Tour du monde en équipage
Ocean Globe Race 2023 : Pen Duick VI mené par Marie Tabarly a remporté la dernière étape à Cowes
vendredi 12 avril 2024 –
Pen Duick VI (14), skippé par Marie Tabarly, a remporté les honneurs de la dernière étape de la première édition de la McIntyre Ocean Globe Race – et dans les jours à venir, pourrait bien s’emparer du classement général de l’OGR ! À l’heure prévue, le magnifique ketch bermudien de 73 pieds à la coque noire, vénéré par les marins du monde entier, a franchi la ligne d’arrivée du Royal Yacht Squadron à Cowes, au Royaume-Uni. Avec Marie à la barre, à la tête de son fidèle équipage, il semblait tout à fait normal que ce voilier, skippé par son père Éric Tabarly lors de la Whitbread de 1973, remporte les honneurs de la ligne d’arrivée avec autant de style. Avec près de deux jours d’avance sur son plus proche rival, L’Esprit d’équipe FR, la domination de Pen Duick VI sur cette dernière étape est incontestable.
Dans 12 nœuds de vent, Marie, le second Tom Napper et les dix membres d’équipage, tous déterminés à bord, semblaient à la fois soulagés et immensément fiers de leur exploit. Marie avait déclaré dès le début que Pen Duick VI s’illustrerait dès l’apparition du vent et elle avait raison. Pour cette dernière étape, la stratégie de Marie était “d’aller vite, vite, vite et d’accélérer à la fin”. Une stratégie clairement gagnante !
Une fois au ponton après un accostage difficile à Trinity Landing en raison des courants extrêmement forts, Marie a parlé avec passion de son tour du monde.
Il y a eu tellement de moments marquants. Je me souviens que nous allions vite, dans 55 nœuds de vent et qu’il y avait des dauphins qui sautaient sur les vagues. Dans 55 nœuds ! Fou. Je me souviens d’avoir couru très près de Translated 9 et de Maiden et d’avoir pu les voir. Puis toutes les discussions entre potes, quatre fois par jour à la radio, elles vont me manquer. Il y a beaucoup trop de moments, tellement de moments incroyables
MARIE TABARLY, SKIPPER DE PEN DUICK VI.
Pour la dernière étape, la stratégie de Marie était de « aller vite, vite, vite et d’accélérer à la fin ». Manifestement, une stratégie gagnante ! Crédit : Tim Bishop/PPL.
Elle a également expliqué à quel point son équipage a été fantastique tout au long de la course.
Je suis très, très fière de mon équipage. J’ai 21 personnes extraordinaires, de bons êtres humains, avec qui tu veux passer du temps. C’était exactement ce que j’avais prévu avec eux, pas de surprise, tout était parfait.
Mais ce sont aussi les autres équipages de la flotte OGR qui resteront à jamais gravés dans la mémoire de Marie.
Je pense à Translated 9, c’étaient mes meilleurs ennemis. Je leur ai dit au début que je serai leur pire cauchemar et il s’est avéré qu’ils étaient mon pire cauchemar. Nous étions quatre, entre Spirit of Helsinki, Maiden et Translated 9, avec qui nous nous sommes très bien battus. Ce fut un honneur et un plaisir de naviguer contre eux. Mais ce soir je pense à Translated 9. J’ai été proche avec les gens de cette course, c’est extraordinaire. Je ne réalise toujours pas que c’est fini. Je me sens comme si ce n’était qu’une des étapes.
Alors qu’ils étaient leader en iRC, Translated 9 ITL (09) ont été contraints de se dérouter vers Madère pour réparer des fissures dans leur coque.
L’Océan Globe Race a été une aventure fascinante et elle va devenir de plus en plus intéressante ! Avec le doublé de Pen Duick VI pour l’étape 4, l’attention se porte désormais sur le classement IRC de l’Overall Race. Pen Duick VI occupe actuellement la deuxième place du classement IRC de l’Overall Race, à 19 heures de Triana FR (66). Mais Triana a encore 1350 milles à parcourir avant de franchir la ligne d’arrivée. Les prévisions annoncent des vents faibles qui ralentissent sa vitesse moyenne. Elle doit maintenir une vitesse moyenne de 4,9 nœuds jusqu’à l’arrivée pour conserver son avance en IRC sur Pen Duick VI. Une vitesse inférieure pourrait permettre à Pen Duick VI de remporter le prix IRC tant convoité de l’OGR (Overall IRC PRIZE).
