Class 40 | St Malo
40’ Malouine Lamotte : Yoann Richomme et son équipage s’imposent au classement final
dimanche 18 septembre 2022 –
Après deux premières courses hier, les 31 équipages du Trophée LODIGROUP ont disputé un parcours côtier de 17 milles au large de Saint-Malo, ce dimanche. Une fois encore, le vent s’est montré assez instable en force et en direction. Une fois encore les marins ont donc du faire preuve d’opportunisme. Bien inspirés et incisifs, Yoann Richomme et ses hommes ont impeccablement bien tiré leur épingle du jeu, dominant cette ultime régate de bout en bout malgré les attaques répétées de leurs adversaires. Déjà premiers au classement provisoire à l’issue de la première journée, le vainqueur en titre de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe et sa bande ont ainsi enfoncé le clou pour finalement l’emporter devant Martin Le Pape (Fondation Stargardt) puis Corentin Douguet (Quéguiner – Innoveo), par ailleurs grand vainqueur de la 40’ Malouine LAMOTTE.
Le vent s’annonçait un peu timide ce dimanche en baie de Saint-Malo. Un flux de secteur ouest nord-ouest pour 6-9 nœuds a toutefois permis au comité de course du Trophée LODIGROUP de lancer un côtier de 17 milles entre la cité d’Aleth, Saint-Servantine et l’Atterrage. Une course très tactique menée du début à la fin par l’équipage de Yoann Richomme. « On a pris un super départ et du coup on est parti en tête. La régate ne s’est évidemment pas jouée que là mais ça nous a bien facilité la tâche pour la suite car ainsi on n’a jamais été gênés par les autres », a relaté le skipper de Paprec Arkea, soulignant le joli travail à la tactique d’Achille Nebout, récent troisième de la Solitaire du Figaro. « Il nous a fait une super stratégie. Notre gros coup c’était le départ, mais ensuite il y a aussi eu un joli coup à faire sur la remontée au près, avec une rotation du vent à aller chercher. Ça n’a jamais été évident de se placer car le vent était hyper instable, comme lors des jours précédents, et il y avait pas mal de courant. Au final, ça fait pas mal de jeu et c’était génial », a détaillé le navigateur qui tire un bilan plus que positif de sa course avec, d’une part, une deuxième place sur la grande course de la 40’ Malouine LAMOTTE et, d’autre part, cette victoire sur le Trophée LOGIGROUP. « On découvre le bateau. On apprend à le faire marcher dans le petit temps et on est hyper contents de voir qu’il est très polyvalent. Le bilan du week-end est super satisfaisant. On est dans le coup, il ne faut pas se le cacher. On est à un mois et demi du Rhum. On a encore un petit peu de préparation à faire mais on était venu ici pour chercher les dernières réponses pour notre préparation et faire de la régate entre potes et il se trouve que le contrat est rempli. Ça a vraiment été un super moment ! », a ajouté Yoann Richomme qui signe, ce dimanche, une toute première victoire à bord de son nouveau Lift V2 aux couleurs de Paprec Arkea.
« Très plaisant et très instructif avant le Rhum »
« Ça a été une très belle manche aujourd’hui. On est plutôt contents car on a réussi à tirer notre épingle du jeu pour faire une place de troisième et garder notre deuxième place au classement général du Trophée LODIGROUP », a commenté de son côté Martin Le Pape qui, pour mémoire, pointait à égalité de points avec le leader à l’aube de cette ultime régate. « Sur l’ensemble de la course, on a globalement eu de bonnes sensations. Le fait d’avoir Vincent Riou à mes côtés sur ces manches en équipage m’a éclairé sur certains réglages de voiles et d’autres petits trucs qui ont fait augmenter le niveau général du bateau, ce qui est vraiment bien dans l’optique du Rhum », a ajouté le skipper du Clak40 Fondation Stargardt qui a, pour sa première course sur son bateau, confirmé qu’il était indiscutablement un sérieux client pour la transat à venir. Même chose pour Corentin Douguet qui a, pour sa part, frappé fort en remportant la grande course de la 40’ Malouine LAMOTTE en solitaire vendredi, avant de s’octroyer la troisième place du Trophée LODIGROUP cet après-midi. « Le côtier d’aujourd’hui a été plutôt sympa. Il s’est passé des choses. C’était intéressant. Pour ce qui nous concerne, on regrette le fait d’avoir pris une algue dans la quille juste au moment du départ et de ne pas avoir réussi à trouver de solution pour nous en débarrasser. Cela nous a un peu gênés en vitesse et au final on est contents d’avoir réussi à terminer quatrièmes du jour et ainsi finir troisièmes du Trophée », a détaillé le skipper de Quéguiner – Innoveo, ravi, lui aussi de son épreuve. « On a vu des choses sur le bateau et ça a vraiment été instructif. Ça a été un vrai plaisir de régater et de le faire avec les copains ce week-end. Le bilan est très positif en termes de performances », a terminé Corentin Douguet qui, comme l’ensemble de ses adversaires, attaque désormais clairement la dernière ligne droite avant la Route du Rhum – Destination Guadeloupe dont le coup d’envoi est programmé le 6 novembre prochain.
