Classe Monotype SolOceans
Michel Desjoyeaux et Yvan Griboval s’associent pour la gestion du monotype de course au large
vendredi 9 décembre 2011 –
Michel Desjoyeaux qui dirige la partie technique, nautique et le calendrier sportif est associé à Yvan Griboval qui, lui, est aux commandes du marketing et de la communication de Classe Monotype SolOceans chargée de développer le monototype de 53 pieds de course au large destiné à participer à des tours du monde en solitaire.
Cette société, Mer Océans, est en cours de création à parité entre Michel Desjoyeaux (Mer Agitée ‐ Mer Forte) et SailingOne (Yvan Griboval). La société Mer Océans développera et commercialisera, directement ou indirectement, la série des Monotypes SolOceans (16 mètres / 52 pieds).
Mer Océans animera cette classe intermédiaire de la Filière Océanique Solitaire Internationale, entre Mini 6.50 / Figaro Bénéteau / Class40, d’un côté et IMOCA 60, de l’autre.
C’est donc la mise en œuvre effective d’une alternative technique, sportive et financière aux prototypes qui font jusqu’à ce jour le succès des courses au large, notamment autour du monde en solo et en double.
Le démarrage de l’activité sportive internationale de la Classe Monotype SolOceans est programmé en juillet 2013, avec un premier cycle de compétitions de trois ans.
La VELUX 5 OCEANS, en solo autour du monde avec escales ‐ probablement au départ/retour de France ‐ sera le point d’orgue de ce premier programme triennal qui comprendra également : la Transat Jacques Vabre, la Route du Rhum, la TWOSTAR et quelques compétitions intermédiaires incontournables comme la Rolex Fastnet Race ou le Record SNSM.
Des compétitions internationales spécifiquement réservées à la Classe Monotype SolOceans pourront aussi être développées pour renforcer la structure du calendrier sportif de cette série océanique.
Interview croisée croisée des deux associés
Pourquoi créer cette société Mer Océans ?
Yvan Griboval :
"La
création
de
la
société
Mer
Océans
‐
Mer
pour
Michel
Desjoyeaux
et
Océans
pour
moi
‐
relève
d’un
objectif
simple
:
gagner
l’avenir
de
la
monotypie
océanique
dans
la
Filière
Solitaire
Internationale
en
inscrivant
la
Classe
Monotype
SolOceans
entre
Figaro
Bénéteau
/
Class40,
d’un
côté
et
protos
IMOCA
60,
de
l’autre,
grâce
à
une
association
de
compétences
qui
a
pris
forme
en
décembre
2005,
mais
dont
la
répartition
des
tâches
et
l’organisation
n’étaient
pas
optimales.
En
autodidacte
instinctif,
je
crois
qu’il
y
a
toujours
un
moment
judicieux
pour
passer
aux
actes.
Ce
moment
est
venu
d’unir
nos
compétences,
Michel
et
moi,
pour
faire
triompher
une
idée
qui
nous
est
chère
et
dont
le
bien‐fondé
est
avéré.
Lorsqu’on
innove,
le
plus
compliqué
est
le
timing
:
rencontrer
son
public,
son
marché
au
moment
opportun
pour
garantir
le
succès
de
l’innovation.
Il
faut
être
patient.
Désormais,
Michel
et
moi
considérons
que
le
moment
opportun
de
donner
l’impulsion
décisive
à
la
Classe
Monotype
SolOceans
est
arrivé.
La
légitimité
de
notre
association
relève
donc
simplement
du
bon
sens."
Pourquoi créer cette société Mer Océans ?
Michel Desjoyeaux :
"Je
suis
à
un
moment
de
ma
carrière
où
développer
une
série
monotype
qui
puisse
bénéficier
de
tout
ce
que
nous
avons
appris
en
tant
d’années
d’innovation
et
de
travail
à
tous
les
niveaux
du
sport
prototype
océanique
est
une
réelle
opportunité.
C’est
à
la
fois
l’occasion
de
partager
et
de
transmettre
des
compétences
acquises
au
fil
de
l’expérience
aux
jeunes
générations,
mais
aussi
de
s’adapter
à
une
situation
économique
internationale
qui
nous
force
à
la
fois
à
être
créatifs
et
ambitieux
si
l’on
veut
que
nos
courses
continuent
d’exister
et
que
nous
puissions
toujours
vivre
nos
passions,
de
génération
en
générations.
