins ont entamé depuis l’autre morceau de bravoure de cette course d’Ouest
en Est, les 2 000 milles d’océan Atlantique à parcourir jusqu’à Saint Malo. Et le visage qu’offre en ce début d’été l’Atlantique Nord est tout sauf conventionnel, au point d’imposer aux navigateurs des choix de route drastiquement opposés, et d’offrir aux observateurs l’image d’une flotte éclatée sur près de 400 milles en latitude. Causes de tout ces chambardements, des zones de hautes pressions en évolution sur la route des concurrents, que d’aucuns ont choisi de contourner par le Nord, à l’instar d’Alla Grande Pirelli (Ambrogio Beccaria), grand animateur du début de course et qui prolonge son bord au Nord Est par plus de 49 degrés de latitude Nord. Inversement, nombre de protagonistes, au premier rang desquels Vincent Riou (Pierreval - Fondation Goodplanet) espèrent trouver loin au Sud des vents portants en glissant sous les hautes pressions, cap sur les Açores et la bordure Sud d’une dépression en circulation aux abords de l’archipel Portugais. On le voit, au bout d’une semaine d’efforts, les équipages de la Transat ont radicalement basculé dans cette autre réalité de la course, plus stratégique, faite de paris et de prises de risque sur l’immense échiquier Atlantique.
Deux régates en une !
Cette fois, les jeux semblent faits. A l’exception peut-être de trois des grands voiliers de la classe Gerry Roufs, Uship pour enfants du Mékong (Patrick Isoard), Kriter VIII Lycée mar2itime (Wilfrid Clerton), El Unicornio (Georges Leblanc) et le seul Class40 Alternative sailing -Construction du Belon (Mathieu Jones), tous les acteurs de la Transat se sont à corps perdus jetés dans leur option de route. Le Nord pour 8 d’entre eux, accompagnés du leader du Groupe Gerry Roufs, le grand VOR 70 Atlas Ocean racing de Gilles Bardot, et le Sud pour 13 autres voiliers emmenés par Amarris (Achille Nebout), tout heureux de reconquérir pour l’occasion son fauteuil de leader. Julia Virat et les filles de Femina Ocean Challenge - Equinoxe ferment la marche à
plus de 230 milles, dans une situation météo différente de celle des leaders, et qui lui imposera à n’en pas douter un tout autre choix de route. La Transat Québec Saint-Malo nous offre ainsi, au terme de 7 jours
d’une intense bagarre au contact, deux régates en une. Avantage pour l’heure aux Sudistes. Achille Nebout, Fabien Delahaye (Groupe Legallais) et l’autre équipage Normand de Pierre-Louis Attwell (Vogue avec un Crohn) apparaissant en haut des très provisoires classements dans un mouchoir de poche, avec à leur vent Amélie Grassi (La Boulangère Bio) et sous leur vent, Vincent Riou. Côté Nordiste, un casting là encore haut
de gamme, dans le sillage d’Ambrogio Beccaria.
Ce deuxième dimanche de course est placé sous le signe du ballotage entre les grandes options. La traversée des centres déventés des hautes pressions a coupé le bel élan et les hautes vitesses observés depuis Terre Neuve. La guerre des nerfs est, à n’en point douter, à son paroxysme chez les navigateurs arc-boutés sur leurs fichiers météos. Qui du Nord ou du Sud redémarrera en premier ? Quelle route s’avérera à terme la plus rapide vers l’Europe ? Ce sont là tous les enjeux d’une transat plus indécise que jamais, sur un terrain de jeu Atlantique plus perturbé que jamais, où évoluent à grandes vitesses toutes sortes de systèmes météos qui défient toute logique et mettent aux supplices les navigateurs. Jusqu’au bout, la transat Québec Saint-Malo 2024 va s’écrire à grands fracas de rebondissements et de surprises.
Les mots du large :
Keni Piperol - Captain Alternance
« Enfin en Atlantique ! C’est cool ! La vitesse est au rendez vous... »
Erwan Le Draoulec - Everial
« Du soleil, enfin ! On est sous spi et ça glisse sous le soleil. Tout va bien. On est à fond... avant la prochaine molle. »
Pierre-Louis Attwell - Vogue avec un Crohn
« On se bat pour remonter les échappés de Terre-Neuve. On a retrouvé hier le soleil et des vitesses élevées. On a fait notre choix de route au Sud. Il y aura du suspens jusqu’au bout, c’est certain ! »
William Mathelin-Moreaux - Dékuple
« On a enfin touché du vent hier. On a bien tartiné sous Spi et sous le so2leil. On est toujours au contact. La route est longue et il suffit de se battre. Les conditions étaient géniales toute la journée de samedi. »
Des nouvelles de : Femina Océan Challenge
Solène Roland s’est blessée en chutant dans le bateau : elle a pris un coup au coccyx et à une côte. Après avoir fait le point avec elle, évaluer la douleur, prendre un avis médical et informer la direction de course, Solène souhaite continuer et se rendre jusqu’au bout.
Outre la douleur il n’y a pas de risque d’empirer la situation si elle continue. L’équipage a pris la décision de continuer ainsi et reverra donc la façon de travailler à trois afin de diminuer la surcharge des manœuvres et rester sécuritaire jusqu’au bout.
Voir en ligne : Cartographie