#Kitesurf

Jeux-Olympiques : Le kitesurf retente son entrée pour les JO de Tokyo en 2020

Des régates en "Short Format" testées lors de la finale ISAF d’Abu Dhabi

lundi 24 novembre 2014Christophe Guigueno

Dans quelques jours, le kitesurf va tenter une démonstration lors de la finale de l’ISAF world Cup à Abu Dhabi. Une vingtaine de kitesurfers de top niveau – dont le Français Maxime Nocher - vont régater sur un parcours très réduit à adapté à un show télévisé façon J.O. d’hiver.


Le kitesurf a raté son entrée pour les Jeux Olympiques de Rio. Un moment validé, il est retourné dans la catégorie des prétendants suite à une décision de l’ISAF qui a vite replacé la planche à voile dans ses 10 séries olympiques. Mais le kite board (terme anglo-saxon) n’a pas dit son dernier mot. Et pour tenter une entrée en force sur le stade nautique olympique, le kite propose un tout nouveau format, ultra court, avec qualifications… Cela lui offrirait des possibilités de retransmissions télé dynamiques avec insertion de spots de publicité entre les runs. Voilà qui fait penser aux épreuves de snowboard des Jeux Olympiques d’hiver… Mais qui s’éloigne très fortement de ce que l’on connaît depuis un siècle en voile.

Exit le sacro-saint parcours olympique de deux heures du siècle dernier. Oublié le parcours banane "près – portant" des épreuves de voile actuelles. Voici le parcours banane perpendiculaire au vent qui ne dure que 4 à 5 minutes ! Ce "Short Track Format" est adapté à un système d’élimination façon round robin. Cinq riders s’affrontent sur suffisamment de rounds pour que chacun d’entre eux ait régaté face à tous les autres.

A Abu Dhabi, 16 hommes et 4 femmes vont tester ce concept qui permet de terminer l’événement par des demi-finales et deux finales (hommes et femmes). On se rapproche alors d’un système très simple et facile à comprendre comme le circuit mondial de surf l’a montré depuis des années. Pour le CIO, le format du parcours et sa facilité de retransmission télé ajoutés à la simplicité des qualifications sont des atouts importants.

Pour les riders, il y a deux avis. Ceux qui sont habitués aux courses de race façon voile "classique" sont assez opposés à ce changement. Contre-exemple, l’Anglaise Steph Bridge est ouvert à cette expérimentation :

"je pense que les régatiers sont assez opposés aux changements. Mais le kitesurf est un sport en trois dimensions et, pour cette raison, nous sommes, nous, adaptés aux changements. Je viens moi-même de la voile où l’on régatait pendant deux heures pour un résultat. Maintenant nous pouvons enchainer des courses de 15 minutes et accumuler plein de manches en une journée !"

Reste que le kite aux JO pause d’autres soucis au niveau français. Le Français présent à Abu Dhabi est Maxime Nocher. Mais un conflit entre la FFV (affiliée à l’ISAF) et la FFVL (qui gère la pratique du kite en France) semble pourrir la participation du Français à cette grande première. Sur sa page Facebook, il commente ainsi l’ambiance à Abu Dhabi :

" La compétition commence jeudi ou pas ... Car avec le problème FFV/FFVL [fait que l’] on ne veut pas que je participe à la compétition en [tant que] champion du monde ... Sachant que cette compétition compte énormément pour les Jeux Olympiques, je suis un peu dégouté."

Quant à l’arrivée du kitefoil aux Jeux, on en est loin. Les propositions actuelles sont plutôt orientées sur le kite de race sur ce nouveau format. Le kitefoil est, lui, plus adapté à de longs formats plus traditionnels. Et le CIO et l’ISAF ne connaissent pas encore la pratique du foil qui fait voler des dériveurs (les Moths), des catamarans (le Flying Phantom) et les kites…



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