La
société
Mer
Océans
est
faite
pour
nous
permettre
de
travailler
efficacement
dans
cette
voie.
Développer
une
classe
monotype
est
un
réel
défi
technologique,
je
le
vois
au
quotidien
en
MOD
70,
et
en
Figaro
depuis
plus
de
20
ans.
Garantir
à
tous
une
égalité
des
chances
par
des
solutions
techniques
appropriées,
avec
des
contraintes
budgétaires
importantes,
est
la
philosophie
originelle
d’une
telle
catégorie
de
voiliers
de
compétition.
C’est
une
équation
qui
n’est
simple
que
lorsqu’on
n’en
a
pas
la
responsabilité
concrète.
Avec
les
équipes
de
Mer
Agitée,
nous
pouvons
considérer
que
nous
avons
aujourd’hui
du
recul
dans
l’activité
prototype,
surtout
en
monocoque.
La
gestion,
technique,
nautique
et
sportive
de
la
Classe
Monotype
SolOceans
est
un
nouveau
challenge.
Cela
me
plaît
bien.
C’est
aussi
un
relais
de
croissance
significatif
et
durable."
Quel va être la répartition des rôles dans la gestion et le développement de la Classe Monotype SolOceans ?
Yvan Griboval :
"A
chacun
son
métier
et
les
vaches
seront
bien
gardées
!
C’est
avec
cette
formule
de
nos
campagnes
que
je
définirais
qui
va
faire
quoi
entre
Michel
Desjoyeaux
et
moi.
Je
suis
homme
de
marketing
et
de
communication,
avec
une
connaissance
approfondie
de
l’univers
des
courses
océaniques
internationales
fondée
sur
plus
de
35
ans
d’expérience.
A
moi
de
mettre
cela
efficacement
au
service
de
la
Classe
Monotype
SolOceans,
en
excluant
tout
rôle
décisionnaire
dans
les
domaines
de
compétences
de
Michel.
A
chacun
son
métier..."
Michel Desjoyeaux :
"Je
vais
faire
ce
que
je
sais
faire
:
définition
technique
du
monotype,
conception
de
sa
production,
de
son
équipement,
de
sa
maintenance
annuelle
obligatoire
avec
contrôle
de
monotypie
;
puis
établissement
de
son
programme
sportif
et
coordination
de
l’ensemble
pour
que
cette
monotypie
soit
une
véritable
monotypie
qui
ne
puisse
pas
être
remise
en
cause.
Plus
la
monotypie
sera
rigoureuse,
plus
la
série
aura
du
succès,
plus
elle
vivra
longtemps
et
plus
nous
attirerons
d’étrangers
vers
la
filière
océanique
solitaire
française.
C’est
un
beau
défi.
Nous
avons
les
atouts
pour
le
relever
efficacement
avec,
autour
de
nous,
tous
les
ingrédients
du
succès."
Pourquoi la société Mer Océans serait‐elle plus efficace que la société SailingOne pour lancer et développer la Classe Monotype SolOceans ?
Yvan Griboval :
"J’ai
démontré
en
1990
que
j’étais
plutôt
visionnaire,
ou
pour
le
moins
que
mon
instinct
pouvait
être
efficace.
En
effet,
lorsqu’on
fait
aujourd’hui
le
lien
entre
ce
que
j’ai
créé
en
1990
avec
le
Trophée
Clairefontaine
des
Champions,
avec
le
catamaran
SailingOne
25
et
ce
qu’est
devenu
l’America’s
Cup,
on
ne
peut
que
reconnaître
que
j’avais
vu
juste
longtemps
avant
tout
le
monde.
D’ailleurs,
Alain
Comyn
pourrait
pavoiser,
car
il
fut
le
premier
barreur
à
remporter,
au
terme
d’une
finale
face
à
Jean
Le
Cam,
la
toute
première
compétition
de
match
racing
sur
catamaran
au
monde,
le
10
mai
1992
(Top
Champions,
sélectif
à
la
troisième
édition
du
Trophée
Clairefontaine
des
Champions
de
Voile).
