La Pornichet Select 650 serait-elle devenue une classique du circuit mini ? Les 57 "six-cinquante" au départ semblent le démontrer et la régate qui lance désormais habituellement la saison Atlantique des minis approche petit à petit de l’aura de la grande Mini-Fastnet. L’objectif d’une grande majorité de concurrents consiste à venir terminer la course de qualification obligatoire en cette année de mini. D’autres, comme nos deux amis slovènes, sont quant eux montés de Méditerranée pour poursuivre leur prise de contrôle de leurs nouveaux plans Manuard.

La flotte représente ainsi un beau plateau avec, honneur aux filles, Isabelle Joschke, sur Parole, son proto aux bordés plats et Marine Chombart de Lauwe sur son Pogo 2 fraîchement baptisé DCF. Du côté des hommes, on découvre un beau plateau en prototype. David Lancry est le grand chanceux du début de saison puisqu’il a trouvé un riche partenaire pour armer son nouveau plan Dejeanty. Toujours chez ceux qui ont un partenaire à la hauteur de leurs ambitions, on retrouve le trio Vecteur Plus mené par Aloys Claquin, Didier Le Vourch et Pierrick Lainé. Les bateaux sont joliment décorés même s’il parait que Didier, fin régatier, aurait préféré une paire de voiles immaculées pour mieux se fondre dans la brume. De loin, il est vrais que les grand-voiles bleues et roses ne passeront pas inaperçues. "Tien c’est pas Le Vouch qui file à la côte sous le vent de Belle-Île ? Mais si, mais si..."

Toujours chez les protos, on peut retenir la présence du tenant du titre. Corentin Douguet qui a peint son plan Manuard en bleu pour le mettre aux couleurs d’un magasin écolo qui ne distribue plus de petits sacs pour vos emplettes. Corentin compte cette année bénéficier d’un peu plus de compétitivité de la part de ses petits camarades et en particulier de Tanguy de Lamotte qui l’avait lâché l’an passé suite à des problèmes techniques. Le Baulois revient cette année avec un coeur dans la grand-voile mais surtout un tout nouveau gréement en carbone. On retiendra en particulier qu’il en a profité pour mettre une belle corne à sa têtière de GV, comme tous les autres protos équipés de mât en charbon. Mais surtout, il innove en passant sa voile d’avant en tête. Le mini est déjà un bateau tronqué. Pourquoi ne pas en faire autant avec le gréement ? Voilà SET Environnement, le mini qu’il a dessiné et construit, équipé désormais d’un gréement avec les têtières largement remontées et la surface de voile boostée !

Cela tombe bien c’est du petit temps qui est prévu en début de parcours. De quoi satisfaire aussi les deux Slovènes qui se sont fait construire en France une paire de plans Manuard. Tirés du même moule que le bateau que Sam menait sur la dernière Transat 650, ils sont aussi les syster-ships du nouveau bateau de Bernard Gallay, resté, lui, en Méditerranée. Les deux hommes ont choisi par contre un gréement classique avec tube en carbone mais gréement en acier (même pas en rod, faute de moyens). Il leur manque encore 25 000 Euros pour combler leur budget pour 2005 s’ils participent à la Transat 650. Kristian Hajnsek est troisième en liste d’attente et Andraz Mihelin est 5^e... Mais leur partenaire, une entreprise de l’Adriatique (rien à voir avec un pétrolier !), est prévenue qu’il n’y avait pas 100% de chances pour que les deux bateaux partent cet automne pour le Brésil.

Au moment du départ, donné dans 5 à 10 noeuds de vent d’ouest devant Pornichet, c’est un étrange prototype qui s’est fait remarquer... "Bretagne Lap...BIP !" a pris le meilleur départ, jetant un mauvais sort à ses adversaires. David Sineau revient sur le circuit mini une nouvelle fois après avoir troqué son Pogo 2 pour un prototype. Il prend le parcours opposé de son pote David Raison qui avait échangé son proto pour un bateau de série avant d’y prendre complètement goût puisqu’il croise désormais chez les pros du circuit Figaro-Bénéteau. Bref, Sineau court sous les couleurs d’animaux à grandes oreilles du pays Breton. Il s’agit du plan Magnen construit en son temps pour le Figariste ronan Guérin et l’an passé immatriculé sous les couleurs américaines. Mais le seul qui n’en avait que cuire était l’Anglais Phil Sharp. "A donf" comme dirait sa compatriote Dame Ellen, il a vite pris les devants à la barre de l’ancien plan Magnen de Nick Bubb.

Le jeune Adrien Hardy, nouvellement membre de l’écurie d’Yvan Bourgnon, a eu beau tenter un bord du facteur à la côte avec son Karen Liquid tout de rouge désormais enrobé, rien n’y a fait. Finalement, alors que le comité de course a décidé de ne pas mouiller de bouée de dégagement puisque le vent soufflait dans l’axe du parcours, tous les minis ont pioché bord après bord pour remonter la baie de La Baule. Le premier à virer devant le Pouliguen est donc anglais. Il y a par contre un second. C’est le leader charismatique du team vectorisé. Aloys Claquin claque la donc deuxième place du "prologue" sur son plan Magnen. Mais attention, dans ces petits airs, le Belge Peter Laureyssens a encore fait des siennes et pointe son Pogo 2 devant un grand nombre de protos. Attention, le gars est rapide et malgré son gréement plus court et sa quille fixe, il va en manger des protos, avec ou sans grandes oreilles !

Au menu des péripéties du départ, il faut noter un départ prématuré et surtout une collision entre Christophe Courtel et Nicolas Grimault. Le premier a explosé sa crash box... Un des deux Slovènes a fait son "Chris Sayer". Il est parti en pirate, une minute après la meute faute d’avoir mis son bateau en conformité avec la jauge. Pas grave, Andraz est là pour naviguer. Rendez-vous dans deux jours pour le retour au clapier...