Vendée Globe • Imoca VULNERABLE
Sam Goodchild : "L’Indien n’a pas été facile, fidèle à sa réputation"
jeudi 12 décembre 2024 –
Sam, rookie du Vendée Globe, s’accroche à sa septième place, quelques 7 heures derrière Nico Lunven (Holcim-PRB) au cap Leeuwin, oublieux de ces considérations comptables et uniquement focalisé sur sa trajectoire, avec pour enjeux de ne pas laisser glisser en un système météo différent du sien ses prédécesseurs. Une dorsale anticyclonique se lève inexorablement sur sa route, et menace en effet de scinder la tête de flotte.
1- Que représente ce passage à Leeuwin ?
« C’est pratiquement la fin de l’océan Indien. L’Indien n’a pas été facile, fidèle à sa réputation. Les deux prochains jours ne sont pas simples tactiquement, mais plus faciles en termes de vent et de mer, le bateau devrait moins taper."
2- As-tu une stratégie précise pour ce passage sous l’Australie ?
"Je ne regarde pas mes concurrents immédiats. On a une zone de molle qu’il va falloir contourner. Pour l’instant, on peut faire du Sud Est et on en profite. On verra demain comment gérer cette zone de transition"
3- Quelle analyse ferais-tu de cet Océan Indien ?
"On a eu deux grosses dépressions. On a fait un gros détour pour les éviter et on quand même pris 45 noeuds en moyenne. C’était moins costaud que prévu mais cela a duré plus longtemps, avec 6 à 7 m de creux. Je suis content d’en être sorti en bon état. C’est positif et j’espère que le Pacifique sera un peu plus calme et plus prévisible."
4- Quel concurrent te surprend le plus depuis un mois ?
"On se connait tous très bien et donc je ne suis pas surpris de voir ces gars-là où ils sont. Je ne suis pas surpris par Seb Simon par exemple, car on sait ce qu’il sait faire. Je ne suis pas surpris de le voir là. Tous les autres sont des concurrents attendus. Pas de surprise."
5- Les conditions à venir sont-elles propices à pousser davantage encore le bateau ?
"On va pousser un peu plus. C’est marrant, on a 15 noeuds actuellement et on va aussi vite que quand on en avait 30. On était limité par la mer. En fait, on tient toujours un peu les mêmes vitesses. Avec une mer plus calme, on pourra ces prochains jours tirer un peu plus sur le bateau. J’ai hâte d’avoir un peu de tranquillité pour faire un grand check du bateau, sans mauvaise surprises, j’espère."
6- As-tu reparé ton chauffage et es-tu prêt à plonger davantage vers le Sud le long de la Zone d’Exclusion ?
"Le chauffage n’est pas réparé. J’ai remplacé le vérin du pilote. J’ai traité le sujet du safran. Ca m’a pris 3 heures frustrantes. Le chauffage n’est pas encore une priorité. Il y a pas mal de petits bricolages qu’il faut gérer, des bouts, des petites choses..."
7- Y a-t’il un risque d’être ralenti par une dorsale ? Crains-tu de voir les leaders s’échapper davantage encore ?
"Cette dorsale est encore loin. Je ne regarde pas encore vers le Pacifique. Chaque dorsale est une chance pour s’échapper … ou pour revenir. Je me dis qu’il faut sortir du Grand Sud avec un bateau en bon état. On verra en Atlantique ce que l’on pourra faire. Il y a tant d’enjeux dans le Sud, ce n’est pas la performance pure qui est à l’ordre du jour."