A
la
fin
de
l’hiver
2004‐2005,
lorsque
j’imagine
ce
qui
va
devenir
la
Classe
Monotype
SolOceans,
la
Classe
ORMA
se
prépare
à
une
belle
Route
du
Rhum
2006
sans
que
l’idée
du
MOD
70
ne
soit
encore
née
;
la
Classe
IMOCA
n’imagine
pas
qu’il
puisse
être
question
un
jour
de
monotypie
dans
ses
rangs.
Bref,
la
création
d’une
série
monocoque
monotype
à
vocation
tour‐du‐mondiste
en
solo
est
bien
une
première
internationale.
J’ai
appris
depuis
que
Sir
Robin
Knox‐Johnston
avait
eu
la
même
idée
à
peu
près
au
même
moment
et
j’en
suis
très
fier
!
Toujours
est‐il
que
le
2
décembre
2005,
lorsqu’avec
Michel
Desjoyeaux,
Jean
Le
Cam
et
Loïck
Peyron
comme
conseillers
actifs
et
la
FFVoile
comme
soutien
‐
du
Président
et
du
Comité
Directeur
à
l’unanimité
‐,
je
m’engage
à
fond
dans
ce
concept,
je
suis
convaincu
d’ouvrir
une
voie
cohérente.
Mais
je
ne
mesure
pas
le
centième
des
obstacles
qui
m’attendent
sur
la
période
2006
‐
2009.
La
crise
financière
qui
explose
le
15
septembre
2008
avec
la
faillite
de
Lehman
Brothers,
n’en
est
qu’un
épisode
parmi
tant
d’autres.
Et
comment
être
crédible
en
expliquant
que
la
monotypie
est
l’avenir
de
la
course
océanique
lorsque
trente
protos
se
pressent
sur
la
ligne
de
départ
du
Vendée
Globe
2008
avec
les
deux
skippers
français
les
plus
titrés
et
les
plus
connus
à
la
manœuvre
?
Pas
simple
d’être
visionnaire
et
de
se
lancer
dans
le
courant
avant
la
renverse
de
marée
!
Nous
avons
survécu
à
tous
ces
moments
difficiles,
avec
patience
et
détermination,
au
gré
d’immenses
efforts
et
de
sacrifices
aussi.
Puis
d’autres
que
nous
ont
apporté
leur
pierre
à
l’édifice
"Monotype
Océanique"
et
ont
démontré
que
cette
voie
est
un
vecteur
d’avenir.
Cela
nous
aide
depuis
2010.
Au‐delà
des
faits
incontrôlables,
parmi
les
obstacles
rencontrés,
il
y
a
mon
incapacité
personnelle
à
comprendre
précisément
ce
qui
motive
les
skippers
d’aujourd’hui
‐
moi
qui
ai
couru
contre
ou
avec
bon
nombre
de
pères
et
d’oncles
des
ténors
actuels
de
la
Classe
Figaro
Bénéteau...
Ce
conflit
de
générations
s’est
avéré
un
frein
majeur
au
développement
de
la
Classe
Monotype
SolOceans.
Je
ne
l’imaginais
pas
aussi
pénalisant
et
contreproductif.
Le
discours
de
SailingOne
est
parfaitement
compris
par
les
armateurs
‐
sponsors,
surtout
les
PME,
qui
représentent
l’essentiel
des
investissements
cumulés
de
la
voile
océanique,
ainsi
que
par
les
médias.
Mais
pas
le
moins
du
monde
par
la
génération
des
équipages
de
25‐35
ans.
Ne
comprenant
pas
leurs
attentes,
il
m’est
impossible
de
modeler
une
série
monotype,
ses
règles
de
classe
et
son
programme
sportif
qui
les
séduisent.
Dans
ces
conditions,
Michel
Desjoyeaux
et
ses
relais,
notamment
au
Pôle
Finistère
de
Course
au
Large,
à
trente
mètres
de
sa
base,
comprennent
ce
qui
motive
les
jeunes
sportifs
qui
seront
les
champions
de
demain.
