Le Cap Horn en Paddle Board

Cap Ô Pas Cap : Passage du Cap Horn accompli vendredi pour les 3 rameuses

"Nous avons vraiment ramé dur vent de face pendant deux jours pour enfin y arriver"

samedi 10 janvier 2015Redaction SSS [Source RP]

Beaucoup d’émotions vendredi 09 Janvier à bord du bateau accompagnateur... L’exploit inédit vient d’être atteint. Cap ô pas Cap est le premier projet sur une installation si petite, avec les mains dans l’eau, à passer le mythique Cap Horn. Mission accomplie pour Alexandra Lux, Stéphanie Geyer-Barneix et Itziar Abascal.


Vendredi 02 janvier, Jour#1, les rameuses de l’extrême et l’ensemble de l’équipe Cap ô pas Cap ont donné le coup d’envoi de la grande traversée. C’est Alexandra Lux qui se jette à l’eau en premier, au pied du Glacier Picos Azules, dans le fjord Garibladi.

Les rameuses ont bien avancé les deux premiers jours malgré la difficulté due, notamment, aux zones à très forts contre-courants. Le corps doit s’adapter et les techniques de rame ne sont jamais les mêmes. Ce parcours s’annonce tout aussi difficile que celui initialement prévu pour mettre un pied en Antarctique.

Jour #2 - Samedi 3 Janvier - Soirée : l’équipe est contactée par l’armée chilienne afin de réaliser une nouvelle inspection. Elle se dirige donc à Puerto Williams et met en stand-by l’expédition pendant un jour et demi. Il n’y a pas d’autre choix que d’attendre et les procédures administratives sont longues. Les codes ne sont pas les mêmes là-bas et il est important de les respecter.

Cette attente crée forcément un stress, mais les filles savent qu’elles vont pouvoir repartir rapidement. Lorsque l’on met en place un défi sportif inédit, cela fait partie du jeu.

Jour #3 - Lundi 05 Janvier à 18h, le voilier d’assistance, les rameuses et l’équipage peuvent enfin repartir, direction le dernier point GPS.

Jour #4 - Mardi 6 Janvier à 5h00 du matin : Alexandra Lux prend le premier relais et les filles ne savent pas encore qu’elles vont vivre une journée extraordinaire.

L’arrêt momentané n’a pas stoppé la motivation générale et les rameuses effectuent leur meilleure performance depuis le début de Cap ô pas Cap.

Stéphanie Geyer-Barneix confie hier soir par communication iridium : "c’est la meilleure journée de rame de ma vie... la compagnie des dauphins le matin et la succession des runs de l’après-midi, c’est génial, mais je suis un peu fatiguée… ». La distance réalisée lundi est une belle performance (50 milles nautiques parcourus), elles sont en grande forme et avaient le vent dans le dos. Elles se rapprochent donc du but, franchir le Cap Horn à la force des bras.

Mardi, après avoir passé la nuit près de Port Toro et elles sont accueillies par trois enfants du village le plus austral du monde. Après la visite du bateau, les rameuses leur parlent de l’objectif de leur défi et donc de la protection de l’eau. Elles offrent à ces 3 enfants une BD sur le thème de l’eau (en espagnol).

Jour #5 - Mercredi 7 Janvier, 5h du matin : Stéphanie Geyer-Barneix prend le premier relais. Le temps est couvert avec de la brume. La température de l’eau est de 3/4 degrés. Elle parvient à maintenir une vitesse de 2,5/3 noeuds malgré un vent de face qui souffle lui à 20 noeuds. La mer est déchainée avec des creux d’environ 1 mètre. Puis la houle et le vent se renforcent, ce qui rend les conditions de rame plus difficiles pour les filles. Elles avaient débuté la journée en combinaison 5/4/3, mais elles ont froid aux pieds. Elles décident alors de ramer en TPS, combinaison sèche. Quelques relais plus tard, Oscar, le capitaine du bateau décide de stopper l’expédition, car les conditions deviennent dangereuses. Le point GPS (55° 17’9sud, 67°09’ouest) est relevé, Alexandra Lux remonte à bord et ils rebroussent chemin pour se mettre à l’abri à Puerto Toro.

De façon générale, tout va bien pour les rameuses. Le moral est là et les rencontres faites au fur et à mesure de l’expédition leur donnent du baume au cœur. Ainsi, un voilier, « le zigoto » croisé lundi, leur a envoyé un message de soutien :

"...nous sommes très admiratifs de ce que font les filles, bravo, bon courage à vous ...".

La découverte de paysages magnifiques, vierges de toute civilisation est également un moteur indéniable. Tout au long de ces premiers jours, les rameuses et l’équipe ont longé des glaciers. L’équipage chilien leur a fait part du recul certain de ces glaciers au fur et à mesure des années. Cette action prend alors encore plus de sens…

Jour #6 - Jeudi 8 Janvier, 4h20 du matin : elles reprennent le départ du point GPS. Le vaillant navire assistance, le "Chonos", progresse lentement contre le vent (25-30 noeuds), le courant et la houle.

A 6h, l’équipe prend la décision de s’abriter dans un petit mouillage afin d’attendre l’amélioration des conditions prévues pour la fin de matinée. Les rameuses et l’équipage se retrouvent autour d’un bon dîner "comme à la maison". Ils envisagent les différentes options possibles : tenter de gagner quelque milles le jour même ou partir très tôt le lendemain.

