America’s Cup
Finale • J3 : Russell Coutts maîtrise le match et son adversaire
Alinghi 3 : 0 Team New Zealand
mardi 18 février 2003 –
Il est difficile de donner un avantage net à l’un des deux bateaux même si dans de nombreuses situations, le bateau des Néo-zélandais parait légèrement plus « facile ». En revanche, côté équipage, pour utiliser une expression populaire : il n’y a pas photo.
Menés 3-0, les Néo-zélandais sont dos au mur et les Suisses doivent déjà travailler sur leur retour victorieux...
La Coupe de l’America, depuis des années, s’est davantage jouée sur la différence de vitesse Vitesse #speedsailing des bateaux que sur l’équipage. C’est la première fois, cette année, qu’un équipage domine, plutôt que la vitesse Vitesse #speedsailing d’un bateau.
Au-delà de la cruauté des résultats, les régates sont passionnantes.
• ALINGHI (SUI-64) BAT TEAM NEW ZEALAND (NZL-82) - DELTA 00 : 23
Alinghi 3 : 0 Team New Zealand
Le départ a été donné dans un vent nord nord-ouest établi entre 10 et 15 nœuds. Une fois encore, un sans faute pour Russell Coutts à la barre d’Alinghi qui opte au dernier moment pour la droite du plan d’eau alors que son équipage lui conseillait quelques minutes avant d’aller vers la gauche. Cette décision effectuée juste avant le coup de canon s’avère être un coup de génie et donne au bateau suisse un avantage de plus de 200 mètres à mi-chemin du bord de près.
Dean Barker, lui, a reçu des informations comparables de son équipe météo avant le départ, donnant un avantage à la gauche. Il ne s’aperçoit pas, à l’inverse de Coutts, que le vent a brutalement changé, favorisant la droite. Il part donc vers la gauche après un départ très moyen (un retard de 2 secondes : une demi-longueur).
Ce n’est qu’à mi-chemin du bord de près, alors que les banquiers suisses ont touché tous les dividendes de leur investissement à droite que la course repart avec un retard de plus de huit longueurs pour les Néo-zélandais. L’équipage des Blacks ne se décourage pas et grappille par-ci par-là quelques secondes tout au long de la course. Il est étonnant de voir qu’en ligne droite ils reprennent régulièrement mais au moindre virage : virement de bouée ou empannage, ils reperdent, d’un seul coup, les mètres chèrement gagnés.
On a vu plusieurs fois aujourd’hui l’écart descendre régulièrement jusqu’à 50 mètres avant qu’un passage de bouée mieux réussi par Alinghi ne porte brutalement l’écart à 75 mètres.
Team New Zealand n’est pas un « avion » comme les Néo-zélandais l’espéraient et la plupart des observateurs le pensaient. Il marche plutôt mieux que n’importe lequel des concurrents précédents de la Louis Vuitton Cup, mais pas suffisamment pour compenser l’extraordinaire maîtrise de l’équipage suisse.
Dans le dernier bord, par exemple, disputé dans un vent plus fort de 16 à 18 nœuds, on pensait vraiment que les Néo-zélandais, en retard de 21 secondes seulement, reviendraient au contact grâce à une meilleure vitesse que sa plus grande longueur de flottaison laissait supposer. C’est Alinghi au contraire, en manœuvrant mieux, qui augmentait son avance de 2 secondes…
Demain jour de repos et sans doute plus de vent encore jeudi, jour de la quatrième régate.
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