Michel
a
toutes
les
compétences
pour,
à
la
fois
concocter
le
monotype
de
leurs
rêves
et
pour
bâtir
le
programme
sportif
qui
leur
donnera
le
sourire.
La
création
de
Mer
Océans
répond
à
cet
objectif
et
je
mets
le
travail
effectué
jusqu’à
aujourd’hui,
ainsi
que
les
capacités
professionnelles
de
SailingOne,
au
service
de
la
mise
en
œuvre
de
la
Classe
Monotype
SolOceans
dans
ses
moindres
détails
techniques,
nautiques
et
sportifs
par
Michel
Desjoyeaux."
Michel Desjoyeaux :
"Tout
d’abord,
depuis
une
vingtaine
d’années,
nous
avons
démontré
avec
nos
équipes,
au
fil
des
saisons,
notre
capacité
à
relever
des
défis,
à
mettre
en
œuvre
les
moyen
de
la
réussite,
puis
à
atteindre
les
objectifs
fixés.
Ensuite,
j’ai
vraiment
fait
la
connaissance
d’Yvan
Griboval
durant
la
Whitbread
1985‐86,
lorsqu’il
naviguait
à
bord
de
L’Esprit
d’Equipe
avec
Lionel
Péan.
Je
serai
tenté
de
dire
que
c’est
un
bon
esprit
d’équipe
qui
nous
anime
aujourd’hui
autour
de
ce
concept
de
monotype
océanique.
C’est
une
belle
idée
ce
SolOceans,
mais
complexe
à
réaliser.
Yvan
était
un
peu
seul
dans
bien
des
compartiments
du
jeu.
L’association
de
nos
compétences,
de
nos
expériences
respectives,
dans
un
climat
de
confiance
et
de
respect
mutuel
devrait
permettre
d’écrire
une
belle
page
d’esprit
d’équipe.
C’est
comme
cela
que
je
m’y
engage
et
je
pense
qu’ensemble
nous
allons
être
efficaces,
chacun
dans
son
rôle."
Existe‐t‐il vraiment un créneau pour que cette Classe Monotype SolOceans puisse envisager l’avenir durablement ?
Michel Desjoyeaux :
"Se
demander
si
les
Monotypes
SolOceans
ont
leur
place
dans
le
paysage
des
courses
océaniques
en
solitaire
ou
en
double,
revient
à
se
poser
la
question
:
existe‐t‐il
une
taille
intermédiaire,
un
niveau
technique
intermédiaire,
un
niveau
financier
intermédiaire
et
un
niveau
sportif
intermédiaire
entre
des
bateaux
simples
de
10
à
12
mètres
(Figaro
Bénéteau
et
Class40)
et
des
prototypes
sophistiqués
de
18
mètres
(IMOCA
60)
qui
sont
très
exigeants
pour
le
marin
en
solitaire...
et
pour
son
équipe
technique
à
terre.
La
réponse
est
évidemment
oui.
Pour
le
bien
de
notre
sport,
il
faut
que
la
classe
prototype
IMOCA
60
vive
et
continue
de
se
développer,
sans
renier
la
philosophie
du
sport
proto
qui
a
fait
son
succès
et
qui
permet
d’avoir
une
quinzaine
de
bateaux
compétitifs
en
activité,
avec
trois
à
cinq
nouveaux
protos
par
cycle
de
quatre
ans.
Pour
cela,
il
faut
une
classe
qui
permette
aux
sportifs
comme
à
leurs
partenaires
de
gravir
les
échelons
progressivement,
comme
cela
se
pratique
dans
les
autres
sports
mécaniques.
Pour
progresser,
mieux
vaut
se
battre
pour
gagner
dans
une
série
de
monotypes
high‐tech
de
16
mètres
que
de
jouer
en
queue
de
peloton
sur
un
vieux
proto
de
18
!
Pour
progresser,
il
faut
être
devant,
pas
derrière.
En
cela,
la
Classe
Monotype
SolOceans
est
parfaite
pour
accueillir
les
meilleurs
skippers
des
classes
Mini
6.50,
Figaro
Bénéteau
et
Class40
‐
ou
des
sportifs
de
haut
niveau
venus
d’autres
disciplines
de
la
voile
‐
et
pour
les
préparer
en
trois
à
six
ans
à
des
succès
au
sommet
de
la
filière
:
la
Classe
IMOCA
60
prototype."