Les athlètes, elles, sont impatientes de reprendre la rame. D’autant plus qu’elles aperçoivent des baleines au loin.

Peu avant 13h00, toujours jeudi, constatant une amélioration, le « Chonos » lève l’ancre. Itzi entame le relais à 13h30, le petit taureau espagnol glisse à plus de 3 nœuds. Malgré une mer encore formée, les rameuses progressent à bonne allure. A 19h30, elles arrivent au nord des îles Wollaston, dernier archipel avant le Cap Horn.

A nouveau, des dauphins viennent jouer à l’étrave du bateau et de la planche des filles.

Les filles vont ramer jusqu’à minuit avec pour unique but de reprendre les relais vendredi 9 janvier, dans l’espoir de contourner l’île Horn dans la journée.

Vendredi 09 janvier, Jour#7 : Le Jour J - Passage du mythique Cap Horn

Alexandra Lux : "c’est le grand jour, Nous avons décidé de partir tôt pour le passer rapidement. La météo change très vite et nous avons une bonne fenêtre météo de prévue pour ce vendredi. 4h30 sur la planche, je n’ai pas beaucoup dormi la nuit dernière car j’étais impatiente d’être sur l’eau. On y est !!!!

Le plan d’eau est glassy pour commencer mais on sait que le vent peut très vite souffler. On enchaine bien et au 2e relais je contourne l’île du Cap Horn. Le vent et la houle sont enfin avec nous !!!! Je pense à tous ceux qui nous soutiennent à terre : familles, amis, proches et aux enfants qui doivent être à l’école, aux enseignants qui nous aident pour parler de notre aventure. Aux bénévoles qui se sont démenés pour qu’on puisse être sur la planche, aux partenaires sans qui nous n’aurions pu partir.... A notre équipe à bord qui donne beaucoup pour qu’on puisse avancer et atteindre notre rêve".

Itziar est sur la planche pour Le mythique Cap Horn. Alexandra et Stephanie se remettent à l’eau avec elle, après avoir offert un foie gras à Neptune (comme le veut la tradition : offrir à Neptune son plat préféré). Elles rament ensemble pour immortaliser et partager ce moment toutes les 3. Elles l’ont fait !!

Itziar Abscal : "today it was a really good, it was amazing and I’m so happy because we’ve crossed the Cap Horn, we got our goal. After all hard work that we did I look at the result and it was amazing to make it. We had to cross today because the conditions were good but tomorrow it’ll be worts so we paddled hard and fast as we could and we arrived and crossed the mitical Cap Horn !!! I can’t say in one word the felling but I am really really happy for two things : we made it and we will come back home to share this adventure with all the people that supporting us, family, friends...all !!! Thanks so much all the people for follow us and for all the support !!!"

Stephanie Geyer-Barneix "Jeudi soir minuit, il fait nuit, il fait froid, je finis mon relais, la journée est terminée et nous nous sommes rapprochées de notre objectif : le Cap Horn. Il est juste à côté de nous. Combien de fois j’ai rêvé de ce moment !!! J’ai du mal à dormir tellement je suis excitée à l’idée de contourner ce cap mythique, lieu de rencontre entre l’océan pacifique et l’océan l’Atlantique. Première fois qu’un paddle Board se trouve dans les parages !!! Nous avons vraiment ramé dur vent de face pendant deux jours pour enfin y arriver car ce matin la météo semblait favorable à ce passage. Nous savions que ce week-end, ce serait impossible aux vues des conditions. Adishatz du Cap Horn et à très vite"

Elles ont sauté à l’eau toutes les trois pour passer ensemble cette pointe mythique et l’émotion était forte !! Après ce moment de partage les filles remontent sur le bateau et Stéphanie Geyer-Barneix continue son relais. La famille qui habite le phare sort pour leur faire des signes en guise d’encouragement. Les prélèvements d’eau sont faits à ce moment et plein de choses sont trouvées !

Vers 17h elles ont dû arrêter de ramer, le vent fort de face les empêche d’avancer. Ça s’est joué à quelques heures ! Psychologiquement un soulagement : elles rament pour rentrer à la maison. Il leur tarde d’atteindre enfin leur lieu arrivée. Le temps est très changeant dans cette région mais elles espérent lundi pouvoir franchir cette ligne ensemble. Elles ont choisi la ville la plus australe du monde : Puerto Toro Lat. 55°05’ long.067°05 : 12 habitants.


Voir en ligne : Info presse www.capopascap.com


Les 3 givrées de l’aventure

Stéphanie Geyer Barneix  : Championne du monde de sauvetage côtier et de paddle board. Cette athlète a une histoire émouvante. Elle a guéri d’un cancer du sein et continue à se lancer des défis sportifs pour sensibiliser un maximum de monde. Pour le défi Cap Ô Pas Cap, elle se prépare à cet exploit sportif pour mobiliser autour de la protection de l’eau.
 Voici son site internet : www.stephbarneix.com

Alexandra Lux : Championne du monde de sauvetage côtier en 2010. Parallélement à ses entrainements de sportive de haut niveau, elle forme également les jeunes aux sauvetage cotier.

Itziar Avascal : Championne du monde de paddle board longue distance 2014. Elle est originaire d’Espagne.

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