Ils ont dit :
Jules Bonnier (Nestenn – Entrepreneurs pour la Planète) : « Aujourd’hui, c’était vraiment cool. On a fait un bon premier bord et on a ainsi démarré la course dans le groupe de devant avant que ça distribue un peu au près. On a bien débuté et bien fini ce louvoyage mais entre les deux, on a eu une phase un peu compliquée. Au portant, on a fait une bonne option et on a repris pas mal de places. Au reaching, on s’est retrouvé à la bagarre avec Lamotte – Module Création, Inter Invest et Sogestran – Seafrigo. On a tenté un truc mais qui n’a pas marché. Quoi qu’il en soit, on a pris énormément de plaisir. C’était le but sur ces régates en équipage, même si on n’a pas toujours fait les bons choix. Sur la grande course en solitaire, le bilan est aussi assez positif. J’ai bien été dans le rythme sur le long bord de près jusqu’au premier way-point et j’ai joué dans le groupe de devant. Idem au portant. J’ai réussi à tenir les bateaux les plus récents au reaching mais j’ai fait une petite boulette avec mon spi à l’arrivée dans le Grand Jardin. Tout cela m’a bien mis en confiance sur le plan de la vitesse. C’était super de régater à plus de trente bateaux et super aussi de jouer des coudes à la maison à Saint-Malo ! »
Maxime Cauwe (#onestlarge) : « Les conditions étaient super sympas et on a pu régater sur un parcours un peu long. D’un point classement, ce qu’on a fait n’est pas fou-fou. On a eu un peu de mal au début et ensuite c’est parti par devant. Le but, sur ce Trophée LOGIGROUP était de naviguer avec les copains et de s’amuser. De ce point de vue, l’objectif est largement atteint ! La 40’ Malouine LAMOTTE est une super course, avec un super format. L’épreuve offshore a été super intéressante. On a pu tester toutes les voiles et voir les petits trucs qu’il reste à faire sur le bateau. Tout est globalement positif. La course m’a vraiment permis de réviser mes gammes une dernière fois avant la Route du Rhum en mode « compète ». L’organisation était vraiment trop. Tout était vraiment parfait. »
François Jambou (A l’aveugle) : « C’était ma première course avec le bateau et cela m’a permis d’apprendre à mieux le connaître et à mieux le faire marcher avant la Route du Rhum. Cela m’a aussi permis de valider pas mal de choses sur le plan technique après un récent chantier. C’était également génial de participer aux régates en équipage avec Nicolas Rondouin, récemment sacré champion d’Europe de Blind Sailing. C’est vraiment impressionnant de voir tout ce qu’il arrive à saisir. Lorsque l’on navigue à ses côtés, on oublie totalement son handicap. Il entend quand un bateau nous double, il comprend vraiment tout ce qui se passe. Il est à la fois très volontaire et passionné, mais aussi très autonome. Ça a été un plaisir de l’avoir à bord à l’occasion de ce Trophée LOGIGROUP. Ce type d’épreuve permet de créer une dynamique d’équipage unique, centrée sur le partage. Ça a vraiment été une super expérience ! »
Florian Gueguen (Dopamine Sailing Team) : « On a eu du petit temps pour commencer aujourd’hui et c’était plutôt bien car cela a l’avantage de niveler un peu les performances des bateaux. Cela met un peu tout le monde à armes égales. Les différences entre les bateaux récents et ceux d’ancienne génération sont moins flagrantes. C’est plus stimulant. La course du jour était assez technique, avec davantage de jeu dans les cailloux que les précédentes. Il a aussi fallu enchaîner les empannages sous spi. Il y avait, par ailleurs, vraiment du gain à faire entre les courants du large et ceux de la terre. On a vu de gros écarts de caps entre les équipages, notamment lors de la remontée au près où rien n’était écrit car c’était pile au moment de l’étale. C’était vraiment cool car très intéressant sans être la loterie. Je regrette que la grande course n’ait pas eu lieu dans les îles anglo-normandes cette année mais c’était encore une fois vraiment une belle épreuve. »