Yvan Griboval :
"La
Classe
Monotype
SolOceans
est
à
la
Filière
Océanique
Solitaire
Internationale
ce
qu’une
automobile
de
haut
‐
moyen
de
gamme
est
à
la
filière
automobile.
C’est
une
évidence.
Soit
c’est
une
évolution
logique
pour
des
PME
qui
ont
déjà
investi
de
trois
à
cinq
ans
dans
la
course
au
large
;
soit
c’est
une
entrée
en
matière
pour
des
sponsors
qui
visent
le
sommet
de
la
hiérarchie
de
la
discipline
océanique
et
qui
ne
souhaitent
pas
passer
par
le
stade
Figaro
Bénéteau
ou
Class40,
par
exemple.
Toute
société
commerciale
a
vocation
de
se
développer,
d’étendre
son
marché,
de
prospérer.
Or,
la
voile
est
un
vecteur
de
communication
de
grande
qualité
lorsque
le
rapport
entre
le
montant
de
l’investissement
et
le
retour
sur
celui‐ci
est
garanti.
Toute
classe
monotype
bien
gérée
offre
théoriquement
cet
avantage,
qui
est
un
des
atouts
majeurs
de
la
voile
hauturière,
surtout
en
temps
de
fortes
turbulences
économiques.
C’est
pourquoi
la
Classe
Monotype
SolOceans
est
un
fantastique
outil
pour
accompagner
le
développement
d’une
PME
et
illustrer
celui‐ci.
De
surcroît,
une
entreprise
sponsor
qui
a
permis
à
un
skippeur
de
briller
en
Figaro
Bénéteau,
en
Class40,
ou
même
en
Mini
6.50,
a
toutes
chances
de
lui
permettre
de
jouer
à
nouveau
la
gagne
dans
cette
série
monotype
océanique
de
16
mètres,
car
les
fondamentaux
sont
identiques."
Le Monotype SolOceans va‐t‐il être modifié par rapport à la version actuelle ?
Michel Desjoyeaux :
"Je
peux
difficilement
critiquer
le
travail
qui
a
été
effectué
depuis
l’origine
sur
ce
monotype
étant
donné
que
j’en
suis
le
conseiller
technique
et
que
SailingOne
a
toujours
respecté
et
adopté
mes
recommandations.
Mais
c’est
autre
chose
d’être
responsable
du
développement
technique
et
nautique.
Les
équipes
de
Mer
Forte
et
Mer
Agitée
sont
déjà
au
travail
pour
repenser
l’homogénéité
du
concept
de
monotypie
et
y
apporter
l’expérience
acquise
au
cours
de
la
réalisation
et
de
l’optimisation
des
deux
versions
de
PRB,
des
Foncia
et
de
Macif,
tous
prototypes.
Nous
avons
optimisé
tellement
de
paramètres
en
protos
IMOCA
60
qu’il
est
satisfaisant
de
se
dire
que
nous
pouvons
désormais
les
dupliquer
aujourd’hui
au
profit
d’une
série
monotype
pour
lui
faire
gagner
en
efficacité
avec
de
belles
économies
à
la
clé.
C’est
à
la
fois
un
nouveau
challenge
et
l’aboutissement
d’une
vingtaine
d’années
d’innovation."
Le Monotype SolOceans va‐t‐il être modifié par rapport à la version actuelle ?
Yvan Griboval :
"Les
fondamentaux
du
Monotype
SolOceans
ne
vont
pas
changer.
Par
contre,
sa
mise
en
œuvre
va
être
radicalement
différente
de
ce
que
nous
pouvions
réaliser
avec
SailingOne.
Le
produit
fini
va
donc
être
incomparable.
Une
Ferrari
de
série,
c’est
toute
la
technologie
et
le
savoir‐faire
Ferrari
qui
deviennent
accessibles.
Le
Monotype
SolOceans
Made
By
Desjoyeaux,
c’est
cela."
Pourquoi ne démarrer le programme sportif qu’à l’été 2013 ?
