Défi Bemedia
Yvan Bourgnon : "Ce Défi a été à coup sûr le plus difficile de tous ceux que j’ai accompli depuis 7 ans"
vendredi 22 septembre 2017 –
Deux mois et six jours : c’est le temps qu’il aura fallu à Yvan Bourgnon pour boucler son défi Bimedia. Parti le 13 juillet dernier de Nome en Alaska, Yvan a rejoint Nuuk, capitale du Groenland, point final de son extraordinaire périple : le passage du Nord-Ouest, qui relie l’Océan Atlantique à l’Océan Pacifique, en passant par les îles arctiques du grand Nord Canadien, sur un catamaran de sport en solitaire, sans habitacle, ni assistance !Un exploit sportif hors-norme, qui avait également pour but de sensibiliser le grand public aux effets du réchauffement climatique.
Yvan Bourgnon, parti le 13 juillet dernier à bord de sa fidèle « Louloutte » pour une nouvelle odyssée, a parcouru 7 500km entre le Pacifique et l’Atlantique, au cœur du cercle polaire arctique, bien au-delà du 70ème parallèle, sur une route océanique inédite. Une voie maritime sur laquelle seuls les immenses brise- glaces ont osé jusqu’ici s’aventurer, et qu’Yvan vient donc d’ouvrir pour la première fois de l’histoire à un petit voilier non habitable d’à peine 6.30m de long sur 4m de large !
Le détroit de Béring, Barrow, la mer de Beaufort, le golfe d’Amundsen ou encore la baie de Baffin : autant de points de repère légendaires sur un parcours jalonné d’éléments hostiles. La pluie tout d’abord, puis le froid polaire, les blocs de glace et les nombreux cailloux qui jonchèrent sa route mais également la faune, avec une omniprésence des ours polaires de plus en plus agressifs car sous-alimentés. Une aventure périlleuse au cours de laquelle Yvan a dunaviguer à vue et dormir par tranches de 5 à10 minutes. Yvan, pourtant aguerri aux épreuves maritimes, le reconnaît :
« J’en ai bavé plus que je ne le pensais. Les difficultés se sont accumulées tout au long du parcours. Ce Défi a été à coup sûr le plus difficile de tous ceux que j’ai accompli depuis 7 ans sur "Ma Louloutte", mon fidèle catamaran de sport. Le plus dur, c’était ce sentiment quasiment permanent de ne pas avoir de marge de sécurité : un démâtage et je n’aurais pas eu le temps de confectionner un gréement de fortune avant d’aller me crasher sur une falaise, un dessalage et je n’aurais pas eu assez de sensibilité aux doigts pour redresser mon cata, une ancre qui dérape au mouillage et c’était également le drame assuré, sans moteur. J’ai été aujourd’hui aux limites de ce que l’on peut réaliser avec ce genre d’engin en solitaire. »
Un double défi à vocation sportive et environnementale
Au-delà des éléments naturels, le navigateur a dû également composer avec un timing très serré pour réaliser l’ensemble du passage du nord-ouest en une seule saison. Un subtil équilibre, pour ne pas partir trop tôt en juillet, et risquer de se trouver bloqué par la banquise 4 à 5 jours après le départ, mais ne pas non plus trop traîner pour éviter une fin de parcours dans un froid croissant, avec des risques supérieurs de vents forts, notamment en mer de Baffin, et des nuits de plus en plus longues.
Ce passage maritime nord reliant l’océan Atlantique à l’Océan Pacifique en passant par les îles arctiques du grand Nord Canadien n’était pas navigable il y a encore quelques années. Sous l’effet du réchauffement des eaux et de la fonte partielle de la banquise entre le pôle et le continent, le passage du Nord-Ouest est devenu une route océanique possible, quelques semaines par an. Pour Yvan, qui a fait l’expérience concrète de ce changement, son Défi Bimedia ambitionne aussi de porter un témoignage essentiel sur les conséquences du réchauffement climatique et sur la présence de nombreux déchets océaniques rencontrés sur la route.
Voir en ligne : Info presse www.ledefibimedia.com