24e La Boulangère Mini Transat
Luca Rosetti [1er Serie] : "Ce n’est pas rien de gagner la Mini Transat !"
dimanche 12 novembre 2023 –
Depuis son arrivée victorieuse dans la deuxième étape à 1h26 (heure de Paris) la nuit dernière, Luca Rosetti (998 – Race = Care) n’avait pas d’autres choix que d’attendre, montre en main, que ses concurrents directs se présentent sur la ligne avec des écarts suffisamment importants pour combler le retard que lui-même avait cumulé lors du premier acte pour connaitre son classement final. A la mi-journée ce dimanche, le doute s’est enfin levé et le marin a reçu la confirmation (avant jury) de sa victoire dans cette 24e édition de La Boulangère Mini Transat dans la catégorie des Série. Le contrat est ainsi pleinement rempli pour l’Italien qui devient le huitième étranger et le deuxième représentant de son pays à remporter l’épreuve après le talentueux Ambrogio Beccaria !
Ça y est, le verdict est tombé : Bruno Lemunier (893 – Kalisto & Aérofab) et Michaël Gendebien (921 – Barillec Marine – Actemium), avec qui vous étiez en ballotage pour la victoire termineront finalement derrière vous. Que ressentez-vous ?
« C’est relativement indescriptible. Ces dernières heures, c’est vrai que j’ai passé du temps à regarder ma montre et à faire quelques calculs mais cela ne m’a toutefois pas stressé plus que ça. J’avais déjà la satisfaction de la manière dont j’ai géré ma course et par ricochet le sentiment du travail bien fait, ce qui était essentiel pour moi. Après ma première Mini Transat en 2019, j’avais fait le choix de relancer un projet mais cette-fois, pleinement axé sur la performance plutôt que sur le côté aventure. Je venais avec des ambitions fortes et je ne cachais pas mes objectifs de victoire. Sur la première étape, j’ai montré que j’étais dans le match. J’ai longtemps mené la flotte avant se subir les aléas de la météo sur la fin du parcours et de payer cher mon option Est, comme de nombreux autres. Sur la deuxième, j’ai vraiment fait la différence. J’avais de bonnes sensations. Par moments, je me suis même littéralement senti en état de grâce. Tout s’est globalement bien enchaîné et je n’ai pas eu de gros pépins techniques. Bien sûr que j’ai connu quelques moments difficiles. C’est normal lorsque l’on passe 14 jours seul en mer. Il y a eu des doutes, des instants de solitude, mais au fond, ce sont des choses que l’on vient aussi chercher lorsque l’on se lance dans une telle entreprise. »
On sent beaucoup de joie contenue…
« Sans doute. Ce n’est pas rien de gagner la Mini Transat ! Si je regarde derrière moi et que je vois tous les sacrifices que j’ai fait pour en arriver là, c’est finalement assez incroyable. Cette victoire, c’est une belle récompense ! Ce que je ressens n’est pas facile à exprimer. C’est le cas en en italien et ça l’est plus encore en français pour moi. Je ne pouvais pas espérer boucler mes quatre années passées sur le circuit des Mini 6.50 de plus belle façon ! »
Au départ de La Palma, vous comptiez 15h05 de retard sur le leader, le Belge Michaël Gendebien. Dans quel état d’esprit aviez-vous pris la mer ?
« J’avais bien conscience qu’un tel écart n’était pas neutre mais je le relativisais. Il n’était finalement pas si grand à l’échelle de l’Atlantique, mais je savais néanmoins que le scénario météo allait conditionner pas mal de choses. Si les alizés avaient été établis dès le début, on se serait tous engagés sur l’autoroute des alizés et ça aurait une course de vitesse dans laquelle il aurait été impossible de vraiment faire la différence. Là, quand j’ai compris qu’après El Hierro, deux options stratégiques se dessinaient, j’ai su que j’avais ma chance. Comme j’avais bien navigué sur la première étape et que cela ne n’était pas concrétisé en termes de résultat, je me suis dit que mon capital « réussite » était encore entier. Je suis resté à fond tout le temps. Je n’ai jamais rien lâché. Je suis bien parti. Dans la pétole des premiers milles, j’ai un peu perdu mais ensuite j’ai fait mon option au nord et elle s’est avérée gagnante ! »
En remportant (avant jury) cette édition 2023 de La Boulangère Mini Transat en bateau de Série, vous devenez le deuxième Italien après Ambrogio Beccaria à réaliser à tel exploit. On imagine qu’il y a une certaine fierté ?
« Enormément ! C’est génial et c’est génial de voir que c’est aussi un étranger qui remporte la mise chez les Proto avec l’Uruguayen Federico Waksman ! Cette période est plutôt faste pour la voile italienne car Ambrogio, mais aussi Alberto Bona et Alberto Riva réalisent de belles choses sur les plus grandes courses en Class40. Je suis content de contribuer moi aussi au rayonnement de mon pays dans le domaine de la course au large. »
Quid de la suite ? Avez-vous d’ores et déjà des projets ?
« Je voudrais faire du Class40. J’ai commencé à travailler sur mon projet. La base est écrite. A présent, je suis à la recherche de partenaires pour pouvoir le lancer. Maintenant que j’ai gagné la Mini Transat, je veux continuer sur ma lancée avec la performance comme maître-mot. Je sais que l’épreuve est un remarquable tremplin et on voit d’ailleurs bien le nombreux d’anciens vainqueurs que l’on retrouve aujourd’hui au plus haut-niveau sur tous les types de supports. J’ai prouvé que j’avais de belles bases. Aujourd’hui c’est le premier jour du reste de ma carrière, enfin j’espère ! (Rires) »
– Communiqué www.minitransat.fr