Michel Desjoyeaux :
"Pour
qu’un
programme
sportif
soit
séduisant
pour
les
équipages
comme
pour
leurs
partenaires,
il
faut
qu’il
y
ait
une
cohérence.
La
Classe
Monotype
SolOceans
est
une
alternative
technique,
financière
et
sportive
à
la
classe
prototype
IMOCA
60.
La
VELUX
5
OCEANS
est
donc
un
objectif
parfait
pour
un
premier
cycle
sportif.
Commencer
par
deux
transats
en
double,
dont
la
Jacques
Vabre
en
octobre
2013
et
une
autre
au
printemps
2014
;
puis
s’attaquer
à
la
Route
du
Rhum
en
solo
en
novembre
2014,
pour
enfin
s’engager
dans
le
tour
du
monde
en
solo
avec
escales,
comme
un
Super
Figaro
à
l’échelle
de
la
Planète,
est
une
montée
en
puissance
technique,
sportive
et
financière
cohérente.
Un
démarrage
à
l’été
2013
est
donc
un
timing
parfait.
Il
offre
de
belles
opportunités
aux
skippers
comme
aux
sociétés
sponsors."
Yvan Griboval :
"Dans
notre
démarche,
l’aspect
sportif
est
important,
mais
l’aspect
scientifique
l’est
tout
autant
avec
le
Programme
OceanoScientific®.
Nous
souhaitons
donc
utiliser
les
dix‐huit
prochains
mois
(2012
et
le
premier
semestre
2013)
pour
effectuer
des
navigations
à
vocation
prioritairement
scientifiques,
sur
des
parcours
qui
seront
autant
d’occasions
de
confirmer
la
fiabilité
des
options
techniques
de
Michel,
que
de
permettre
à
des
skippers
d’engranger
de
l’expérience
en
allant
faire
des
milles
et
des
milles
sur
les
parcours
des
grandes
classiques
océaniques.
Car
l’OceanoScientific®
System
qui
équipe
en
série
les
Monotypes
SolOceans
fonctionne
aussi
bien
au‐dessus
de
20
nœuds
qu’au‐dessous
de
dix.
Aux
solitaires
et
aux
équipages
en
double
qui
sillonneront
les
océans
ces
dix‐huit
prochains
mois
au
profit
de
la
communauté
scientifique
internationale
de
prendre
de
l’avance
sur
leurs
futurs
concurrents
de
transats
et
de
tours
du
monde
en
naviguant
en
mode
Course
!
S’entraîner
dans
les
conditions
réelles
du
Grand
Sud
est
un
luxe
dont
quelques
skippers
sauront
saisir
l’opportunité.
Nous
avons
d’ailleurs
déjà
des
sollicitations
en
ce
sens,
de
coureurs
qui
visent
la
victoire
de
la
prochaine
VELUX
5
OCEANS."
Combien de Monotypes SolOceans comptez‐vous produire ?
Michel Desjoyeaux :
"Le
Monotype
SolOceans
est
un
plan
du
Cabinet
Finot
Conq
et
Associés.
Nous
sommes
donc
dans
un
univers
technique
parfaitement
éprouvé
et
qui
a
fait
ses
preuves,
avec
un
taux
de
succès
inégalé
à
ce
jour
en
solo
autour
du
monde.
Nous
bénéficions
du
transfert
de
l’expérience
de
la
production
des
trois
premières
coques
déjà
construites
par
JMV
Industries
et
du
travail
réalisé
en
mer
sur
le
numéro
un
de
la
série.
Trente‐trois
mille
milles
dans
toutes
sortes
de
conditions,
de
la
France
à
la
Nouvelle‐Zélande,
la
Suède,
New
York
et
Malte,
c’est
quelque
chose
d’unique
en
matière
de
validation
et
de
mise
au
point
!
Notre
premier
rôle
consistera
à
valider
définitivement
le
numéro
un
avec
un
nouveau
mât
et
un
nouveau
plan
de
voilure
;
à
équiper
les
coques
2
et
3
;
à
optimiser
les
temps
de
construction
et
d’équipement.
Nous
savons
faire.
Nous
serons
donc
capables
de
construire
autant
de
monotypes
de
16
mètres
qu’il
en
faudra.
