Vendée Globe • Imoca Holcim-PRB

Nicolas Lunven : "Il y avait beaucoup de vent au passage du Horn"

samedi 28 décembre 2024Redaction SSS [Source RP]

Après 47 jours de course, Nicolas Lunven a franchi ce matin, le troisième et dernier cap de ce Vendée Globe, dans des conditions toniques. C’est à 5h31min (HF) que l’étrave d’Holcim-PRB s’est présentée très au large de la Terre de Feu, quinze minutes seulement après le Charal de Jérémie Beyou. Nicolas est le sixième solitaire de ce Vendée Globe à passer le Cap Horn et à quitter le Pacifique pour s’attaquer désormais à la remontée de l’Atlantique.


Sur une vidéo reçue ce matin, le skipper d’Holcim-PRB décrit des conditions dantesques à l’approche du cap, pour sortir des mers du sud :

« Nous sommes loin, on ne voit pas le Cap Horn. Les conditions sont mauvaises. Cette nuit, c’était 30-35 nœuds de vent et une mer démontée. Je n’avais jamais vu ça ! On était capable de taper une vague comme si on était au près et d’enfourner dans la suivante jusqu’au mât. Je suis parti au tas alors que je suis sous-toilé ».

On comprend pourquoi Nicolas s’est à peine autorisé le droit de savourer ce moment clé de la course. D’autant que la bataille pour revenir vers Les Sables d’Olonne ne va rien perdre de son intensité. Les assauts des poursuivants ne vont pas cesser sur les 7 000 milles du retour. Et le skipper est déterminé à poursuivre le travail avec la même application qu’il emploie depuis le début. L’objectif dès cette amorce de la remontée va être de tirer le meilleur d’une météo qui s’annonce complexe au moins jusqu’au large de Rio.

« Il y avait beaucoup de vent au passage du Horn et maintenant, ça va mollir d’un coup avec le dévent de la Cordillère des Andes. Ça va être une transition brutale avec l’Atlantique Sud. Il va d’abord falloir se frayer un chemin à travers cette zone de petit temps. Et ensuite, la remontée de l’Atlantique Sud s’annonce assez compliquée avec beaucoup de près et avec pas mal de changements de situations avec des phénomènes assez dynamiques (passage de centre dépressionnaire, …). Cela va entrainer beaucoup de changements de vent en force et en direction, des changements de voile, des prises de ris, du matossage, … Ça ne va pas être un long fleuve tranquille. Ça devrait être assez compliqué au moins jusqu’à Cabo Frio, à Rio. Donc ça fait 8 à 10 jours de louvoyage dans des conditions toniques » prévoit Nicolas.

Les trois semaines de cette remontée Atlantique vont donc nécessiter un mental d’acier et une fraicheur d’esprit pour faire les bons choix de route et ne pas laisser trop d’opportunités aux poursuivants. Car si Nicolas a navigué de conserve avec Jérémie Beyou pendant quasiment tout le Pacifique, ils ne sont désormais plus isolés dans leur bataille. Paul Meilhat et Boris Hermann sont venus se mêler au duo et ne sont qu’à respectivement 75 milles et 93 milles du tableau arrière d’Holcim-PRB. Tous progressent maintenant dans le même système météo.

« On serait bien resté en amoureux avec Jérémie mais on a un petit groupe qui nous a rejoint. Nous avons eu un scenario météo qui ne nous a pas été favorable. Devant, ils ont réussi à faire une section de parcours tout droit, derrière ils ont fait pareil et sont revenus. Alors que nous, nous étions entre les deux systèmes à faire plein d’empannages. On est maintenant bien regroupés dans le même scénario météo. J’aurais préféré qu’ils restent bien loin derrière. C’est comme ça, ça va faire une belle bagarre pour la suite » explique Nicolas.


 Communiqué Effets Mer / TEAM HOLCIM-PRB

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