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Class40

Transat Québec Saint-Malo : 17 voiliers réunis en moins de 7 milles en route vers Terre- Neuve

mercredi 3 juillet 2024Redaction SSS [Source RP]

Depuis l’île d’Anticosti, les concurrents de la 10e Transat Québec Saint-Malo doivent respecter un couloir placé au nord des îles de la Madeleine par la direction de course pour protéger les mammifères marins, très nombreux dans le secteur. Les navigateurs s’y plient avec grâce, heureux de profiter aussi du spectacle des baleines et autres bélugas en libre évolution sur leur route. La flotte, toujours aussi compacte, 17 voiliers réunis en moins de 7 milles, fait ainsi route directe vers Terre- Neuve, profitant au mieux des conditions anticycloniques qui baignent le golfe du Saint Laurent.

Soleil, ciel bleu, belle mer et une progression efficace sur la route comblent les marins, heureux de franchir aujourd’hui, en leur 3e journée de course, la marque des 500 milles parcourus depuis Québec. Une journée toute en subtilité s’avance, alors que l’anticyclone écrase l’ouest de Terre-Neuve, aspirant l’air et ne laissant sur zone que d’instables et bien évanescents flux d’Ouest. Plus que jamais, l’observation du plan d’eau et des mouvements des concurrents va mobiliser les navigateurs toujours à vue les uns des autres dans cet étroit passage entre Nouvelle Ecosse et Terre-Neuve.

Aux humeurs de l’anticyclone

Premier à entrer dans la zone de molle centrée au nord des îles de la Madeleine, le grand VOR 70 Atlas Ocean Racing voit la meute des Class40 Class40 #Class40 fondre sur son tableau arrière. Ambrogio Beccaria (Allagrande Pirelli) et Achille Nebout (Amarris) ne se quittent plus, collés-serré quasiment depuis le contournement de l’île aux Coudres. Leur pas de deux inspire leurs poursuivants, prompts à jouer les décalages pourtant limités par ce passage obligé dans ce couloir de protection des mammifères marins. Ian Lipinski (Crédit Mutuel) donne le ton, sous le vent des leaders et en mode « full attack » sur cette mer parfaitement lissée. De Pierre Louis Attwell (Vogue avec un Crohn) le plus au Sud, à Vincent Riou (Groupe Pierreval - Fondation good planet) le plus au Nord, tous commencent à buter dans la molle, et les vitesses chutent drastiquement pour tous ces Class40 Class40 #Class40 . Les 200 prochains milles qui séparent encore la flotte de Sain2t Pierre et Miquelon s’annoncent laborieux, alors que les fichiers météos sur zone peinent à s’accorder sur l’évolution du centre de haute pression en circulation sous Terre-Neuve. Plus que jamais, la Transat Québec Saint Malo, en sa partie fluviale et insulaire, prend des atours de régate côtière, un scenario certes dur pour les nerfs, mais que tous les protagonistes, issus de la voile légère, de la Mini et de la classe Figaro connaissent par coeur.

Le jeu Jeu #jeu de l’élastique

La tête de flotte venant buter dans l’anticyclone, les attardés en profitent naturellement pour recoller. Stéphane Bodin (Wasabii) qui hier soir encore, déplorait plus de 40 milles de retard sur les leaders, en profite ce matin pour grappiller quelques milles avant d’entrer à son tour dans les miasmes de l’anticyclone. Avec déjà plus de 200 milles de retard, Julia Virat et l’équipage de Femina Ocean sont toujours aux prises avec les caprices du St Laurent au plus près des rivages de Gaspésie.

Messages du large : Alan Robert - Amarris

« Un homme sur le pont, un homme se repose, un homme se fait à manger. Voilà comment se déroule la nuit sur Amarris »

Mathieu Jones - Alternative sailing - Construction du Belon

« Belle journée de brise sous le soleil, toujours à vue des côtes et des concurrents. C’est sympa ! »

Nicolas Jossier - La Manche Evidence Nautique

« On recolle aux copains et copines, avec la Boulangère Bio jute devant nous. Toujours beaucoup de concurrents à vue. On est bien revenu dans le match et l’ambiance à bord s’en ressent. »

Julia Virat - Femina Ocean Challenge - Equinoxe

« Ce début de course ne s’est pas vraiment passé comme prévu. Beaucoup de petits soucis techniques et du vent très changeant. On a mis un Spi à l’eau et on a dû cravacher pour le récupérer en arrêtant le bateau. Nous sommes à présent sortis des courants du Saint Laurent. Le Spi est bien en l’air et on garde la pêche ! »

ITW express : Ian Lipinski - Crédit Mutuel

1- Comment décrirais tu cette descente du Saint Laurent ?

« C’était très excitant de batailler ainsi avec plein de bateaux et du petit temps. On a eu des conditions super agréables pour régater, du beau temps, du temps maniable, et plein de petits coups à jouer. »

2- Comment êtes-vous revenu aux avant poste ?

« On a été vraiment à fond depuis le début. On est très efficaces dans nos manoeuvres, très réactifs dans nos choix de voile, nos compromis de cap et vitesse Vitesse #speedsailing . On a aussi un bateau qui s’en sort bien dans pas mal de conditions rencontrées jusque là. On a aussi deux spis de tête un peu différents qui permettent d’avoir la voile efficace tout le temps.

3- Sortie du Saint laurent plutôt rapide ? du portant ?

« Oui on a eu un peu de vent, jusqu’à 20 noeuds en sortie de fleuve. »

4- Peu d’options pour le moment. Vois-tu plus d’options en Atlantique ?

« Pour l’instant on a du petit temps et pas trop de possibilité de prendre de grosses options stratégiques. On regarde la suite mais comme nos timings sont assez incertains, c’est pas évident de savoir ce qu’il faut faire. On ne sait pas encore bien ce qu’on va faire la semaine à venir, mais on regarde cela attentivement. »

5- Flotte groupée ; C’est sympa ?

« C’est surtout sympa quand on arrive à aller un peu plus vite que les bateaux d’à côté, et très frustrant quand c’est l’inverse ! Mais oui c’estt stimulant !

6- Comment va l’équipage ? Fatigué ? comment avez-vous géré les temps de récupération ?

« On n’a pas beaucoup dormi les deux premiers jours. Et depuis hier on commence à plus se reposer. Parfois deux personnes sur trois qui dorment quand les conditions ne nécessitent pas de changement de voiles trop fréquents. »

7- Avez-vous bien profité du Saint Laurent, paysage, animaux marins ?

« On a entendu des souffles, mais rien vu, excepté quelques bélougas. »



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