Il
n’y
a
pas
d’inquiétude
à
avoir
en
ce
domaine..."
Combien de Monotypes SolOceans comptez‐vous produire ?
Yvan Griboval :
"A
l’origine,
nous
imaginions
produire
quatorze
unités,
sachant
que
nous
estimions
à
quatre
mois
le
temps
nécessaire
entre
le
début
de
la
construction
et
la
mise
à
l’eau.
A
Michel
Desjoyeaux
et
à
ses
équipes
de
contrôler
et
d’optimiser
cela,
c’est
leur
métier
et
ils
savent
rudement
bien
l’exercer.
C’est
un
délai
de
construction
et
d’équipement
qui
est
court.
C’est
un
des
nombreux
atouts
de
la
monotypie,
car
cela
peut
permettre
à
des
PME
de
déclencher
leur
investissement
le
plus
tard
possible
par
rapport
à
un
départ
de
course
océanique,
sans
pénaliser
le
skipper
qui
pourra
s’être
entraîné
au
préalable
sur
un
autre
monotype
que
celui
qui
portera
ses
couleurs.
Il
n’y
a
donc
pas
de
raison
de
revoir
cet
objectif
pour
l’instant."
Comptez‐vous limiter le nombre de Monotypes SolOceans pour favoriser la venue de skippers étrangers ?
Yvan Griboval :
"Avant
que
Michel
Desjoyeaux
ne
prenne
les
responsabilités
qui
sont
les
siennes
aujourd’hui
au
pilotage
des
aspects
techniques,
nautiques
et
sportifs
de
la
Classe
Monotype
SolOceans,
nous
avions
surtout
une
demande
étrangère
à
la
France.
La
restructuration
de
la
gestion
de
cette
série,
telle
que
nous
la
mettons
en
œuvre
actuellement,
va
probablement
rééquilibrer
la
part
des
teams
français.
En
ce
qui
me
concerne,
je
souhaiterais
qu’une
parité
entre
Français
et
étrangers
s’établisse.
Ce
sont
les
clients
qui
en
décideront."
Michel Desjoyeaux :
"Il
me
semble
que
la
voile
française
a
toujours
fait
‐
à
tort
‐
un
complexe
d’infériorité
vis‐ à‐vis
des
anglo‐saxons.
Si
nous
avons
un
bon
niveau
en
voile
océanique
c’est
bien
parce
que
nous
avons
beaucoup
travaillé,
dans
tous
les
domaines
du
jeu
:
architectes,
chantiers,
équipementiers,
teams,
et
équipages,
avec
des
préparations
adaptées
:
physique,
météo,
diététique,
etc.
La
Classe
Monotype
SolOceans
est
là
pour
favoriser
le
transfert
de
compétences,
"
la
montée
en
gamme"
des
monotypes
Figaro
vers
les
prototypes
IMOCA.
Les
Français
sont
ainsi
les
premiers
concernés.
Il
serait
donc
contreproductif
pour
la
voile
française
de
limiter
l’accès
des
Français
à
cette
classe
intermédiaire.
Les
étrangers
qui
veulent
acquérir
un
haut
niveau
en
course
océanique
en
solitaire
viendront
naturellement
à
nous.
Ils
le
font
déjà
en
Figaro
Bénéteau
dans
les
Pôles
Course
au
large
de
la
FFVoile,
à
Port‐La‐Forêt
et
à
la
Grande
Motte.
De
surcroît,
la
monotypie
océanique
attire
plus
les
étrangers
que
les
prototypes,
car
ils
savent
que
nous,
Français,
avons
une
réelle
avance
grâce
à
notre
expérience
en
ce
domaine
d’innovation.
L’égalité
des
chances
les
séduit.
Comme
nous
avons
une
bonne
capacité
de
production
des
SolOceans,
il
est
inutile
de
mettre
en
place
des
quotas.
Laissons
faire
et
l’équilibre
se
fera
de
lui‐même."
La Classe Monotype SolOceans sera‐t‐elle au départ du Vendée Globe 2016 ?
Yvan Griboval :
"Aux
candidats
aux
élections
présidentielles
françaises
de
2012,
demandez‐leur
s’ils
seront
candidats
en
2017
!