Alors qu’ils célèbrent maintenant leur succès, ils vont également réfléchir à ce qu’ils ont accompli. La course autour du monde, qui célèbre le 50e anniversaire de la première course Whitbread, s’est avérée difficile pour le voilier, le skipper et l’équipage. Et cela n’a pas toujours été le cas pour Pen Duick VI.
Parti en septembre dernier de Southampton au Cap, l’étape 1 s’est avérée difficile pour le voilier historique. À la fin de l’étape, une enquête a révélé que le sceau de sécurité d’une sacoche de téléphone de l’équipage avait été brisé, ce qui a entraîné une pénalité de 72 heures sur les résultats de Pen Duick VI. Après cet ajustement, le bateau s’est classé 4e en ligne d’honneur et 7e en IRC. Marie et son équipage étaient déterminés à améliorer ces résultats.
L’étape 2, du Cap à Auckland, s’est avérée plus fructueuse, avec une 2e place en ligne d’honneur et une 5e place en IRC. C’est au cours de l’étape 3 que Pen Duick VI a vraiment montré ce dont il était capable, arrivant à Punta del Este premier sur la ligne et deuxième en IRC.
Mais une fois de plus, Pen Duick VI a fait la une des journaux après avoir eu un homme à la mer au début de l’étape 4 à Punta del Este. Le membre d’équipage impliqué a été récupéré en quelques minutes et aucun blessé n’a été signalé. Pen Duick VI n’a pas encore fourni d’informations sur cet incident. À ce jour, il s’agit de la seule situation d’homme à la mer sur l’ensemble de l’OGR.
Le départ de Punta del Este à Cowes a été lent pour toute la flotte. Ce fut un long combat et Marie a récemment admis que, tout à fait compréhensiblement, elle et son équipage étaient fatigués. Cependant, ils étaient déterminés à tout donner lors de cette dernière étape et à terminer à Cowes – haut lieu de la voile et des marins :
Le bateau qui gagnera ce tour du monde sera celui qui arrivera à bon port, ayant trouvé le bon équilibre entre solliciter le matériel et l’équipage, tout en les préservant. En d’autres termes, il faut savoir être à la fois sur le frein et sur l’accélérateur. Pour la première fois, je ressens un certain soulagement à l’idée d’arriver. Je pense que je suis épuisée physiquement, émotionnellement et nerveusement. Il reste encore du temps, mais Pen-Duick VI est nettement en meilleure forme que moi.
MARIE TABARLY, SKIPPER OF PEN DUICK VI.
Elle a également souligné comment elle et son équipe ont donné leur maximum dans les dernières miles nautiques, inspirés par les mots suivants :
C’est sur scène que Jimi Hendrix a cassé ses guitares, pas ailleurs.
A DÉCLARÉ MARIE.
Don McIntyre, fondateur de l’OGR, est ravi de voir un yacht emblématique de la Whitbread, avec un tel pedigree nautique, et un skipper ainsi qu’un équipage aussi brillants franchir en premier la ligne d’arrivée de cette OGR inaugurale.
La riche histoire de Pen Duick VI en matière de courses autour du monde remonte à 1973 et à la première course Whitbread – Aujourd’hui, Marie et son équipage ont réalisé un rêve et réécrit l’histoire ! Soigneusement planifiée et orchestrée pendant de nombreuses années avec passion et détermination totales sur l’eau, Marie et son puissant équipage ont terminé la quatrième étape en tête. Qui sait, Pen Duick VI pourrait bien remporter la couronne IRC. Chaque participant a une histoire qui explique comment et pourquoi, mais celle-ci est tout simplement incroyable ! Bravo Marie et à tous les membres de l’équipage et de l’équipe. Le monde vous regarde et vous êtes une source d’inspiration pour beaucoup
DON MCINTYRE, FONDATEUR DE L’OGR.