En
ce
qui
concerne
la
Classe
Monotype
SolOceans,
c’est
la
même
chose.
Développons
cette
série,
faisons
une
superbe
VELUX
5
OCEANS
et
atteignons
nos
objectifs
à
échéance
de
2015.
Laissons
donc
du
temps
au
temps..."
Michel Desjoyeaux :
"Je
n’ai
jamais
compris
les
gens
qui
ne
voulaient
pas
que
plusieurs
séries
ou
classes
cohabitent
sur
une
même
épreuve,
mais
ce
sera
aux
organisateurs
d’en
décider.
A
nous,
d’ici
là,
de
leur
proposer
un
produit
d’appel
intéressant,
en
complément
des
prototypes
IMOCA
60
!"
Quelles seront vos premières actions aux commandes de la société Mer Océans ?
Michel Desjoyeaux :
"Nous
avons
déjà
repris
tout
le
dossier
technique
et
nous
analysons
chaque
point
de
détail
un
par
un
avant
la
remise
à
l’eau
du
premier
exemplaire
de
la
série
au
printemps
prochain.
Sur
le
plan
sportif,
les
entretiens
sont
déjà
bien
avancés
au
niveau
international
pour
valider
un
premier
cycle
de
compétitions
qui
sera
une
montée
en
puissance
progressive
de
juillet
2013
à
juin
2016
:
Transat
Jacques
Vabre
et
TWOSTAR
en
double,
puis
Route
du
Rhum
et,
en
objectif
majeur
du
cycle
VELUX
5
OCEANS
avec
un
beau
plateau."
Yvan Griboval :
"Collaborer
au
développement
d’une
nouvelle
classe
internationale
avec
Michel
Desjoyeaux
d’un
côté
et
Sir
Robin
Knox‐Johnston
de
l’autre,
sans
oublier
le
soutien
et
l’engagement
très
forts
de
la
FFVoile
à
nos
côtés,
est
une
situation
exceptionnellement
positive
pour
nous,
surtout
après
cinq
ans
d’efforts
intensifs.
Grâce
à
cela,
je
vais
pouvoir
me
consacrer
à
100%
à
la
création
de
nouvelles
offres
marketing
au
profit
de
la
Classe
Monotype
SolOceans,
de
ses
partenaires,
des
armateurs
‐
sponsors
et
à
la
mise
en
œuvre
de
partenariats
originaux
avec
les
médias,
comme
il
n’en
existe
pas
dans
notre
sport.
Bref,
la
"machine
à
innover"
va
se
remettre
en
marche
et
les
idées
ne
manquent
pas
pour
séduire
les
entreprises
de
toutes
tailles
et
sécuriser
leurs
investissements.
Il
est
temps
de
faire
revenir
les
PME
dans
la
course
océanique.
La
situation
de
crise
économique
dans
laquelle
nous
évoluons,
probablement
au
long
cours,
est
une
opportunité
fantastique
pour
créer,
pour
écrire
l’avenir.
Comme
disait
l’architecte
Philippe
Briand
dans
les
années
80
lorsqu’il
raflait
les
coupes
dans
les
championnats
du
monde
de
course
au
large
:
"C’est
quand
il
y
a
très
peu
de
vent
ou
beaucoup
trop
qu’on
peut
faire
la
différence,
qu’on
peut
aller
à
une
vitesse
plusieurs
fois
supérieure
à
celle
de
ses
adversaires".
C’est
l’état
d’esprit
dans
lequel
je
me
trouve
aujourd’hui
à
la
naissance
de
la
société
Mer
Océans.
J’en
suis
vraiment
heureux.
Le
Trophée
Clairefontaine,
créé
en
1990,
a
généré
une
nouvelle
manière
de
régater
au
plus
haut
niveau.
La
Classe
Monotype
SolOceans,
créée
en
2005,
marquera
une
grande
évolution
en
matière
de
course
océanique,
pour
que
les
marins,
hommes
et
femmes,
naviguent
autour
de
la
Planète
à
égalité
de
chances
et
que
l’émotion
triomphe."
– Info presse www.soloceans.com/fr